Aujourd’hui, c’est une invitation au voyage que je vous propose avec une série de 4 épisodes enregistrés lors du Festival Jeunes Sans Frontières, qui s’est tenu en octobre dernier au YMCA de Villeneuve lez Avignon. Cette 11ème édition, sous le thème du rapport au temps en voyage, nous a invité à réfléchir et à ralentir, à savourer chaque instant et à faire de chaque découverte une expérience unique.
Dans le premier épisode, j’ai interviewé Cécile Muscat et Zeid Kassouha, tous deux sont des acteurs engagés dans le tourisme durable et responsable, une approche qui privilégie l’humain et l’échange au rythme effréné de notre quotidien.
Vous découvrirez comment ce festival, à travers projections, débats et rencontres, nous pousse à envisager le voyage autrement, en valorisant un tourisme réfléchi, plus lent et introspectif.
Il est aussi question de liens d’amitié et de parcours partagés, car ce festival est en partie né à l’Université d’Avignon, où j’ai moi-même suivi la Licence Pro Tourisme et Économie Solidaire en 2011 tout comme beaucoup de bénévoles qui ont œuvré pour ce Festival. Cette Licence Pro créée par Laurent Arcuset, que vous avez déjà entendu dans ce podcast, n’existe plus mais est aujourd’hui un réel réseau où chacun & chacune à faire avancer les choses à sa manière pour développer les territoires de manière responsable. C’est toujours un réel plaisir de voir que Laurent, et les anciens étudiants et professeurs continuent à perpétuer cet esprit.
Alors, embarquez avec nous dans cette réflexion autour du voyage et du temps, et découvrez ce que le festival et ses participant·es souhaitent transmettre à leurs publics.
Dans le deuxième épisode, nous allons échangé avec Martin Véricel, coordinateur d’Univoyage, association qui fait de l’éducation populaire sur les questions de transition écologique et sociale à travers le voyage.
Dans cet épisode il nous explique :
- ce qu’est l’éducation populaire appliquée au voyage ;
- comment Univoyage organise des séjour où le voyage à vélo est un outil de sensibilisation et de rencontres ;
- et l’importance d’équilibrer les temps de partage, de réflexion et de découverte lors de voyages de groupe.
Martin nous invite à repenser le voyage comme une aventure collective où se mêlent découvertes de territoires et vraies rencontres.
Pas besoin de monter sur un vélo pour écouter Martin, mais je suis certaine qu’après cette interview vous aurez une autre vision du voyage à vélo et de la découverte.
Dans le troisième épisode, j’ai eu le plaisir de rencontrer Claire Prost, Directrice de l’Office du Tourisme du Grand Avignon.
Un territoire situé entre le Gard et le Vaucluse, bercé par le Rhône, qui peut se découvrir de multiples façons : à vélo, en canoë, à pied, pour une journée ou en mode « micro-aventure« . Entre la beauté des sentiers, le charme des petites communes et les activités de pleine nature, cet épisode vous donnera beaucoup d’idées pour explorer ou redécouvrir cette partie de la Provence aux facettes souvent méconnues.
Attention, la passion de Claire pour ce territoire est contagieuse…
Et enfin, Maëlle Guillet, productrice du podcast Grains de route où elle partage son parcours de reconversion vers l’agriculture paysanne qu’elle a commencé en partant à vélo à la rencontre d’autres producteurs et productrices avant de reprendre l’exploitation familiale de son père.
Elle a choisi le format audio, sans image pour documenter son voyage à vélo de ferme en ferme, et ses réflexions sur son projet.
Maëlle est une jeune une femme engagée, pleine d’énergie, qui a fait ce choix de vie pour vivre pleinement chaque instant. C’est une très belle conclusion à cette série dédiée au tourisme durable qui vous donnera l’envie de ralentir, de revenir à l’essentiel et de croire en vos propres projets.
Bonne écoute !
Références citées dans l’épisode :
Le programme du Festival Jeunes Sans Frontières 2024 :
- N’en fais pas une montagne – Des Alpes à la mer par Juliette Bélanger, Solène Chevreuil et Eliabel Martin-Cocher du Projet Azur
- Rêves Ambulants – Voyage poétique et musical par Justine Schmidt et Benjamin Walters
- Mobilités douces en famille avec Charlie, Léon & leurs familles
- L’aventure qui roule par Nina Bérard & Simon Vauclare
- Cap sur el Cap par Séb Berthe et Soline Kentzel
- Grains de route, paysan-nes du nouveau monde par Maëlle Guillet
- A l’ombre des glaciers alpins par Clément Valla, Guillem Carcanade et Mathieu Crétet (association Cordilleras)
- De Terreau et d’Embruns par Paco & Jules
Plus d’infos sur le site d’Univoyage
Produit par Marie-Cécile Drécourt
Productrice des podcasts Esperluette à l’écoute du Vaucluse & Esperluette en Mode Festival depuis 2018 avec 20 ans d’expérience en communication, je crée également des podcasts en marque blanche pour les entreprises, associations et indépendant·es et j’accompagne celles & ceux qui souhaitent créer leur podcast à le faire en toute autonomie.
Pour les malentendant·es, les épisodes sont entièrement retranscrits ci-dessous
Merci à Autoscript qui me permet de faire toute la retranscription de mes épisodes
Cécile Muscat & Zeid Kassouha – organisateurs bénévoles du Festival
Aujourd’hui, c’est une invitation au voyage que je vous propose avec une série de 4 épisodes enregistrés lors du Festival Jeunes Sans Frontières, qui s’est tenu en octobre dernier au YMCA de Villeneuve-lez-Avignon. Cette 11ème édition, sous le thème du rapport au temps en voyage, nous a invité à réfléchir et à ralentir, à savourer chaque instant et à faire de chaque découverte une expérience unique.
Dans ce premier épisode j’ai interviewé Cécile Muscat et Zeid Kassouha, tous deux sont des acteurs engagés dans le tourisme durable et responsable, une approche qui privilégie l’humain et l’échange au rythme effréné de notre quotidien.
Vous découvrirez comment ce festival, à travers projections, débats et rencontres, nous pousse à envisager le voyage autrement, en valorisant un tourisme réfléchi, plus lent et introspectif.
Il est aussi question de liens d’amitié et de parcours partagés, car ce festival est en partie né à l’Université d’Avignon, où j’ai moi-même suivi la Licence Pro Tourisme et Économie Solidaire en 2011 tout comme beaucoup de bénévoles qui ont œuvré pour ce Festival. Cette Licence Pro créée par Laurent Arcuset, que vous avez déjà entendu dans ce podcast, n’existe plus mais est aujourd’hui un réel réseau où chacun & chacune à faire avancer les choses à sa manière pour développer les territoires de manière responsable. C’est toujours un réel plaisir de voir que Laurent, et les anciens étudiants et professeurs continuent à perpétuer cet esprit.
Alors, embarquez avec nous dans cette réflexion autour du voyage et du temps, et découvrez ce que le festival et ses participant·es souhaitent transmettre à leurs publics.
Présentation des invité·es
Cécile Muscat, j’ai monté mon entreprise dans le tourisme durable il y a à peu près 5 ans. Je valorise surtout le travail en réseau et particulièrement entre des vignerons et des professionnels du tourisme. J’ai fait travailler ensemble autour de problématiques liées à nos tourismes. Je les aide à monter des projets.
Zeid Kassouha, pareil, entrepreneur dans le milieu du tourisme depuis pile 5 ans. Je fête les 5 ans de mon entreprise qui s’appelle Project And Go, qui porte sur les activités de conseil et de formation dans le domaine du tourisme de façon générale, plus particulièrement en ce qui concerne le tourisme responsable, le slow tourisme, et la question de la communication digitale qui est plutôt axée sur des formations, sur des outils que sur du conseil pur et dur.
Je conjugue un peu ces activités à travers différentes missions qui peuvent m’être confiées par des territoires ou par des acteurs privés sur ces différents points de compétence.
Les objectifs du Festival Jeunes Sans Frontières
Zeid : Ce qu’il apporte, c’est surtout une vision du tourisme qui est beaucoup plus humaine et qui est beaucoup plus axée sur l’échange, sur la découverte du monde, mais surtout de l’environnement dans lequel se passe le voyage, donc des personnes de l’environnement, on va dire physique et psychique, mais surtout de la rencontre de manière globale. Et donc ça apporte une touche qui nous sort un peu des sentiers battus, qui nous dit qu’on a le droit de ne pas faire comme tout le monde. On a le droit de prendre le temps, de voyager vraiment à son rythme. Et puis surtout que le voyage, le dépaysement peut être, certes à l’autre bout du monde, mais il peut être aussi au coin de la rue.
A travers les différentes éditions, ce sont des choses qui ont été portées, par plusieurs intervenants. Donc voilà, il y avait des films, il y avait des conférences, quelques expositions parfois. C’est un peu le fil conducteur. Et c’est pour ça, du coup, que cette année, on a tourné sur cette thématique par rapport au visuel de cette année, représenté par l’escargot.
Cécile : Le principe, c’est d’avoir des projections avec des aventuriers qui sont présents et qui viennent témoigner de leur expérience. On a aussi des concerts et des spectacles. C’est l’idée du festival : passer un bon moment avec des personnes qui ont plein de choses à donner, qui ont plein d’énergie.
La thématique cette année, c’est l’histoire du temps, en tout cas de prendre son temps. Pourquoi avoir choisi cette thématique ?
Cécile : C’est toute une réflexion autour d’une autre manière de voyager, tout simplement. On connaît différentes formes de tourisme et ici on a envie de parler d’un tourisme qui se veut plus lent, contemplatif, où on peut aller aussi chercher en soi. On a pas mal de films, de projections qui vont parler aussi de l’effort, de ce qu’on va chercher en soi pour aboutir à notre voyage. C’est un voyage aussi qui se veut intérieur. C’est toute une réflexion. Il y a différentes manières de voyager.
Zeid : C’est cette notion-là de prendre le temps. Et puis surtout, de se mettre aussi un peu à l’écoute. C’est ça l’autre avantage de prendre le temps, c’est qu’on n’est pas simplement absorbé par l’image qu’on a vue sur les réseaux sociaux et où on veut absolument aller prendre un selfie au même endroit, avec la même pose, avec le même filtre utilisé. C’est se dire, bon, ça, c’est trendy et ça attire beaucoup de monde. Mais bon, c’est pas ce que je cherche. Moi, je cherche peut-être un endroit ou quelque chose de plus confidentiel, de plus tranquille. Ou si je me plais bien, sortir un bouquin et m’asseoir pour lire. Si je croise quelqu’un et qu’il a envie de discuter, qu’on passe deux heures à discuter alors que ce n’était pas prévu. Ce n’est pas seulement de voir, mais c’est aussi d’écouter ce que le monde autour de nous a à raconter.
Comment vous vous êtes retrouvés à l’organisation de ce festival ?
Cécile : Il faut savoir que Zeid était anciennement mon prof d’anglais quand j’étais en licence pro Tourisme et Économie solidaire à l’Université d’Avignon. Donc, ce projet du Festival Jeunes Sans Frontières, il était porté à l’époque par les étudiants de la licence pro. La licence pro a fermé en 2020. Et depuis, ce sont des anciens profs et étudiants qui ont repris ce festival parce qu’il y a vraiment une bonne énergie et qu’on a envie de le faire durer.
Zeid : La particularité de l’année dernière, c’est qu’il y avait encore les étudiants du Master Tourisme à Avignon. Et donc, l’édition de 2023 a quand même été portée par les étudiants de ce Master. Malheureusement, ce Master, à son tour, a fermé fin septembre 2024. Et donc, c’est pour ça que cette année, c’est la toute première année en réalité où ce ne sont que les membres du réseau externe qui le portent sur leur temps libre de façon bénévole.
Quels voyageurs & voyageuses a-t-ont découvert cette année au festival ?
Cécile : On a eu des familles ce matin : une famille avec une petite fille de 8 ans à l’époque qui est partie à vélo en Europe. Une autre famille partie avec un petit de 3 ans à l’époque. Ils sont partis pendant un an, ils ont fait l’Europe et l’Asie Centrale en Camping car. Donc deux expériences complètement différentes. Et tout à l’heure on va avoir à mon avis un super film avec De terreau et d’embruns sur des jeunes qui sont partis en violier avec une émission zéro carbone.
Zeid : Après y’a eu L’Aventure qui roule, Nina et Simon qui ont fait Montpellier-Athènes à vélo. Il y a eu aussi N’en fais pas une montage, qui est une descente des Alpes à la Mer. Et puis, A l’ombre des glaciers alpins, un film sur l’observation des glaciers à travers les Alpes. Et Cap sur El Cap, un film de Solidream qui est un mélange d’aventure à voile et d’escalade qui est assez vertigineuse dans tous les sens du terme.
Autre pépite, dans l’esprit de tout ce qu’on raconte c’est le spectacle Les rêves ambulants qui est l’histoire de Justine et Ben qui sont partis à plusieurs endroits en stop. Ils ont demandé aux gens « et toi tu rêves de quoi ? » et ils ont enregistré et ils ont collecté les rêves des gens. Et ils les mettent en scène avec une approche très poétique à la croisée entre spectacle sur scène, musique et théâtre. Ça fait surgir des images, et des émotions vraiment très fortes et très touchantes.
Avec quoi avez-vous envie que les gens repartent de ce Festival ?
Cécile : Alors, avec de la bonne humeur, gonflé d’énergie et envie de vivre l’aventure aussi à son tour.
Zeid : Oui,les étoiles dans les yeux, je pense que ça, c’est quelque chose qui est un peu … Rien que là, je discutais avec quelqu’un à la sortie d’une séance qui m’a dit, « mais pendant la moitié du film, j’étais en apnée ». C’était le film sur l’escalade qui était assez intense. J’étais en apnée tellement c’était saisissant. Et donc, c’est ce genre d’émotions transmises, de souvenirs aussi qui se créent. Et comme a dit Cécile, si on peut donner quelques envies et quelques inspirations de voyage à certaines personnes, c’est déjà ça de gagné.
Cécile : Et au niveau des émotions, je pense qu’on en a eu aussi tout le week-end avec tous les bénévoles qui nous ont aidés et puis les compétences variées qui sont venues mettre la main à la pâte. Et ça, ça fait vraiment du bien d’être avec toute une équipe comme ça qui amène sa pâte. Puis on a le travail de partenariat aussi. On a pu compter sur l’aide de la YMCA, qui est de Villeneuve-lez-Avignon. Antoine, un ancien de la licence pro Tourisme et économie solidaire qui est maintenant Directeur. On a pu compter aussi sur Mathieu, qui est cuisinier, qui nous a drôlement aidés en cuisine avec Fatoum.
Zeid : Il y a un réseau de partenaires territoriaux assez sympa, assez maillé autour du tourisme, mais pas que. Donc l’Office de Tourisme du Grande-Avignon, on a eu… Univoyage qui est le co-porteur officiel avec le YMCA. Après, il y a eu Semelles de Vent, qui nous a beaucoup soutenus. L’Explo, le bar à bière artisanal. L’ADEME aussi, qu’on remercie à travers leur soutien pour Univoyage.
Cécile : Et Christophe, qui a réalisé l’affiche, qui est drôlement sympa.
Zeid : Et puis, on a les vignerons du Vaucluse. Je pense que Cécile est très bien placée pour les remercier qui nous ont fournis…
Cécile : Les cadres coopératives qui nous ont aidés en nous fournissant du vin, pour le week-end.
Zeid : Et même la bière qu’on propose avec modération, bien sûr, sur le site. C’est un brasseur local. Alors, ce n’est pas le Vaucluse, mais juste à côté, Salon de Provence, la Sapristi, qu’on remercie aussi pour son intervention.
Vous êtes tous les deux dans le Vaucluse, comment vous aimez voyager sur ce territoire ?
Zeid : Moi, je suis un adepte de la randonnée et adepte aussi de l’aventure au bout de la rue c’est-à-dire, j’ai fait quelques fois des treks en solitaire sur plusieurs jours. Il faut savoir que je suis arrivé ici en 2010. Ça fait 14 ans pile. Et donc, moi, le Vaucluse, je l’ai découvert par des bribes, soit à travers de la visite traditionnelle ou des randonnées à la journée. Mais mon expérience qui m’a rattaché davantage à ce territoire, c’était en 2019. J’ai fait la quasi-totalité du Tour du Luberon, qui est le GR 97, qui est un peu en train de disparaître actuellement. Il y a le GR du pays qui le remplace. J’ai fait toute la partie qui part de Oppède le Vieux à travers le petit Luberon dans son versant sud, puis après le grand Luberon.
C’était une manière pour moi de découvrir ce territoire, de rencontrer du monde, d’introspecter aussi. C’est en revenant de ce trek d’une semaine que je suis rentré le 7 octobre, et le 11 octobre, j’ai ouvert mon entreprise. Donc voilà, c’était un peu… (rires) Et donc, c’est aussi s’approprier le territoire dans le sens où on prend le temps aussi de le voir en marchant, c’est-à-dire, typiquement, quand on est sur le petit et le grand Luberon, on voit le Ventoux, qui est un peu notre repère territorial ici. Mais au fur et à mesure, du premier jour au deuxième jour, on commence à le voir par des perspectives différentes. Et ça permet aussi d’avoir une vision un peu plus… Je peux dire tridimensionnelle de ce territoire, et plus intime, vraiment, pour le coup. Il y a des recoins, il y a des endroits que j’aurais jamais…
Cécile : On a l’impression qu’il bouge, ce Ventoux. On ne le voit jamais du même angle. Il est toujours différent. Il est toujours impressionnant.
Marie-Cécile : Il y a des endroits tu as l’impression qu’il est petit, d’autres tu as l’impression qu’il est super grand. Et puis la lumière selon les moment de la journée…
Zeid : La première fois que j’ai vu la face Nord du Ventoux, j’ai dit « heu, c’est le Ventoux ? » Ah oui c’est le Ventoux (rires)
Conclusion de l’épisode
Et voilà, la première étape de ce voyage au Festival Jeunes Sans Frontières est terminée. Les échanges avec Cécile et Zeid ont été l’occasion de découvrir tout ce qui anime les bénévoles et les partenaires de ce Festival singulier. Si vous n’avez pas eu le temps de prendre des notes, je vais vous mettre sur mon blog toutes les références des films et podcasts diffusés pendant ce beau weekend pour que vous puissiez les suivre.
Prochaine étape, dans quelques jours, ma rencontre avec Martin Véricel pour parler de l’Université populaire du voyage, Univoyage, une initiative qui promeut les voyages responsables et l’éducation à la mobilité. Et d’ici là, je vous dis à bientôt, je l’espère-luette évidemment !
Martin Véricel – Coordinateur d’Univoyage
Aujourd’hui nous allons échangé avec Martin Véricel, coordinateur d’Univoyage, association qui fait de l’éducation populaire sur les questions de transition écologique et sociale à travers le voyage.
Avec lui nous allons comprendre ce qu’est l’éducation populaire et l’importance de travailler l’équilibre des temps quand on prépare un voyage en groupe.
Présentation de l’invité
Je m’appelle Martin, j’ai 29 ans et je suis originaire de la région lyonnaise. Je suis sur le festival Jeunes Sans Frontières en tant que coordinateur de l’association Univoyage qui a cette année repris le portage du festival.
Univoyage, c’est une association d’éducation populaire sur les questions de transition écologique et sociale et la manière dont on va sensibiliser, mobiliser, accompagner les gens autour de ces questions-là, c’est à travers le voyage. Univoyage, ça veut dire l’Université Populaire du Voyage. On organise des ateliers, des week-ends et des séjours en itinérance. Le but, c’est vraiment ensemble, avec un petit groupe d’une douzaine de personnes, on va partir à l’aventure, à vélo, découvrir un territoire et rencontrer des initiatives locales qui vont pouvoir nous parler vraiment de leurd réalité, de leurs enjeux et nous faire découvrir un petit peu leurs projets.
A qui se destinent ces voyages ?
Ce sont des séjours qui sont proposés uniquement aujourd’hui, en tout cas, pour des groupes d’adultes. C’est un peu l’idée d’avoir l’esprit colonie de vacances, même pour les adultes. On a le droit aussi de prendre le temps de partir en vacances, d’aller rencontrer des gens, de kiffer, etc. Et sur la question du vélo, le but, c’est plutôt de s’adresser à un public de gens qui ont envie de découvrir le voyage à vélo. Et nous, notre organisation, elle permet vraiment justement de s’initier au cyclotourisme parce qu’on a sur les séjours un véhicule qui va suivre le groupe, qui porte toutes les affaires. Les étapes, elles sont repérées et guidées en amont par notre équipe. Donc, c’est vraiment hyper confortable pour se lancer un peu dans l’aventure du voyage à vélo.
On a plusieurs fois sur des séjours des personnes qui nous ont dit « Moi, c’est la première fois que je fais un voyage à vélo. Je n’osais pas me lancer toute seule. Maintenant, j’ai vu un peu comment ça se passait. Je me sens de pouvoir en refaire. » Des personnes aussi qui nous ont dit « Moi, je n’avais jamais passé un col, par exemple, avec mon vélo. Et d’arriver à faire 800, 900 mètres de dénivelé, pourquoi pas, une fois sur un séjour. Et après, arriver de l’autre côté et savourer la descente, c’est incroyable pour elles aussi en termes de rencontre avec soi et ses capacités.
C’est toi qui as créé Univoyage ?
Alors moi, j’étais, on va dire, initiateur du projet. C’est un projet qui est né quand même sur le territoire d’Avignon puisque j’étais en 2019-2020. J’étais étudiant en licence pro Tourisme Économie Solidaire à Avignon Université. C’est dans le cadre de ce réseau que j’ai rencontré d’autres étudiants et étudiantes, les enseignants et enseignantes aussi de la formation. Et du coup, c’est dans le cadre de ce réseau que j’ai développé le projet d’Univoyage. Et puis, c’est là aussi qu’il y avait le Festival Jeunes Sans Frontières. Tout se relie.
Quelle a été l’étincelle à la base pour toi ?
Moi, j’avais plusieurs idées de projets. En tout cas, à chaque fois, l’idée, c’était de dire comment est-ce qu’on peut, à travers une activité, se rendre utile un peu pour la planète, pour les gens, etc. Et bon, moi, je venais quand même pas mal du monde de l’éduc-pop et des colos et de l’animation, etc. Et je savais du coup la valeur de ce qu’on pouvait vivre dans ces temps-là où on sort de chez soi, où on va vivre en collectif. Et des fois, c’est difficile aussi. C’est des moments où on se prend la tête, mais on apprend à coopérer. On apprend à fonctionner ensemble, faire société, en fait.
Et dans les constats, il y en a plusieurs, mais il y a à la fois le besoin de faire du lien social, de se parler, de se rencontrer, d’avoir des espaces de rencontre, de mixité. Il y a un besoin aussi identifié qui était la question de vraiment accompagner les gens dans leur projet de vie, voire leur projet pro. Un des constats, c’était la question de l’épuisement au travail, de la perte de sens aussi. Beaucoup de gens qui se disent, moi, je fais des bullshit jobs. En fait, j’ai envie de reconnecter, mettre du sens dans mon quotidien. Et avec Univoyage, il y avait aussi cette idée-là de dire, on va aller rencontrer des gens qui font des choses assez inspirantes et qui peuvent nous donner envie, pourquoi pas, à un moment donné, de bifurquer aussi dans notre parcours.
Et puis le troisième, c’était vraiment tous les besoins au niveau du tourisme, d’inventer d’autres manières de voyager, d’autres manières d’habiter le monde, d’autres manières de vivre des choses, sans que c’est un impact environnemental qui soit très fort.
Et alors, le fait d’organiser, en tout cas de se retrouver organisateur d’un événement comme le festival, ça fait partie aussi des missions qui sont importantes pour toi dans le partage et de montrer d’autres choses ?
Oui, parce qu’il y a vraiment tout un parcours pour la transition. Ce n’est pas du jour au lendemain, hop, j’ai un déclic, une révélation. Alors des fois, on a l’impression qu’il y a quelque chose qui a sauté d’un coup, mais finalement c’est plutôt assez progressif. On va rencontrer des gens qui ont fait un voyage, qui en parlent. On trouve ça inspirant, mais ce n’est pas forcément le bon moment pour soi. Et du coup, c’est vraiment l’idée d’être là aussi, en amont, pour faire connaître d’autres manières de voyager, etc. Et puis, après les expériences de séjour ou de voyage, d’avoir un espace pour valoriser et mettre en lumière les personnes qui ont osé se dire, allez, je pars voyager en vélo, à voile, seul, à plusieurs, en famille.
Montrer qu’il y a plein de manières, en tout cas, de voyager. Tout à l’heure, tu m’as parlé d’éducation populaire. Est-ce que tu peux m’expliquer ce que ça veut dire ?
L’éducation populaire, telle que je la perçois, c’est toutes les activités qui vont s’inscrire en complémentarité d’une part de l’éducation familiale et d’autre part de l’éducation nationale. Et une spécificité, quelque chose à quoi on tient et qu’on défend dans l’éducation populaire, c’est que c’est un espace où il y a beaucoup de place pour le choix de l’individu. Et on laisse à l’enfant ou à l’adulte la possibilité de choisir entre est-ce que je veux aller m’inscrire dans un club de handball, est-ce que je veux aller donner des coups de main au Resto du Cœur ou bien m’engager dans une asso qui organise du voyage à vélo. Et je ne suis pas obligé de subir ça, je vais choisir ce qui me plaît, qui me parle et qui me permet de me réaliser. Parce qu’il y a plein de manières d’apprendre en fait.
Après, dans les moteurs de l’éducation populaire, il y a pas mal aussi les questions de pédagogie active. Et pour nous, c’est hyper important ce truc-là de dire, on parle beaucoup de crise environnementale et c’est je crois Baptiste Morizot qui est philosophe sur le rapport aux vivants, qui disait « en fait cette crise environnementale, c’est d’abord une crise du sensible, de la sensibilité. Et du coup, notre rapport, on va dire expérimental, expérientiel et pas seulement théorique, parce que théoriquement, on a été informés et alertés sur le fait qu’il y a un problème au niveau du climat, au niveau de la biodiversité. Mais en fait, on ne le vit pas dans notre corps, dans notre chair et dans notre quotidien. »
Et donc, l’idée, c’est vraiment de dire allez, on sort des salles de classe et on va aller sur le terrain et on va aller vivre qu’est-ce que c’est que d’être dehors, d’avoir chaud, d’avoir froid, d’avoir faim, de faire des efforts et d’aller voir des gens pour de vrai.
Et puis là, avec ce festival. On voit aussi des images qui prouvent que ça évolue, que le changement climatique, il est là et que ça impacte. On l’a vu avec Solène tout à l’heure, ça impacte des gens qui habitent dans la montagne. Il y a beaucoup de choses qui se voient, en tout cas.
Ouais, le festival, c’est en effet, c’est un espace de témoignages à la fois des personnes qui voyagent et à la fois des personnes qu’on va rencontrer dans le voyage.
La thématique du festival, c’est de prendre le temps quand on dit j’organise un voyage, des fois, c’est je l’organise, je sais ce que je fais à 5h, à 7h, à 10h. Comment vous voyez ce rapport au temps pendant le voyage avec Univoyage ?
Dans le cadre des séjours qu’on propose chez Univoyage, on essaye en effet de faire attention à l’équilibre des temps. On a besoin de temps pour apprendre des choses et stimuler notre réflexion. On a besoin de temps qui sont des temps de partage, de socialité et on a besoin de temps aussi, des fois très logistique ou des temps individuels aussi. Donc, c’est un peu cet équilibre des temps là qu’on recherche. Chez nous, ça s’articule entre les moments d’étape pour découvrir le territoire, les moments de vie quotidienne où là, on va être en collectif ou bien pour soi, et puis tous les moments d’activité. On va faire des rencontres, des visites, des chantiers participatifs, des choses comme ça.
Et toi qui a été un peu étudiant dans le Vaucluse, en tout cas Avignon, est-ce qu’il y a un endroit que tu as visité dans le coin que tu as beaucoup aimé?
La première année, on est parti d’Avignon à vélo. C’était le tout premier séjour de l’association. On l’avait fait sur la thématique du spectacle vivant. Parce que moi, à l’origine, j’avais une licence de musicologie et je venais plutôt de cet univers là. Et en plus, j’avais fait mon alternance au sein du Festival d’Avignon. Donc, l’idée, ça avait été vraiment de se dire OK, on va partir du festival où on aura vu plein de spectacles comme ça.
On en aura pris plein les yeux et on aurait été assez inspiré. Et de là, ensuite, on va remonter à vélo. Donc, au début, on a fait la Via Rhôna. On est allé jusqu’à Piolenc. Et ensuite, de Piolenc, on est remonté. On est passé côté Gard et puis j’ai plus les noms, mais on est allé en gros vers la Drôme. Après, côté Saou, forêt de Saou, on a remonté. On est passé Crest, on est allé jusque dans le Royan et on est allé jusqu’à Grenoble. C’était le premier séjour de l’association.
Justement, ce lien avec le Festival d’Avignon, le fait d’après prendre son parce que le festival, c’est quand même un moment où ça bouge dans tous les sens. C’est très, très, très intense. Puis là, d’un coup, on prend son vélo et on se retrouve dans le calme. Comment ça s’est vécu, cette partie là ?
Je n’ ai pas forcément ressenti un contraste fort, on était déjà nous hébergés en camp sur l’île de la Barthelasse et il y avait déjà un petit peu cette sensation de, depuis la Barthelasse, venir un peu dans la fourmilière du festival. Et le soir, quand on retourne le camp, on a déjà cette tranquillité alors qu’on est juste de l’autre côté du pont. Mais on avait déjà un peu cette sensation là.
Et moi, c’est quelque chose que j’avais aimé en étant étudiant à Avignon. Cette sensation. C’est de sentir qu’à la fois, on a un cœur de ville qui est dynamique, il se passe des choses et en même temps, très facilement, on peut en sortir et trouver des paysages assez différents. Tandis qu’aujourd’hui, moi, j’habite sur Lyon et il y a une périphérie qui est suffisamment étendue pour que, pour passer vraiment du centre-ville à la campagne, on doit passer une espèce de zone tampon. Et donc, c’est quelque chose qui nous a, enfin moi, qui m’a beaucoup questionné sur les tailles de villes. Et le développement du territoire, c’est-à-dire peut-être qu’il ne faut pas faire des villes trop grandes.
Ça veut dire qu’à Avignon, on peut respirer facilement ?
Ouais, on peut facilement, entre guillemets, on parle souvent de s’échapper, de dire on va à la campagne, on va s’échapper, prendre l’air. Plus que s’échapper, je pense que ce qui est intéressant, c’est de vraiment créer du lien entre les zones urbaines et les zones plus rurales autour et dire c’est pas juste des zones pour aller s’évader, mais c’est des zones où il y a… Oui, c’est ça. Une complémentarité et des échanges aussi.
Conclusion de l’épisode
Voilà, une deuxième rencontre qui continue à nous faire réfléchir sur nos manières de voyager, d’habiter le monde, de vivre des choses avec le moins d’impact sur notre planète.
Toutes les infos pour retrouver Univoyage et le travail de Martin et son équipe sont disponibles sur le blog d’Esperluette.
Prochaine étape, dans quelques jours, ma rencontre avec Claire Prost, la Directrice de l’Office du Tourisme du Grand Avignon, un territoire parfait pour tenter une manière différente de voyager : les micro-aventures. D’ici là, je vous dis à bientôt, je l’espère-luette évidemment !
Claire Prost – Directrice de l’Office de Tourisme du Grand Avignon
Aujourd’hui je vous propose un focus sur le territoire du Grand Avignon avec Claire Prost, Directrice de l’Office de Tourisme. Quand je l’ai rencontrée, elle m’a dit que le Grand Avignon était le « camp de base des micro-aventures »—une idée qui m’a immédiatement donné envie d’en savoir plus. Vous verrez, sa passion pour ce territoire entre Vaucluse et Gard est contagieuse. Je vous laisse découvrir notre échange.
Présentation de l’invitée
Je suis Claire Prost et je suis directrice de l’office de tourisme du Grand Avignon. Le Grand Avignon, c’est une agglomération qui regroupe 16 communes, donc Avignon au centre, et puis autour, nous avons 15 autres communes qui sont gardoises et vauclusiennes.
On connaît bien Avignon, avec le Palais des Papes, le Pont d’Avignon mais je pense qu’il y a beaucoup d’autres choses à voir sur ce territoire ?
Exactement. Nous, tout l’enjeu, en fait, c’est de faire découvrir un petit peu le territoire qui est autour d’Avignon, hors des sentiers battus. On a effectivement cette envie d’amener les gens à réinventer leur voyage en Provence, de leur faire découvrir tout ce qui peut exister en termes d’artisanat, de terroir, de petits patrimoines, la rencontre avec l’autre, et on essaie effectivement de prioriser toutes ces découvertes, en fait, sans voiture. Donc, on a beaucoup d’alternatives qu’on leur présente, on travaille beaucoup sur la structuration d’un réseau vélo. On propose aussi pas mal de choses à pied, mais aussi en train, en bus. L’idée étant effectivement de partir à la journée sans avoir la contrainte de la voiture à gérer.
Par exemple, si je suis à pied et que j’ai envie de faire juste une journée, voilà, là, on est en automne, il fait encore beau, l’itinéraire qu’on pourrait avoir, ça serait quoi ?
On a des petites balades. Alors, le réseau gardois est juste incroyable parce qu’il y a une multitude de sentiers qui existent, mais sur le côté vauclusien, on développe effectivement des petites offres justement autour des villages. Il y en a une qui marche très fort, qui relie effectivement Jonquerettes à Saint-Saturnin et qui passe par Châteauneuf-de-Gadagne avec des superbes vues sur le Ventoux. Et là, on passe dans les vignes et je pense que c’est la bonne saison. Donc, celle-là, c’est le petit coup de cœur.
C’est-à-dire qu’on vient à l’Office du tourisme et on a une carte ? Comment ça se passe exactement ?
Oui, tout à fait. Alors, on a soit la possibilité de venir à l’Office du tourisme si on est dans le coin. Le bureau est à Villeneuve-lez-Avignons. Donc là, on saura effectivement vous aiguiller. Mais sinon, on retrouve toutes les alternatives en fait sur le site web : grand-avignon-destinations.fr . Et là, vous avez une rubrique randonnée pédestre où on a des alternatives à la demi-journée, à la journée. Et on a même des suggestions week-end avec les deux sentiers de grande randonnée qui arrivent sur Avignon, en tout cas tout proche, le GR63 et le GR42.
Donc, même des idées effectivement pour partir en week-end. On quitte Avignon en bus, par exemple, je pense à l’alternative week-end sur le GR63. Donc, c’est le sentier Urbain 5. On prend la ligne 115 Lio qui nous emmène effectivement à Uzès. On descend du bus à Uzès. Et on met deux jours pour revenir à pied par le GR. Et ça, c’est des choses toutes bêtes qui existent depuis très, très longtemps. Mais c’est vrai que nous, notre métier, je trouve, d’office de tourisme, c’est vraiment de donner toutes les clés en fait aux locaux, pas seulement aux touristes. Parce que les habitants du territoire, pour nous, c’est vraiment la cible prioritaire. De donner toutes les clés en fait pour apprendre à redécouvrir ce territoire comme on ne l’a pas forcément imaginé. Et voilà, ça, c’est une idée parmi tant d’autres.
Et là, on est proche du Rhône puisqu’on est à Villeneuve. Qu’est-ce qu’on peut faire autour du Rhône ou avec le Rhône quand on a envie d’être proche de l’eau ?
On a développé avec le comité de Canoë du Vaucluse, des balades. On connaissait le Canoë sous le Pont d’Avignon. Et on est allé développer une petite balade qu’on propose à la belle saison. Quand je dis belle saison, c’est encore ce week-end en octobre dans le cadre des Bras du Rhône. On a effectivement des balades en Canoë à Roquemaure.
Donc, en fait, on est sur un Bras du Rhône, en fait, sur lequel on a une petite rando en Canoë qui dure à peu près deux heures de temps, dans un milieu qui est hyper naturel, c’est-à-dire qu’il n’a pas du tout été travaillé. On a les arbres.
La première fois qu’on l’a repéré, je me souviens, c’était en 2020, juste derrière le Covid. Quand je suis arrivée, je me suis dit, oulala, il va y avoir du boulot, il va falloir déblayer. Et en fait, pas du tout. On a tout laissé en l’état. Et en fait, c’est un jeu parce qu’on serpente à travers les troncs. On a été effectivement travailler avec le castor en particulier. Ça nous permet de raconter toute l’histoire et il y a une biodiversité qui est juste incroyable. On ne fait pas une balade en Canoë à
Roquemaure sans observer des oiseaux qui sont juste incroyables.
Alors, ça veut dire que toi, ton travail, c’est aussi d’aller repérer, d’aller découvrir des nouvelles pépites. Parce qu’on a peut-être l’impression de déjà le connaître, ce territoire. Mais il y a toujours des choses à découvrir ?
Oui, c’est ça. C’est de découvrir et c’est surtout de rencontrer des gens, de discuter. Parce que tout le monde a une petite pièce du puzzle. Et c’est juste d’essayer de rassembler les pièces pour se dire, ah, mais ça, ça peut faire effectivement un vrai projet. Donc, voilà, il y a beaucoup de réseaux, en fait, dans ce métier-là. Et puis, le fait d’être créatif, un peu imaginatif et d’imaginer ce que ça peut être demain, quoi. Finalement, le tourisme, on sait qu’on ne va pas forcément partir à l’autre bout de la planète éternellement. Donc, du coup, c’est de voir dans quelle mesure on peut, au port de chez soi, prendre du bon temps et avoir cette notion de voyage réellement.
Oui, parce qu’en fait, sur son propre territoire, on découvre énormément de choses.
Oui, alors, ça me fait basculer sur le concept de la micro-aventure. La micro-aventure, c’est exactement ça, en fait, c’est voyager aux portes de chez soi, en pleine nature, en autonomie. Et ça nous permet de capter aussi des clientèles qui sont plus jeunes. Parce que quand on est sur un territoire avec du patrimoine UNESCO et puis un Festival qui a effectivement une renommée internationale, c’est quelquefois compliqué de s’adresser à tout le monde, pour des raisons budgétaires principalement. Et quand on arrive avec un concept de micro-aventure, on parle à beaucoup plus de monde. On parle à des jeunes personnes qui n’ont pas forcément les moyens de venir en plein mois de juillet sur Avignon. Et on leur dit, viens chez nous en train, parce qu’on a une superbe étoile ferroviaire déjà donc, quand on parle à un lyonnais, à un parisien, on sait exactement le temps qu’il va mettre et la facilité qu’il aura à rejoindre notre territoire.
Et puis derrière, c’est de lui dire, dans un rayon de 50 kilomètres, il y a le Luberon, il y a la Camargue, il y a le Ventoux, il y a le Pont-du-Gard. Et on donne des alternatives sur le temps d’un week-end de trois jours pour partir à la découverte d’un massif, par exemple celui des Alpilles, à vélo, en gravel.
Donc, on donne toutes les clés. On ne fait que de la suggestion. On ne vend rien, mais on essaie d’ouvrir un peu les chakras en disant, nous, ce qu’on te propose, c’est d’aller là pour telle et telle raison. Et on va te donner deux, trois clés pour t’aider, effectivement, à t’évader le temps d’un week-end.
Marie-Cécile : C’est un beau métier.
Claire : Oui, j’adore. Non, mais je suis passionnée. Je suis là aujourd’hui, c’est parce que oui, oui, je suis passionnée par mon métier. Et je vis mes vacances comme je suis en train de vous les raconter, en fait.
La thématique du festival, c’est prendre le temps. En tout cas, c’est autour de la temporalité. La micro-aventure, c’est un peu ça aussi. C’est de se dire, peut-être que je reste à un endroit, mais je prends le temps d’aller découvrir vraiment le petit patrimoine, des choses que je n’ai pas l’habitude de regarder d’habitude ?
C’est de prendre le temps et ce n’est pas forcément de tout planifier à la minute, comme on a eu l’habitude de préparer nos vacances, on a l’impression qu’effectivement, tout devait être programmé à la demi-journée. On devait être à telle heure, à tel endroit.
La micro-aventure, c’est effectivement se laisser aussi, une part d’imprévu. C’est-à-dire que si je descends en train, j’ai mon billet de train, je sais à quelle heure je descends, je sais à quelle heure je dois remonter sur Paris. Par contre, ce qui va se passer au milieu, avec le bivouac, je n’ai pas non plus les mêmes contraintes en termes d’hébergement. Du coup, je suis libre. Je laisse la place à l’imprévu et surtout aux rencontres que je vais faire sur mon chemin.
Je demande souvent quel est l’endroit dans le Vaucluse que mes invités préfèrent. Là, s’il y a une pépite très peu connue dans le Grand Avignon qu’il faudrait découvrir, ça serait quoi ?
Alors, il faut qu’elle soit vauclusienne en plus. Alors, attendez, parce que je suis gardoise.
Marie-Cécile : Pas forcément, on va rester sur le Grand Avignon.
Claire : Moi, ma petite commune pépite, c’est Velleron. Franchement, Velleron, pour moi, c’est un village de Provence sur lequel je retrouve plein de valeurs. Un art de vivre qui est évident. Une commune qui a gardé un réseau associatif très fort. Il y a ce fameux marché agricole qui attire énormément de monde, mais qui reste incroyable parce qu’il est là toute l’année. Il n’est pas là juste. Juste pour la saison touristique, il est là toute l’année. Il fait vivre des agriculteurs. Il continue à rassembler des gens qui arrivent seulement dans le domaine de l’agriculture. Je pense à la Bergerie velleronaise et ces deux jeunes qui se sont lancés avec leur chèvre et leur brebis. Et pour elles, c’est hyper important d’avoir cette vitrine que le marché de Velleron. Il y a L’Art Brock Café, enfin, il y a plein de petites choses qui me font dire que Velleron, pour moi, c’est vraiment une commune sur laquelle je pense qu’il fait bon vivre.
Marie-Cécile : Belle pépite
Conclusion de l’épisode
Voilà, une nouvelle rencontre qui nous invite à ralentir, à prendre le temps d’observer et de se reconnecter avec notre environnement, ici même, dans le Vaucluse ou dans votre propre territoire.
Pour en savoir plus sur le slow-tourisme dans le Grand Avignon et les itinéraires proposés par Claire Prost, je vais vous mettre comme d’habitude tous les liens utiles en description de ce podcast.
Prochain rendez-vous avec Maëlle Guillet, qui a choisi le voyage à vélo pour alimenter son projet de reprise de l’exploitation familiale et capter les histoires de ceux qu’elle a croisés. Une podcasteuse dans le Festival Jeunes Sans Frontières, je ne pouvais bien évidemment pas la laisser repartir sans répondre à mes questions. Rendez-vous dans quelques jours pour l’écouter, d’ici là, je vous dis à bientôt, je l’espère-luette évidemment !
Maëlle Guillet – Podcast Grains de Route
Dernière rencontre enregistrée lors du Festival Jeunes Sans Frontières, qui s’est tenu en octobre dernier au YMCA de Villeneuve-lès-Avignon. Une édition dédiée au rapport au temps en voyage qui nous a invité à réfléchir et à ralentir, à savourer chaque instant et à faire de chaque découverte une expérience unique.
Et cette fois c’est une podcasteuse que j’ai interviewée, Maëlle Guillet, productrice de Grains de route où elle partage son parcours de reconversion vers l’agriculture paysanne qu’elle a commencé en partant à vélo à la rencontre d’autres producteurs et productrices avant de reprendre l’exploitation familiale de son père.
Elle a choisi le format audio, sans image pour documenter son voyage à vélo de ferme en ferme, et ses réflexions sur son projet.
Maëlle est une jeune une femme engagée, pleine d’énergie et très souriante vous l’entendrez, et qui a fait ce choix de vie pour vivre pleinement chaque instant. C’est une très belle conclusion à cette série dédiée au tourisme durable qui vous donnera l’envie de ralentir, de revenir à l’essentiel et de croire en vos propres projets.
Présentation de l’invitée
Je suis Maëlle Guillet, j’ai 28 ans. Je suis en reconversion vers l’agriculture paysanne. Avant j’ai travaillé dans le domaine du tourisme durable, donc j’ai fait la licence pro Tourisme et économie solidaire d’Avignon, ce qui m’a amenée à aller travailler trois ans à Madagascar, puis ensuite à revenir sur Avignon et travailler trois ans dans ce domaine-là on va dire.
Je suis originaire de la Mayenne, c’est un petit département au nord-ouest de la France, à côté de la Bretagne. J’ai grandi sur une ferme et en fait ces dernières années j’ai eu envie de changer de métier, de retrouver plus de sens et de concret dans mon quotidien professionnel, même si mon dernier métier j’y trouvais du sens aussi, mais ça ne me semblait pas assez concret en fait, comme manière d’œuvrer au monde. Et donc c’est ce qui m’a poussée au moment où mon papa, qui est installé sur une ferme et qui a des vaches laitières en Mayenne, lui il commençait à réfléchir à sa transmission. Il n’y avait à l’heure pas de repreneur ou de repreneuse identifié·e, et donc je me suis dit mais en fait ça coche toutes les cases de mon envie de retour aux sources.
Comme je n’avais jamais travaillé vraiment dans l’agricole, je me suis dit il faut quand même que je me confronte un peu à cette réalité-là, et j’ai envie d’ouvrir un peu les horizons, de savoir quelle production j’aurais envie de faire, quel type d’agriculture. Bon j’avais quand même un peu des pistes en tête, mais voilà, et puis déconstruire un peu aussi les utopies, les idées préconçues que je pouvais avoir autour de ça.
Donc j’ai préparé un voyage à vélo, de ferme en ferme, pour aller faire du woofing, donc travail contre gîte et couvert, au départ de chez moi en Mayenne, et puis dans tout le nord-ouest de la France, pendant cinq mois, pour aller rencontrer des paysans-paysannes, et du coup aller travailler dans les fermes, et voir un peu ce que j’avais envie de faire de tout ça, dans mon activité agricole; Et avec l’envie de le partager, donc j’ai réalisé des interviews des paysans-paysannes que j’ai rencontré·es, et j’ai commencé à sortir un podcast autour de ça.
Alors pourquoi tu as choisi le média podcast ?
Pour plusieurs raisons, déjà au niveau technique, ça m’a paru plus simple d’accès, moins coûteux en termes d’investissement aussi, et plus simple d’accès en termes d’apprentissage, de manipulation. Il y avait aussi le fait que ça me paraissait moins impressionnant pour les personnes que j’interviewais d’être face à un micro plutôt qu’à une caméra, parce que moi-même je me sens plus à l’aise devant un micro que devant une caméra, je pense.
Et surtout parce qu’en fait tout ce qui tourne autour du son, ça me plaît beaucoup. Je trouve que ça laisse beaucoup de place à l’imaginaire. J’aime écouter des podcasts, je suis musicienne, donc en fait c’était presque une évidence de se dire que ça rassemble plein de choses qui me plaisent. Il se trouve que mon frère est dans le son et dans la musique, et du coup ça faisait un super partenaire avec qui co-créer ce podcast et les musiques qui allaient dedans.
Donc voilà, tout ça mis bout à bout. Et puis en voyage à vélo, se balader simplement avec un petit micro, et puis les mini-accessoires qui vont avec, c’est aussi beaucoup plus léger et solide qu’avec une caméra ou autre.
Et avec le recul, tu ne regrettes pas de ne pas avoir d’image ?
Pas du tout. Parce qu’en fait, même quand je le partage, plutôt que d’organiser une projection, j’organise des sessions d’écoute collective, et donc où il y a juste le média audio et volontairement pas d’image. Parce que j’ai pris des petites photos ou des petites vidéos avec mon téléphone, mais en fait je n’ai pas envie de les mettre, parce que j’ai vraiment envie de laisser cette place à l’imaginaire.
Et il y a aussi cette notion de… Souvent quand on écoute du podcast, on le fait en faisant autre chose, en conduisant, en faisant la cuisine ou autre. Et donc on n’est pas totalement concentré sur ce qu’on écoute. Et mon voyage, j’avais envie de le faire à vélo, pour prendre le temps, justement de vivre, tout simplement, d’être présent à ce qu’on fait, et c’était aussi en cohérence avec ça, de ne pas diffuser de support visuel, pour être vraiment présents tous ensemble, avoir un moment d’écoute tous ensemble, où on est présents à ce qu’on entend, et à comment ça nous traverse, et à comment on a envie d’échanger autour de ça ensuite.
Et justement les retours, quand tu fais des écoutes collectives, les gens ne décrochent pas à un moment, parce qu’il n’y a pas d’image ?
Eh bien, c’était un peu la grande question, la grande inconnue la première fois, donc j’avais un peu préparé l’espace, en tamisant un peu les lumières, en faisant en sorte que les gens soient vraiment confortables, le risque ça aurait pu être qu’ils s’endorment.
Marie-Cécile : Ça veut dire qu’ils sont détendus ! C’est ça !
Maëlle : Mais a priori, personne ne s’est endormi, et les gens ont bien accroché, des retours qu’on m’a fait en tout cas, et le fait qu’il y a des petites pauses musicales, qu’il y a des temps de respiration, je pense que ça joue aussi, donc je suis contente qu’on ait construit ça de cette manière-là, avec Baptiste, mon frère, parce que les retours sont bons.
Les personnes que tu as interviewées, principalement des agriculteurs, des agricultrices, ils ont écouté le podcast, c’est quoi leurs retours à eux ?
Très positif aussi, pour eux. Déjà c’est valorisant de voir tout le chemin qu’ils ont parcouru, et souvent c’est les retours qu’on m’a fait, de partager ça avec toi, ça nous a permis de se rendre compte de tout ce qu’on a mis en place, et à quel point ça peut aussi inspirer d’autres gens à se lancer, et donc moi c’était vraiment l’intention de ça. De faire ce travail-là, et de le partager, donc la mission pour moi, elle est remplie, c’est cool.
Et la suite, c’est quoi ?
Là je suis en train de travailler sur le deuxième épisode, je mets beaucoup de temps pour les sortir, parce qu’en parallèle, je suis sur mon projet d’installation, donc j’ai passé ma formation BPREA [ndlr : Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise Agricole], c’est la formation classique certifiante pour s’installer en agricole quand on est en reconversion. Et là je continue ma formation, plus en mode stage-pratique, avec un organisme qui s’appelle la CIAP, la Coopérative d’Installation d’Agriculture Paysanne. Donc ça me prend quand même pas mal de temps et d’énergie d’amasser toutes ces connaissances, et puis de construire le projet, de rencontrer les personnes qui gravitent autour, de près ou de loin. Donc je me laisse le temps, j’ai pas envie de mettre de pression.
En fait j’ai imaginé 4-5 épisodes au total. Là celui sur lequel je suis en train de travailler, il traite de la transmission des fermes, voilà. Le premier, il est vraiment sur qu’est-ce qui pousse aujourd’hui des gens à aller s’installer vers l’agriculture paysanne. Et puis il y en a un autre sur les collectifs agricoles. Et j’en ai pris un autre aussi sur la place des femmes et la place des néo-ruraux dans le milieu agricole, donc soit en un, soit en deux épisodes, il faut que je vois.
Mais voilà un peu comment ça se dessine, en fait ce qui est très rigolo c’est que ça c’est un peu la trame, enfin les thèmes que j’avais dès le début en tête au moment où je partais en voyage, et je me rends compte aujourd’hui que les étapes à laquelle je les publie, enfin je travaille dessus et je les sors, bah en fait c’est un peu les étapes de mon projet.
Il y a la phase de questionnement, d’émergence, d’ouverture, là l’étape de la transmission, l’étape du collectif qui est dans mes envies et qui viendra sûrement après, et en fait ça se dessine comme ça quoi, donc c’est marrant.
Et tu parles beaucoup de prendre son temps, c’était quoi ton rapport au temps avant de partir, et aujourd’hui, c’est quoi ton rapport au temps ?
C’est intéressant, je pense que il y a une, enfin quand j’habitais sur Avignon, j’avais tendance à, sûrement vouloir le combler beaucoup beaucoup. Du coup, j’étais investie dans un million de trucs à du coup courir, pas mal. Et je pense que j’avais besoin de ce voyage pour ralentir, parce qu’en fait en agricole, on est sur un rapport au temps qui est complètement autre que quand on est en ville. Sur un projet agricole, on est sur du temps long, par définition, parce qu’en fait on s’installe pas en six mois, ni même en un an. Il y a tellement de choses à appréhender, aussi bien au niveau humain, relationnel, réseau, territoire, technique, rapport au vivant, en fait.
Marie-Cécile : Même quand c’est une reprise ?
Maëlle : Ouais, même quand c’est une reprise, donc imagine une création de toute pièce, quoi. Donc c’était hyper important… Après j’avais découvert l’itinérance plutôt à pied quelques années encore avant, et déjà ça m’avait vraiment, complètement bouleversée en fait; Cette impression d’être dans une bulle pendant 15 jours, juste d’avoir à… la seule chose à laquelle on a à penser c’est marcher, dormir, manger, et c’est tout quoi, et rêver, imaginer, créer, et c’est en fait, c’est hyper dur de garder ça dans le quotidien, parce que on vit dans une société où le temps a tendance à se compresser, compresser, compresser, alors qu’en fait j’ai envie de dire qu’il est plutôt pâte à modeler. J’aime bien cette notion qui puisse des fois s’étirer, s’étirer à l’infini, lorsqu’on vit des moments de grâce dans ce qui nous entoure, quoi, et c’est cette intention-là que j’ai envie de mettre dans le quotidien, même si des fois c’est dur, et tu te laisses…
Là, en septembre particulièrement, la rentrée, c’est toujours une période où tu te dis, mais est-ce qu’un jour, on va réussir à sortir de cette période qui est tellement… J’avais une image avec des copines l’autre jour, on disait, on avait l’impression d’être complètement dans les choux, et avec cette image, tu vois du chou avec plein de couches qui se superposent les unes sur les autres.(rires)
Marie-Cécile : Tu te sens un peu au milieu étouffée.
Maëlle : C’est ça, donc on va essayer d’enlever les couches plutôt, là, et ralentir.
Et pour toi, à part le podcast, tes prochaines étapes, là, c’est quoi ?
L’installation, elle est prévue dans un an et quelques, là, 1er janvier 2026. Donc là, je travaille, je suis en stage sur la ferme avec mon père, et sur d’autres fermes du coin. Et puis, je construis le projet. Donc là, ma formation Paysans Créatifs avec la CIAP dont je parlais m’y aide, puisque j’ai à peu près deux journées de formation par mois, là, pendant un an, pour travailler sur des points hyper précis du projet, sur les financements, sur le dimensionnement économique, le statut juridique, plein de choses à construire. Donc je travaille petit à petit, là, sur tout ça, en parallèle de m’ancrer dans le territoire, quoi.
Et ton papa, il a écouté le podcast ? Il a suivi tes aventures ? Qu’est-ce qu’il en pense ? Parce que lui, il n’a pas dû vivre ça quand il a créé son exploitation ?
Non, pour lui, c’était direct dans le bain, reprise à la suite de ses parents. Et ouais, carrément, il a suivi l’aventure, il a écouté le podcast et je pense que ça l’a beaucoup ému. Là, l’épisode sur la transmission, on va l’entendre forcément, dedans. C’est chouette pour… En fait, ce lien que ça nous permet de créer, d’approfondir à la fois la transmission et puis le fait de partager aussi ça, de se poser les questions qui vont avec. Et c’est intense parce que ça vient toucher, en fait… Une transmission, ça vient toucher à des choses hyper profondes. Surtout que, voilà, c’est un lieu dans lequel ses parents ont vécu, dans lequel lui, il a toujours vécu, de lequel on n’est pas propriétaire.
Mais en fait, il y a une histoire familiale, quand même, là, depuis déjà trois générations, bientôt quatre. Et donc, ça demande aussi, pour lui, à un moment ou un autre, de quitter ce lieu. Donc, ouais, c’est fort. Et en même temps, c’est hyper en accord avec ses valeurs et avec l’agriculture paysanne qu’il a toujours défendue. Et dedans, il y a la transmissibilité, en fait. Et donc, lui, ça lui tient, avant même de savoir que ce serait moi qui reprenais la ferme, ça lui tenait à cœur de pouvoir transmettre sa ferme. Et il savait que la maison d’habitation qui était avec, ben voilà, il n’y resterait pas, quoi.
Mais voilà, entre le savoir, le défendre et tout, et puis le jour où c’est toi qui le vis, ah ben, des fois, ça prend… Voilà, ça prend plus de temps, quoi. Donc, c’est bien qu’on ait ce temps long, là.
Marie-C écile : C’est génial pour vous deux, dans l’histoire familiale, c’est fort.
Maëlle : Oui, carrément. Et puis, je me sens très chanceuse parce que j’ai quand même un papa qui est très ouvert d’esprit, qui est…
Marie-Cécile : Parce que t’es une fille.
Maëlle : Oui. Ben, ça pourrait, voilà, ne pas être le cas. Enfin, cette ouverture-là, en tout cas, qui me laisse aussi les projets que je peux avoir sur la ferme qui sont aussi peut-être différents de ceux que lui, il a pu avoir. Nos finalités qui sont pas forcément les mêmes, même s’il y a une ligne de fond qui est proche dans les valeurs. Mais ça va prendre aussi des formes différentes. Et il est super ouvert à ça. Il me soutient là-dedans, quoi. Donc, c’est hyper précieux.
En plus, le fait que tu l’ancres quelque part sur ce podcast, c’est génial. Et alors, où est-ce qu’on peut te suivre ? Comment on suit tes aventures ?
Alors, il y a un carnet de voyage qui est en ligne, donc, sur le site univoyage.co/maelle-guillet. Et sinon, en tapant Grains de route. Donc, ça, c’est le nom du projet de voyage à vélo qui mène, du coup, à ce carnet de voyage que j’ai entretenu. Donc, là, c’est plus des articles et un peu d’images que j’ai retenus pendant le voyage à vélo. Et sur lequel, il y a les épisodes du podcast qui sont publiés.
Et du coup, le podcast, il est aussi disponible sur Spotify et sur YouTube, au nom de Grains de route.
Et dernière question que je pose à tout le monde, toi qui as travaillé sur Avignon, en tout cas, tu connais le Vaucluse. Qu’est-ce que tu retiens du Vaucluse ? Ou est-ce qu’il y a un endroit que tu as aimé dans le Vaucluse voir, découvrir ?
Le premier qui me vient, là, c’est je pense le refuge du Jas Forest au Col des Abeilles, au Mont Ventoux, qui est un endroit que j’adore, auquel j’aimais bien, de temps en temps, aller passer des nuits, en mode bivouac, parce que tu as une voûte étoilée de dingue vis-à-vis du fait qu’il n’y ait pas beaucoup de pollution lumineuse. Et puis, le Ventoux, c’est quand même… Si je dois en dire qu’un, là, c’est le premier qui me vient. Après, il y en a d’autres qui me viennent ensuite, mais c’est le premier qui me vient.
Marie-Cécile : Merci beaucoup.
Maëlle : Merci à toi.