Et si les vibrations des sons nous aidaient à nous sentir mieux ?
Ce mois-ci, je vous emmène à Mormoiron au pied du Mont Ventoux (Vaucluse) dans le cabinet d’Emmanuelle Le Caro, sonothérapeute et kinésiologue. Après avoir échangé avec Emilie Couët (épisode #10) qui m’expliquait que pour elle certains sons pouvaient être méditatifs, j’ai eu envie de creuser cette idée. J’ai donc participé à des bains de sons, organisés par Emmanuelle. Séances de relaxation où l’on se focalise sur les vibrations de ses instruments et de sa voix. Une sensation particulière qui reste, même après l’atelier. Ouvrez donc vos oreilles, Emmanuelle et sa voix douce et relaxante nous explique son parcours et comment les sons peuvent nous aider à réharmoniser notre corps et notre esprit.
Si vous avez des questions sur la sonothérapie, n’hésitez pas à commenter cet épisode ou à suivre Emmanuelle le Caro sur son site internet et sa page Facebook.
L’Esperluette d’Emmanuelle : L’interview d’Angélique Kidjo sur France Inter dans l’émission Boomerang animée par Augustin Trapenard
Si vous souhaitez rester dans la thématique du bien-être, courrez écouter l‘épisode #3 sur la Péniche Althéa.
Le mois prochain Esperluette se mettra « en mode Festival » avec un nouveau format d’interviews d’artistes festivaliers et un épisode dédié au Festival des petites formes qui se déroulera en juillet également à Montfavet.
Pensez à mettre 5 étoiles si vous écoutez Esperluette sur Itunes ou apple podcast, ca m’aide énormément.
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À une prochaine, je l’espère-luette évidemment 🙂
Propos recueillis par Marie-Cécile Drécourt
Pour les malentendants, une version sous-titrée est disponible sur la chaîne Youtube Esperluette Podcast
Vous pouvez lire l’interview en intégralité ici :
Marie-Cécile Drécourt :
« Et si les vibrations des sons nous aidaient à nous sentir mieux ? Pour en parler, je vous emmène au pied du Mont Ventoux à Mormoiron, dans le cabinet d’Emmanuelle Le Caro, sonothérapeute et kinésiologue. Après Emilie Couët qui m’expliquait il y a quelques mois que pour elle les sons pouvaient être méditatifs, j’ai eu envie de creuser cette idée. J’ai donc participé à des bains de sons organisées par Emmanuelle, séance de relaxation en groupe où l’on s’allonge, on se détend et on se focalise sur les vibrations des instruments et de la voix joués par Emmanuelle en improvisation. Une sensation particulière qui reste même après l’atelier. Ouvrez donc vos oreilles, Emmanuelle et sa voix douce nous explique son parcours et comment les sons peuvent aider à réorganiser notre corps et notre esprit. Bonne écoute ! »
Emmanuelle le Caro :
« Je m’appelle Emmanuelle Le Caro, je suis thérapeute et j’ai centré mon accompagnement thérapeutique avec deux outils : la kinésiologie et la sonologie. La kinésiologie c’est une méthode qui part sur le principe qu’on a une intelligence innée du corps, qui enregistre en fait ce qu’on vit depuis qu’on a été conçu jusqu’à maintenant et qu’on peut avoir accès à cette mémoire corporelle en utilisant des tests musculaires. Moi je suis comme un traducteur en fait entre le corps et la personne. La sonologie c’est une méthode qui utilise l’écoute auditive mais aussi corporelle des sons et des vibrations pour amener la personne à se réharmoniser. Moi j’aime bien l’idée de l’accordeur. On a tous une fréquence vibratoire unique et notre note fondamentale, je l’appelle fréquence natale, et en fonction de ce que nous vivons dans la vie on peut se désaccorder et commencer à vibrer sur une note qui n’est pas la nôtre fondamentalement mais qui est peut-être une note plus acceptée par notre famille, par la personne que nous aimons, par nos enfants, par la société. On peut se désorganiser sur beaucoup de plans et nous en tant que sonologue on va envoyer des fréquences et des vibrations pour que le corps, petit à petit, vienne se réinstaller sur sa fréquence libératoire et on parle de son et de vibration, les sons c’est le sons audibles, ce qui m’intéresse le plus c’est les vibrations. Les vibrations c’est ce qu’on perçoit pas forcément par les oreilles mais par la perception du corps. Il y a quelqu’un qui est très inspirant qui s’appelle Docteur Tomatis qui disait que le corps est une sorte de grande oreille, alors moi je dis plutôt une peau de tambour. Le son pour moi c’est une texture, c’est vraiment une matière qui sort de nous, qui se met en vibration autour et on peut tisser avec la texture de l’autre et monter comme ça des harmoniques, entrer en résonance vraiment avec avec cette vibration corporelle, de me mettre à l’écouté de ce qui se passe pour la personne et de quels instruments ou de quel son de ma voix, de ma voix chantée, cette personne aurait besoin. Je fais partie des gens qui ont eu plusieurs vies professionnelles, qui se sont découverts au fur et à mesure de leur vie. Pour moi c’est mes enfants, c’est la maternité, le fait d’avoir la responsabilité d’élever des êtres qui m’ont dit : mais en fait toi t’es qui et qu’est ce que tu veux ta vie ? et comment tu veux les éduquer et est-ce que t’es bien ?
Donc pour moi la porte d’entrée ça a été vraiment à la parentalité et d’avoir rencontré des personnes qui m’ont donné des informations que j’ai su entendre. C’est vraiment un cheminement qui s’est fait par étapes. C’est un chemin de révélations en fait et qui se fait au travers de la vie. J’ai choisi après mon bac de me former en biologie donc j’ai étudié en fait comment la vie se déploie dans la cellule et en particulier dans les végétaux, et dans les arbres dont. C’est la structure de l’ADN, du plus profond, du noyau, la magie de la vie dans la biologie ça m’a beaucoup plu. J’ai continué jusqu’à un DEA en recherche et puis je suis quelqu’un de fondamentalement…
J’aime l’échange, j’aime le partage, et toute seule devant ma paillasse en train d’extraire de l’ADN de champignons ça ne m’a pas convenu à un moment donné. Donc j’ai cherché autre chose et je me suis dirigée vers une école d’ingénieurs en horticulture spécialisée en semences. Là aussi l’idée du début, du tout petit mais il y a tout du dedans pour exprimer la vie. J’ai travaillé quelques temps en expérimentation dans les légumes, en melon et aussi en conseil technique auprès d’agriculteurs. J’ai fait aussi ingénieur qualité mais rapidement c’est … Je faisais parce que c’était l’aboutissement de tout mon parcours mais il manquait quelque chose qui me convenait pas.J’avais repris la danse, ça me nourrissait aussi mais ça ne me convenait pas. Et ma dernière expérience professionnelle, pour la première fois ce que je proposais à la direction ne convenait pas. C’est la première fois que j’étais confrontée à une difficulté et ça a été très très difficile pour moi à intégrer. Comme j’étais en CDD d’un commun accord on a arrêté notre collaboration. C’était très bien.
A l’époque j’avais déjà un enfant qui avait un an et demi et la maternité avait été pour moi aussi un enseignement très fort donc j’avais aussi besoin d’être plus en contact avec mon enfant et de le voir grandir, lui transmettre des choses qui étaient importantes pour moi. J’ai quand même réussi à négocier un bilan de compétences. Donc pour la première fois je me suis retrouvée en face d’une psychologue, donc d’un spécialiste des émotions des humains et qui avec beaucoup de doigté, beaucoup de finesse m’a mis en face d’un système qui m’a fait choisir ce métier là mais qui n’est pas forcément un choix identitaire. Aujourd’hui je peux mettre ces mots dessus et qui a su en fait me montrer d’autres aspects de moi qui étaient latents mais qui n’étaient pas exploitées et qui pouvaient faire un métier. Il fallait vraiment que je mette en route quelque chose dans ma vie, j’étais en crise identitaire. J’avais fait un deuxième enfant entre temps donc j’étais vraiment en pause parentale et je sentais très bien que les enfants c’est très important mais qu’ils ne seraient pas là tout le temps et que j’avais aussi envie de développer quelque chose de très personnel et de me réaliser dans mon métier parce que j’avais à cœur quand même : j’avais fait des études, j’ai des choses à offrir, à partager. Je me sentais riche de quelque chose mais je ne savais pas de quoi.
Il se trouve qu’il y avait une amie qui était là : entre ma tasse de thé, trois mouchoirs, des larmes (rires). Elle m’a écoutée et puis tout à coup elle me dit : « est ce que tu connais la kinésiologie ? Je suis dit non la quoi ? Je ne sais pas et j’ai été saisi d’un tremblement de tout mon corps à ce moment là. Déjà je commençais à être un peu plus fine par rapport à ces signes un peu bizarres. Je dis : « non je ne sais pas du tout ce que c’est. », elle me dit : « moi non plus, mais il me semble que pour toi ça serait très bien ! » Des années après, j’ai appris que cette femme était très intuitive on peut poser un autre médium donc elle a canalisé certainement quelque chose pour moi. Le son ça a toujours fait partie de ma vie en fait mais je ne le conscientisais pas. Je me souviens, ma famille du côté de ma maman est protestante donc j’ai choisi aussi de faire un chemin dans cette tradition et nous on a notre formation de la 6e à la 3e donc on a un peu plus … on est on va dire un peu plus mature pour écouter et comprendre ça.Et on avait toujours un passage où on chantait. Je me souviens d’avoir atteint des niveaux de joie et de connexion incroyables.Et quant on me disait : « bon on va y aller maintenant, ouvrez le bouquin de catéchisme ! » Je disais : non non non, on ne peut pas continuer ? Il se passe un truc pour moi… bon ben je suivais le groupe mais je me souviens qu’il y a toujours eu des moments comme ça où pour moi le son c’est un moyen extrêmement rapide pour changer ma conscience et me relier à des plans plus profonds et inspirants que je peux nommer que spirituels. Ca a toujours été là mais ça n’a pas été nommé, personne ne m’a dit mais toi tu chantes super bien pourquoi tu fais pas des… va dans une chorale, non ça m’est jamais, ça n’a jamais été là. Je ne pensais pas un jour que ça puisse être un métier autre que musicien.On connaît beaucoup le métier de musicien mais après qu’est ce qu’on peut faire avec la musique et notamment toute la dimension thérapeutique et curative de la musique je ne la connaissais pas à l’époque. Et en kinésiologie on à un moment donné accès à un équilibrage avec lequel on utilise des sons et on va tester quelle voyelle le corps de la personne a besoin pour faire ses sons. Et donc on testait le A, le E, le I , le U mais sans savoir que je rentrais vraiment dans une tradition très particulière qui sont le chant des voyelles. En fait ce qui me frustrait beaucoup c’était que c’était la personne qui devait chanter. Voilà donc bon ben je l’invitais à chanter puis de temps en temps il y avait des personnes qui n’arrivaient pas à chanter alors je venais un petit peu en dessous comme ça, les aider. Et j’adorais quand le soin se dirigeait vers cet équilibration par les sons. Ca me plaisait mais voilà et puis au fur et à mesure de ma pratique en kinésiologie j’ai eu envie spontanément en fait, d’émettre des sons à des moments particuliers : pour harmoniser, pour libérer quelque chose, pour accompagner un pleur ou une émotion qui remontaient. J’avais envie, je me disais : Emmanuelle mais calme-toi, qu’est ce que tu vas encore vouloir chanter là au milieu, mais n’importe quoi ! Arrête-toi ! Donc je me suis beaucoup frustrée et à la fin, quand même, je commençais à avoir beaucoup mal à la gorge. Comme je suis quand même à l’écoute de ce qui se passe dans mon corps et d’être en cohérence avec mes élans, mes envies, me faire confiance aussi. Parce que quand on thérapeute notre art thérapeutique se développe aussi au fur et à mesure de nos prises de conscience, de nos passages, de notre maturité, de ce qui se passe dans la vie, etc… Et là je me suis dis oui c’est bon je vais chanter ! Et en fait j’ai chanté, je me souviens c’était un homme. Et je me suis dit : ouh lala ça va être encore terrible. Et non pas du tout, au contraire, c’est passé vraiment de façon très naturelle et ça m’a beaucoup touché. Et pour la petite histoire cet homme est devenu aussi sonothérapeute.
C’est venu de là et pour la première fois j’ai dit ok, je vais expérimenter la voix. Je veux voir ce que ça fait les sons. Et de façon volontaire, je ne suis pas allée chercher un enseignement ou une formation, au contraire de ce que je faisais avant : c’est à dire je me formais, j’appliquais. Là j’ai dis non ça vient de moi, j’ai envie de laisser émerger ça. Me mettre à l’écoute de ce qui se passe et de tester, de faire une expérimentation un peu sauvage. Et je me suis accordée une année de d’exploration et après je me suis dit c’est bon là je pense que je peux aller me confronter à un enseignant du son. C’était en 2006 donc la thérapie par le son était beaucoup moins développée qu’aujourd’hui. Sur internet, j’ai trouvé assez rapidement un homme qui s’appelle Emmanuel Comte qui est français à l’origine mais qui vit au Québec.
Il venait faire des formations en Suisse et en Belgique mais pas en France. J’ai dit Banco j’y vais ! C’est où, c’est en suisse allez hop ! Mes enfants étaient jeunes à l’époque. Je suis partie donc en Suisse et ça a été vraiment une révélation. Je me souviens avoir été bouleversée par la beauté des chants qui sortaient alors qu’il y avait des gens qui n’avaient jamais chanté, bien sûr on n’avait pas de chef d’orchestre, pas de partition, pas de notes … Et de voir que finalement quand on s’offrait à ce son et bien on redécouvrait l’harmonie en nous et autour de nous, et plus haut une harmonie divine, quelque chose qui nous transcende et qui nous transporte.
Et en parallèle de mon envie de chanter quand je soignais, au cours aussi de mon travail personnel j’ai retrouvé un vieux rêve que j’avais complètement oublié, qui était celui de jouer de la harpe. Le jour où quelqu’un m’a dit ben voilà faut que tu fasses de la harpe, c’est vraiment important, j’étais tellement touchée. Et ça me touche encore… J’ai dit OK,; je ne sais pas ce que c’est que ce truc mais je vais y aller. C’était deux ans après la découverte de la sonologie. J’ai cherché un professeur de harpe celtique.
J’ai appris à ses côtés, elle était professeur aussi de chant lyrique, une belcanto et là aussi c’était la révélation. Donc tout s’est emboîté à un moment donné. J’ai amené la harpe au cabinet. En sonologie, on apprend à utiliser bien sûr la voix chantée qui est nôtre instrument principal, mais aussi les bols chantants tibétains, les diapasons, d’autres instruments thérapeutiques qui sont fixés dans une gamme, c’est une échelle sonore qui est connue pour harmoniser les sons, qui ne demandent pas de compétences particulières. Ca j’aime, ça c’est vraiment quelque chose qui est chère à mon cœur de dire que le son, la musique, n’appartient pas à des gens qui font des pratiques musicales ou d’instruments depuis qu’ils sont tous petits dans des conservatoires. La musique et le son font partie de notre humanité, c’est quelque chose que nous avons besoin de retrouver. Depuis une dizaine d’années se développent beaucoup d’instruments intuitifs qui permettent, sans connaissance ni du solfège, ni de la rythmique, ni des lois d’harmonie… de vraiment se faire plaisir avec des instruments intuitifs pour soi, et pourquoi pas pour son bébé, pourquoi pas pour ses enfants, pourquoi pas pour qui a besoin.
Voilà ça c’est vraiment… ça m’apporte beaucoup de joie. Et je sais qu’aujourd’hui,ce qui est important c’est c’est vraiment de remettre les gens sur leur vivant, sur ce qui est vivant à l’intérieur. Je dis toujours aux gens : qu’est ce qui fait que votre cœur bat plus vite dans votre vie ? Qu’est ce qui rajoute de la vie à la vie ? Ca ? Ben allez-y, prenez soin de ça c’est important. Et de ressentir voilà ce battement, cette vibration. Si j’ai vraiment quelque chose à dire c’est que si c’est là depuis que tu es né, et que ça n’a pas fleuri quand t’avais 5 ans, 10 ans, 15 ans ou 20 ans, 30 ans…ou 40, 50…
Mais si c’est là c’est ta graine, elle va pousser donc un jour tu auras à prendre soin de cette fleur qui s’est éclose dans ton jardin et d’apprendre à la connaître, à la faire grandir puis voir si elle n’a pas d’autres copines (rires). Pour commencer à ressentir cette vibration, j’inviterais les personnes à aller à un concert. Un concert avec des instruments qui ne sont sonorisés mais de recevoir comment la vibration d’un instrument ; sans forcément que ça soit un concert philharmonique mais de ressentir la vibration d’un instrument vivant, d’un instrument qui n’est pas amplifié ou déformé ou masterisé derrière mais le son voilà. Ca c’est vraiment écouter de la musique.
La musique en direct c’est vraiment important. Après, on a aussi toute une gamme de CD de musiques de relaxation. On associe aussi beaucoup la musique quand on va se faire masser ou quand on fait de la méditation, du yoga, quand on a une pratique comme ça de retour à soi, très souvent on utilise la musique. Donc il y a plein de musiques qu’on peut écouter et après comme la musique est évocative de quelque chose de spécifique, c’est la personne qui va chercher sa musique. C’est elle qui va dire : mais ça ça me touche.
Et vraiment de se faire confiance que vos cellules et vous diront : voilà ça ça me va, ça ne me va pas, ça ça me touche dans mon cœur, c’est ça je ne sais pas pourquoi… Voila je pense qu’on a tous été émus aux larmes en écoutant le chant de quelqu’un, ou une musique ou un moment particulier, quand on était jeunes aussi, que quand on réécoute une musique. Le son c’est vraiment une empreinte auditive émotionnelle extrêmement ancrée forte, très très forte.
Et peut-être que pour démarrer cette sensibilité là, d’aller peut-être un peu plus aux concerts, d’écouter de la musique. Et puis il y a aussi l’adage qui dit moi je chante dans ma voiture ou sous la douche bah oui vas-y continue !
Je dirais vas-y continue, continue à développer ça, chante pour toi, ronronne avec ton chat. Si t’as un chat ressens la vibration venir au contact de ta peau, laisse la rentrer à l’intérieur de toi. Ecoute le vent dans les arbres, écoute moi le bruit de l’eau, écoute les oiseaux chanter, et sens que ça te fait quelque chose, que ça te touche.
Donc on a déjà cette première imprégnation qui est importante puis après on a cette chance aujourd’hui de voir fleurir de plus en plus des bains de sons. C’est un temps où la personne est allongée par terre, en relaxation et pendant une heure,nje vais utiliser différents instruments ou chanter de façon complètement intuitive inspirée par rapport à ce que je ressens ont des personnes, aussi bien sûr comment je comment je suis à ce moment là. Il y a toujours une double résonance. Ca peut être une première approche, tranquille, en groupe, de se laisser entrer en résonance. Comme avec cette histoire que le corps est une grande oreille ou une peau de tambour voilà de dire tiens est ce que j’ai envie de voir si mon corps peut rentrer en résonance avec ce que j’entends, est ce que c’est le pied qui vibre, est-ce que c’est ma tête qui vibre ?
Est-ce que là je suis complètement partie ? Ca ne me parle pas du tout ou quand elle chante, là ça me fait un peu peur c’est bizarre ce truc. Le tester vraiment et puis après de prendre une séance de sonologie donc où là le sonothérapeute il est vraiment dédié à la personne, où les bols chantants sont posés sur le corps de la personne. On utilise des diapason à poser sur des zones qui peuvent être soit des zones réflexes du corps ou des méridiens d’acupuncture où là on relance en fait la circulation énergétique via les méridiens d’acupuncture. Je crois que c’est se sentir appelé puisque le son c’est une possibilité, ce n’est pas la seule.
Mais quand c’est celle-là, alors là ça fait des merveilles ! Et puis la plupart d’entre nous en fait on a des souvenirs anciens d’avoir été bercé par ses parents ou sa maman, d’avoir reçu des comptines enfantines. Le son de la voix de notre maman c’est la première voix que nous entendons et c’est la voix affective, c’est celle qui va nous relier au monde extérieur quand nous naissons. Donc il y a des empreintes qui sont qui sont fortes entre le son, l’amour, le lien. Et c’est ça en fait qu’on retrouve dans les pratiques vocales, de sons de sonologie, de psychothérapie. Quand je reçois des gens qui ont pris rendez-vous pour une séance de sonologie, je suis amenée à accompagner différents niveaux de difficulté. Quelque chose qui est vraiment très pertinent c’est quand une personne traverse un deuil. Quelquefois utiliser des mots ou être dans la compréhension c’est pas possible dans un premier temps mais par contre accompagner en fait avec des sons, harmoniser de façon non directe, mais de façon passive et ramener en fait son corps… C’est vraiment important, c’est comme un baume sonore.C’est vraiment quelque chose qui adoucit et qui vient soulager des souffrances. Donc je pense particulièrement au deuil, mais il peut y avoir des personnes qui restent choquées par des événements qui ont été difficiles. On peut vraiment avec la vibration détendre le corps, ça c’est une première information, recharger aussi le corps énergétique.
On peut venir quand on a des problèmes de sommeil puisque le sommeil c’est vraiment un moment où on lâche pour aller se ressourcer. Comme la sonothérapie, c’est quelque chose qui va d’emblée faire un massage sonore donc le corps va être relâché sans être touché donc c’est différent du massage. Donc tous les problèmes aussi d’inquiétude, d’anxiété. J’ai eu l’occasion aussi d’accompagner des personnes qui avaient des douleurs récurrentes, qui n’étaient pas organiques qui ne s’aidaient pas à des traitements de la médecine conventionnelle mais qui demeuraient là comme des ancrages. Par exemple des douleurs le cicatrices de césarienne, ou des ventres aussi de femmes enceintes qui ne se résorbent pas, ou on sent qu’il y a quelque chose qui n’est pas terminée… De renvoyer du son à l’intérieur du corps ça nourrit, ça remet en route en fait la vie qui était à l’intérieur. Donc ça ça peut être bien. Pour les bébés, pour les enfants hyperactifs,,ils sont assez sensibles aux sons aussi ça leur permet de se détendre, d’accéder à des étapes décontraction qu’ils n’ont pas l’habitude parce que leur système de protection cède, parce que le son sécurise beaucoup. Après les personnes qui souhaitent comme un rituel de passage. Une séance de sonologie vient dire quelque chose d’important.
Avant il y avait ça, maintenant il y a ça, moment de célébration. Il y a plein de possibilités je pense que c’est qu’on est vraiment tout au début d’une pratique de soins par les sons au delà d’atténuer les souffrances, de faire euh… mais vraiment de faire une thérapie par les sons… Il y a un biologiste qui a décodé les protéines … Sternheimer, qui travaille pour des laboratoires français (je crois CNRS). Il a décodé la musique des protéines. Pour lui dans chaque protéine il y a des bases, comme des notes et il a fait des correspondances. Et on peut écouter en fait la mélodie de la protéine du tournesol par exemple, ça existe. Il y a des viticulteurs, ou des cultivateurs, ou des éleveurs de vaches qui diffusent de la musique. Aujourd’hui par rapport travail de Sternheimer ils ont mis en place la musique pour éloigner les insectes, pour renforcer l’immunité des plantes. Les neurosciences le montrent de toute façon, c’est sûr. L’impact de la musique sur la multiplication des connexions neuronale, que les musiciens vivent plus longtemps, en meilleure santé. Les chefs d’orchestres ils ont 90 ans, ils sont au taquet. C’est sûr, ils se prennent des vibrations tous les jours depuis 40 ans ! Ou les maîtres de chœur aussi, les chefs de chœur voilà pas maître de chœur, chef de chœur, devant 100 personnes qui chantent des messes ou des chants liturgiques, ooooh !
J’aurais dû être chef de chœur, ca devrait être pas mal ! (rires) Ce n’est pas terminé (rires) !!
Mon esperluette du moment, c’est une femme que j’ai entendu sur France Inter : Angélique Kidjo, une chanteuse africaine, qui témoignait que dans sa famille elle avait eu la chance d’avoir la parole libérée, de l’identité de la femme, qu’elle avait été éduquée par une maman qui est elle-même éduquée et qu’elle voulait transmettre ça. Et elle avait choisi en fait le chant pour exprimer la parole libérée. Et quand je l’entendais parler, je me disais wow !
Quelle grande femme cette personne ! Elle disait voilà à la maison on peut parler. La parole était libérée, ah mais oui c’est ça je ne pourrais pas dire autrement. Et elle dit : Puisque la parole était libérée j’ai pu dire qui j’étais. Et ben oui, quand on chante, quand on parle, quand on exprime quelque chose par le chant, tout le monde sait qui on est, parce que le chant ça révèle ce qu’on est et elle, elle disait je suis dans une famille où la parole est libérée et grâce à ça j’ai su que j’étais. Génial !
Ma conclusion ça serait vraiment d’inviter la musique au quotidien chaque jour chez chaque personne. J’ai l’intime conviction que le chant, comme la danse ont fait partie des moyens, depuis qu’on est monde peut-être, depuis qu’on… je ne sais pas … Les Hommes de Cro-Magnon faisaient déjà de la musique, chantaient, dansaient. Ca fait partie de notre humanité et j’aime bien pouvoir redonner cette possibilité.Et de sortir , je vais au concert et il a fait si, il a fait ça… non tu peux chanter. Tu peux… Tu peux dire : si t’es heureux tu fais beau A bien vibrant, tes cellules elles vont être super contentes quoi ! C’est bon !C’est bon et tu peux tu peux vraiment l’offrir. Pour moi la sonologie ou le son c’est un art de la célébration et j’aime célébrer !
Ca ouvre vraiment une dimension extraordinaire et la musique c’est un vrai compagnon de vie. »
Marie-Cécile :
« Merci Emmanuelle, tu nous as fait vibrer au son de ta voix douce et méditative et ce n’est pas terminé puisque j’ai eu le plaisir de t’ecouter à la harpe, en live à la fin de l’interview. Le morceau fera donc office de musique de fin pour cet épisode, de quoi terminer en beauté et vous permettre de tenter de ressentir les vibrations de ce magnifique instrument. Si vous avez des questions sur la sonothérapie, n’hésitez pas à commenter cet épisodeou à suivre Emmanuelle Le Caro sur son site internet et sa page Facebook. Pensez également à mettre 5 étoiles si vous écoutez Esperluette sur Itunes ou Apple Podcast ça m’aide énormément. Vous pouvez également suivre Esperluette sur Facebook, Instagram, Twitter et Linkedin. Le mois prochain Esperluette se mettra en mode Festival avec un nouveau format d’interviews d’artistes festivaliers et un épisode dédié au Festival des Petites Formes qui se déroulera à Montfavet également en juillet. Avant de vous quitter je vous propose donc de vous poser dans un endroit calme de mettre votre casque sur vos oreilles et de profiter de quelques minutes de bonheur musical et des vibrations de la harpe d’Emmanuelle. A une prochaine je l’espère-luette évidemment !