Connaissez-vous Patrick Baud et ses aventures à la recherche des curiosités du monde ?
Écrivain (de livres et de BD), vidéaste (sur sa chaîne YouTube Axolot), animateur de conférences (comme La Veillée), organisateur d’événements culturels (comme le Frames Festival), et même bientôt porteur de la flamme Olympique à Avignon, Patrick a le pouvoir non seulement de dénicher les détails extraordinaires de notre monde mais surtout de les partager avec passion.
Grâce à lui, l’aventure est sous nos yeux, il faut juste prendre le temps de regarder.
Entre anecdotes et projets multiples, cet épisode est une invitation à ne jamais cesser d’apprendre ni de s’émerveiller.
Et bien évidemment, puisqu’il est né et habite toujours dans le Vaucluse, il livre quelques pépites vauclusiennes à ne pas manquer.
Merci à Patrick de nous rappeler que la vie est une collection de petites merveilles à découvrir et à chérir !
Références citées dans l’épisode :
Étranges escales dans le Vaucluse
Les autres étranges escales citées
La Veillée
Les autres références
France Secrète – Patrick Baud
La Tombe d’Albert Camus à Lourmarin
Le Château de Mazan
Le restaurant Soeurs Appy à l’Isle-sur-la-Sorgue
La Fondation Villa Datris à L’Isle-sur-la-Sorgue
La Grotte de la Salamandre à Méjannes-le-Clap
The Moth qui lui a inspiré la Veillée
Le livre de Paul Auster : Je pensais que mon père était Dieu
Le Fossoyeur de films – François Theurel
Pandora Creation – Gilles Boussion & Vincent Clap
A bientôt de te revoir, le podcast de Sophie-Marie Larrouy
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Cet épisode d’Esperluette a été pensé, enregistré (mars 2024) et produite par Marie-Cécile Drécourt.
Création graphique de la carte : Maxence Brun
Pour les malentendant·es, l’épisode est entièrement retranscrit ci-dessous
Merci à Autoscript qui me permet de faire toute la retranscription de mes épisodes
Intro de l’épisode
Marie-Cécile :
Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Esperluette, le podcast qui va vous faire écouter le Vaucluse. Je suis Marie-Cécile Drécourt, la productrice de ce podcast, et depuis 2018, je donne la parole aux Vauclusiennes et aux Vauclusiens passionnés par leur métier ou leur projet pour vous les présenter et vous montrer ce qui les anime. Ch’tie d’origine, le Vaucluse est mon territoire d’adoption. Même si j’y habite depuis 15 ans maintenant, j’essaie de toujours garder un peu le regard de celles qui visitent cette région pour la première fois. Et si j’aime autant y vivre, c’est pour ses paysages très variés, ses lumières incroyables toute l’année, sa gastronomie, et surtout les personnes qui croisent mon chemin et qui font la force et les spécificités du Vaucluse. C’est ce que j’ai envie de vous faire entendre dans ce podcast. Mais pas besoin d’être vauclusien ou vauclusienne pour l’écouter, chacune de mes interviews peut vous inspirer, peu importe là où vous habitez.
D’ailleurs mon invité aujourd’hui peut vous faire non seulement découvrir les curiosités du Vaucluse mais aussi de toute la France voire du monde entier.
Et avec lui nous avons quelques points communs : Il aime le Vaucluse bien évidemment, territoire où il est né et habite toujours, Il aime raconter les histoires autant que j’aime prendre le temps d’écouter celles de mes invité·es & il aime les mots et les curiosités peu connus de notre planète comme l’axolotl par exemple. Je vous laisserai chercher ce que c’est.
Si vous êtes adepte de Youtube, vous avez surement trouvé l’identité de mon invité, c’est Patrick Baud.
Cela faisait un moment qu’il était dans ma liste de personnes à interviewer car j’adore sa curiosité sans fin et comment il arrive à partager sa passion avec le plus grand nombre : Patrick est écrivain, vidéaste, animateur de conférence, organisateur d’événements culturels, et même bientôt porteur de la flamme Olympique à Avignon.
Il a donc beaucoup de choses à raconter dans cet épisode. Je vous laisse profiter de cette belle rencontre.
Présentation de Patrick Baud
Patrick :
Je m’appelle Patrick Baud. Je suis né à Avignon en 1979. Mon métier, c’est de partager les choses qui m’étonnent, que ce soit à l’écrit, en vidéo,ou sur scène parfois. Et j’ai beaucoup de chance d’en vivre, puisque à l’origine, c’est une passion. Et donc, je ne cesse de m’émerveiller du monde qui m’entoure et notamment du département qui m’entoure. Donc, merci de ton invitation.
Marie-Cécile :
Les présentations sont faites. Si vous avez cherché son nom sur votre moteur de recherche, vous avez sûrement vu que Patrick était, entre autres, le créateur de la chaîne YouTube Axolot aux 600 000 abonnés. Mais alors, quel a été son parcours avant de devenir dénicheur de curiosités ?
De l’université à la radio avant de lancer son blog
Patrick :
J’ai fait des études qui n’ont aucun rapport avec ce que je fais aujourd’hui. Comme beaucoup d’étudiants, j’ai essayé, on va dire, les bancs de l’université pour voir. Donc, j’ai fait du droit. J’ai tout de suite su que je ne serais pas avocat. J’ai fait de la communication. Et en réalité, ce que m’a amené l’université, c’est des rencontres. Je pense que… C’est surtout ça qui détermine nos chemins de vie. C’est des rencontres. Et donc, l’université m’a permis de rencontrer des gens qui m’ont permis de faire de la radio. Et la radio, ça a été un vrai coup de cœur.
C’était Rage, qui était une radio étudiante à l’époque, Rage Avignon. Et j’ai appris beaucoup de choses dans cette radio. J’ai appris à animer une émission. Ça m’a aussi appris à préparer des histoires, à faire des recherches. Donc, quand j’ai arrêté la radio, c’était en 2008, j’ai continué à faire des recherches pour mon intérêt personnel, en fait. Juste parce que je suis passionné par les curiosités du monde. Je suis curieux de beaucoup de choses. Et donc, j’ai continué à faire des recherches.
Et au bout d’un an, à peu près, j’ai ouvert un blog pour continuer à partager tout ça. Parce que moi, ce que je préfère dans la vie, je pense, c’est apprendre des choses, découvrir des choses, m’étonner. Mais si je peux les partager, c’est encore mieux. Donc, j’ai ouvert ce blog à l’époque pour partager ce que je découvrais. Et à partir de là, ce qui n’était qu’un à-côté est devenu progressivement mon activité principale. Et ça a muté en livre, puis en bande dessinée, puis en chaîne YouTube. Mais il y avait toujours ce même noyau dur qui était cet attrait pour les curiosités, les choses étonnantes.
Marie-Cécile :
Alors moi, Patrick, je l’ai découvert grâce à une très belle série de reportages, dont un épisode est sur le Vaucluse, qui s’appelle Étranges Escales. Je lui ai donc demandé de m’en parler et de me raconter quelques belles découvertes réalisées grâce à ces tournages.
Les incroyables découvertes dans les étranges escales
Patrick :
Sur ma chaîne YouTube, j’ai cette série qui consiste à faire redécouvrir les grandes villes du monde à travers les curiosités méconnues. Donc, ça peut être des curiosités architecturales, historiques, ça peut être des gens. Et donc, on a fait une saison à travers la planète qui nous a menés au Japon, à Montréal, à San Francisco, à Berlin. Ça, c’était extraordinaire ! Et il y a eu une deuxième saison en France qui, elle, nous a conduits à Nice, Strasbourg, Nantes, Lyon, Toulouse. Et cette saison-là m’a vraiment permis, moi, de redécouvrir mon pays. Et elle a été initiée en grande partie par un livre que j’avais publié chez Dunod, qui s’appelle France Secrète.
Et donc, voilà. C’est consacré aux merveilles méconnues de la France. Et en faisant ce bouquin, en faisant les recherches pour ce livre, j’ai vraiment redécouvert le pays. Ce qui fait que depuis quelques années, je n’éprouve pas le besoin de voyager ailleurs qu’en France parce que j’ai vraiment pris la mesure de tout ce qui me restait à découvrir dans ce pays, de tous les lieux incroyables qu’on a en France, que ce soit des lieux, des sites naturels, ou que ce soit des sites historiques, des merveilles architecturales.C’est un pays incroyable pour ça.
Et donc, du coup, voilà, depuis quelques années, on ne voyage quasiment qu’en France. Et en plus, quand j’avais publié France Secrète, ça a coïncidé avec le Covid. Donc, il se trouve qu’à cette époque-là, on ne pouvait plus trop sortir des frontières, ça tombait plutôt bien. Depuis, j’ai vraiment gardé ce goût-là, ce goût de réexplorer mon propre pays. Et ce qui est drôle, c’est que finalement, j’ai été aussi impressionné, aussi émerveillé peut-être même plus, dans certains cas, en France que dans tous les pays qu’on a pu explorer. Parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne soupçonne pas, en fait.
On s’imagine qu’on connaît son pays. On s’imagine qu’à partir du moment où on connaît les grands classiques, on a fait le tour. Et qu’il n’y a plus rien à voir. Or, c’est vraiment le contraire de la vérité. Il y a une infinité de lieux passionnants. Et ce qui est chouette, en plus, c’est que quand on avait fait la saison internationale, à chaque fois, il fallait contacter tous les lieux pour expliquer quel était le projet. Donc, il fallait se faire connaître. Et pour la saison française, c’est l’inverse. C’est vraiment les villes qui sont venues à moi.
J’ai été contacté par beaucoup d’offices de tourisme, notamment Strasbourg. Je pense que c’est le responsable de la communication des musées de Strasbourg qui m’a contacté en premier quand j’avais fait l’annonce de cette saison française. Et donc, il m’avait dit, « ben voilà, moi, je suis Etranges Escales depuis longtemps. On vous ouvre toutes les portes. Dites-nous où vous voulez aller, vous pourrez y aller ». Et donc, on a pu voir des lieux pendant cette saison française qu’on n’aurait jamais pu découvrir autrement. Parmi les plus marquants, il y a eu, par exemple, les arêtes de poisson à Lyon. Donc, c’est un réseau souterrain très mystérieux parce qu’il est là depuis 2000 ans, mais on ne sait pas qui l’a construit ni pour quelles raisons. Il a une structure unique, vraiment en arêtes de poisson avec… un tunnel central et des galeries perpendiculaires.
Et donc, on a pu descendre dans ce réseau pendant au moins deux ou trois heures avec Alexandre Astier. Parce que le principe de cette série, c’est d’emmener à chaque fois quelqu’un de la ville. Soit pour qu’il nous fasse découvrir un endroit, soit pour qu’il puisse découvrir lui-même des choses qu’il n’a jamais pu voir. Et là, en l’occurrence, Alexandre Astier, depuis qu’il était gosse, on lui parlait de ses arêtes de poisson, mais il n’avait jamais pu les voir parce que c’est interdit. C’est un peu comme les catacombes à Paris. C’est un réseau… C’est un réseau fermé, quoi. Et donc, voilà, on a eu cette chance d’y aller avec des gens de la ville, avec un archéologue.
Ça, c’était génial. Il y a eu à Strasbourg aussi ce grand moment où on a pu voir une momie qui était stockée dans les réserves du Musée historique de Strasbourg depuis des décennies. Et donc, personne ne pouvait la voir. A priori, personne ne pourra plus jamais la voir parce qu’ils ne vont pas la réexposer. Et donc, on a été accueillis par la directrice du musée qui nous a fait… cet honneur, ce privilège de montrer cette momie qui est en fait une jeune fille embaumée depuis trois siècles.
C’était une vision saisissante. Et on a compris après, quand on a refermé le sarcophage, que plus personne ne la verrait, quoi. Que la seule manière de la voir, ce sera de regarder la vidéo. Donc, voilà, on a eu des moments comme ça qui restent dans ma mémoire, oui.
Marie-Cécile :
Je me doute que de tels moments doivent bien marquer les esprits. Et après toutes ces découvertes incroyables, Patrick vit toujours dans le Vaucluse. Alors, qu’est-ce qui lui plaît autant sur ce territoire ?
Ses coups de cœur dans le Vaucluse
Patrick :
Dans le cas du Vaucluse, ce que je me dis souvent, c’est que ce n’est pas un hasard si le reste du monde vient ici. Et j’ai souvent l’impression, moi, d’être en vacances, en fait. D’être en vacances dans mon propre Département parce qu’il y a tellement de gens qui viennent, justement, pour les vacances, qui viennent quelques semaines, quelques jours parfois, en week-end, simplement parce que c’est beau, parce qu’il y a des endroits magiques. Je ne perds jamais ça de vue, quoi. J’ai toujours cette conscience, de la chance que j’ai de vivre ici.
Précédemment, j’étais à Lourmarin, qui est un village magnifique. Et j’apprends, en faisant des recherches, qu’il y a la tombe d’Albert Camus à Lourmarin. Voilà. Donc, c’est quand même inattendu. C’est un des plus grands écrivains français du siècle. Donc, voilà, il y a ça. Et ce que j’aime bien, c’est que, quel que soit le lieu, quel que soit le village, il peut y avoir des surprises de ce genre-là, quoi. On ne sait jamais à qui peut être connecté tel ou tel petit village ou quelle merveille architecturale ou historique, il y a à cet endroit.
Par exemple, voilà, dans le Vaucluse, on a des tas de petits villages dans lesquels il y a des châteaux, qui sont liés à des histoires extraordinaires. A Mazan, par exemple, on a le château de Mazan, qui appartenait à la famille du Marquis de Sade. Et c’est le lieu d’un des premiers, si ce n’est pas le premier, d’ailleurs, festival de théâtre en France. Et ce genre de choses étonnantes, en fait, on peut vraiment en trouver, on peut en trouver partout, si on creuse un petit peu, quoi.
Si on fait l’effort, justement, de chercher. Mais encore faut-il avoir cette approche, en fait, des différentes villes. Parce que je pense qu’il y a beaucoup de gens qui peuvent venir ici, donc en touriste, et qui, en fait, qui savent ce qu’ils viennent chercher. Ici, on vient généralement chercher, voilà, les champs de lavande, les oliviers, et c’est formidable, c’est super. Mais si… Si on n’y va pas avec un autre état d’esprit, qui est donc celui d’être ouvert aux curiosités inattendues et méconnues, on peut passer à côté de mille pépites à tous les coins de rue. Et ici, en l’occurrence, on est à l’Isle-sur-la-Sorgue, au moment où on enregistre.
Les pépites à L’Isle-sur-la-Sorgue
Moi, c’est vraiment… J’ai vraiment un lien d’amour avec cette ville depuis toujours. Pourtant, je n’y ai jamais vécu, mais j’ai fait mon lycée ici. J’ai de la famille, donc voilà, c’est un endroit où je viens souvent. Et à chaque fois que j’y suis, c’est toujours une joie renouvelée parce qu’il y a toujours de nouvelles choses. Ça peut être des petits détails dans la rue, des œuvres d’art. Ça peut être des boutiques nouvelles. Ça pousse très régulièrement ici. Il y a un turnover assez étonnant. Ça peut être des objets dans certaines boutiques d’antiquité. On se dit, mais c’est incroyable que ce truc soit là.
Là, par exemple, voilà, ici, le restaurant, je vais peut-être le citer, c’est les Sœurs Appy. C’est un petit havre de paix. Après, là, on est dans une cour intérieure avec un vélo accroché au mur, une verrière au-dessus et le petit bruit de l’eau derrière nous. Voilà, il y a des petits endroits magiques comme ça un peu partout dans la ville. Je pense qu’ici, il y a quand même beaucoup, beaucoup de gens qui viennent uniquement pour les antiquités, par exemple. C’est la capitale des antiquités. Et j’adore ça, moi, c’est super. Mais c’est vrai que si on ouvre un peu son champ de vision et qu’on se dit, bon, je suis dans une ville dans laquelle je peux tomber nez à nez à tout moment avec des tas de trucs imprévus. Là, on peut vraiment prendre la mesure de cette ville. Et je pense que c’est le cas de beaucoup, beaucoup de communes dans ce département.
Marie-Cécile :
Vous vous en doutez bien, je suis complètement d’accord avec Patrick. Il y a tellement de choses à découvrir dans le Vaucluse. Ce n’est pas pour rien que le monde entier y vient pour passer des vacances ou trouver une résidence secondaire. Là, on était à l’Isle-sur-la-Sorgue. Et s’il n’y avait qu’un lieu en dehors des brocantes et des roues à eau à découvrir dans cette ville, où conseille-t-il d’aller absolument ?
Patrick :
Il y a un endroit, moi, que j’ai découvert il n’y a pas longtemps, et je me demande comment j’ai pu passer à côté aussi longtemps sans le voir. C’est la Villa Datris. C’est une vieille maison provençale magnifique qui a été rénovée, qui a été rachetée par un couple. Quand j’ai découvert cet endroit, c’était, je pense, en 2022 ou en 2023. Et donc, on était avec ma compagne, on se promenait. Et puis, tout à coup, je me dis, mais attends, mais c’est quoi cette maison, en fait, là ?
Parce que moi, je croyais connaître l’Isle-sur-la-Sorgue par cœur. Et elle n’est pas cachée. Elle est vraiment au bord de la route. Et donc, je vois cette maison et je me dis, mais si on allait jeter un œil, quand même, parce que le portail était ouvert. On rentre et là, on découvre une maison qui est entièrement consacrée à l’art, à la sculpture, en l’occurrence, que toutes les pièces sont pleines de sculptures contemporaines, et que c’est gratuit.
Et donc, on vit un moment magique. Et à partir de ce moment-là, on y revient régulièrement, même si on a déjà vu les collections, mais juste pour se promener dans cette maison dont les pièces deviennent comme des musées d’art contemporain parce qu’on a des pièces vides dans lesquelles, il y a des installations. Et du coup, il y a un truc assez magique dans cette maison-là, la Villa Datris Donc, si vous passez à l’Isle-sur-la-Sorgue, à partir du mois de mai, n’hésitez pas, c’est gratuit.
Marie-Cécile :
Oui, vraiment, n’hésitez pas. J’ai découvert la Villa Datris également par hasard il y a quelques années et j’adore ce lieu. C’est un endroit merveilleux où la culture est accessible à tous, que l’on souhaite découvrir une exposition juste en flânant par curiosité ou en tant qu’expert passionné. Mais à force de faire toutes ces découvertes, est-ce qu’on ne finit pas par être blasé, finalement ?
Ne jamais se lasser et s’émerveiller encore et encore
Patrick :
En fait, plus j’en découvre, plus la liste s’agrandit. Donc, j’aimerais bien reprendre ce format-là, mais peut-être en me concentrant sur des sites spécifiques plutôt que de faire des villes entières parce que ça me permettrait de développer un peu plus. Par exemple, la dernière vidéo que j’ai postée sur les chaînes, c’était à la Grotte de la Salamandre qui se trouve à la frontière de l’Ardèche. Et donc, on a vraiment consacré la vidéo entière à ce lieu-là.
Et si on avait dû le faire dans le cadre d’une étrange escale, par exemple, ça aurait duré deux minutes, la séquence. On a pu développer, on a pu s’entretenir avec les gens du site. J’ai pu vivre cette expérience incroyable de voler dans la grotte avec un ballon dirigeable. Ça, c’était inoubliable. Et j’aimerais bien étendre ce concept-là, ce format-là, justement, à travers la France parce que j’ai repéré pas mal de lieux où je pourrais aller. Pour faire un reportage sur un endroit ou une expérience. Donc voilà, c’est ce que j’ai en tête, là.
Marie-Cécile :
Il y a donc encore pas mal de beaux reportages à venir sur sa chaîne YouTube. Mais Patrick, c’est également l’organisateur de La Veillée, des soirées uniques qui se déroulent à Paris ou à Avignon où les spectateurs achètent leur place sans même savoir qu’ils viennent écouter. Comment est venue cette idée ?
Les origines de La Veillée
Patrick :
J’avais en tête l’idée de faire quelque chose sur scène parce que, à cette époque-là, c’était en 2015,j’avais fait de la radio, j’avais écrit, j’avais fait des vidéos, mais je ne m’étais jamais essayé au spectacle vivant. Et il se trouve que j’ai une compagne qui fait du théâtre.
J’étais déjà monté sur scène, fin 2014 ou tout début 2015. J’étais dans une librairie et en fouillant les bacs de la librairie, je tombe sur un livre qui attire mon attention. Il y a un dessin de papillon de nuit dessus et le livre s’appelle The Moth, ce qui veut dire « papillon de nuit ». Et, la quatrième de couverture m’intrigue tout de suite puisque je découvre que ce livre est tiré d’un événement qui s’appelle The Moth, qui existe aux États-Unis depuis les années 90, et le livre est un recueil des meilleures histoires qui ont été racontées dans ce truc-là.
Et donc, je découvre que c’est des anonymes qui viennent sur scène et qui racontent une histoire personnelle. Je lis le livre en deux jours. Je trouve ça extraordinaire. J’ai appris par la suite que Paul Auster avait fait ça aussi. L’écrivain Paul Auster avait une émission de radio et il a fait un recueil des témoignages qu’il recevait et le livre s’appelle Je croyais que mon père était Dieu. C’est une merveille ce bouquin.
Je l’ai en deux exemplaires du coup. Et c’est tout à fait l’esprit de La Veillée. C’est vraiment la transmission orale d’un vécu, d’une expérience, des histoires qui auraient été perdues autrement. Enfin, en tout cas, perdues pour la communauté, disons, et qui là sont capturées et partagées avec les gens.
Donc, voilà, je tombe amoureux de l’idée. Et dans l’avion de retour, je dis à ma compagne : « C’est vraiment bête qu’on n’ait pas ça en France parce que c’est tellement évident, c’est tellement simple de proposer aux gens de venir juste parler. » Elle me dit : « C’est vrai, il faudrait que quelqu’un le fasse. » Et donc, je me dis bon, allez, c’est parti, on va faire ça ! Alors que vraiment, je n’avais jamais fait d’événementiel de ma vie.
Je ne savais pas du tout par où le prendre. Mais j’avais rencontré quelques mois plus tôt un garçon qui est devenu très important dans ma vie, qui s’appelle Damien Maric, qui est vraiment un gars hors du commun parce que c’est un grand enfant.
Il a une pureté dans le regard. Il est vraiment porté par la passion. Et je savais que ça lui plairait cette idée. Pourtant, ça faisait vraiment que quelques mois qu’on se connaissait, mais je le sentais parce que lui-même a vécu des tas d’histoires incroyables. Et donc, voilà, je lui dis : « Écoute, j’ai un projet à te proposer » parce que lui-même venait de se lancer quelques mois plus tôt dans l’événementiel. Il avait organisé des concerts à Paris. Et donc, je lui parle de ça. Et ça lui plaît tout de suite.
Et il me dit : « Écoute, je m’occupe de trouver un théâtre. » Et moi, mon rôle, c’était de trouver des gens pour trouver des histoires. Donc, voilà, en un mois, je crois, un mois ou deux, il a trouvé le théâtre Tristan Bernard. Le directeur du théâtre est tombé lui aussi amoureux du concept. Et il a accepté de nous prêter le théâtre parce que ce serait inaccessible autrement.
Un théâtre comme celui-là, à Paris, c’est hors de prix. Donc, le deal, c’est qu’il nous prête le théâtre. Ensuite, on se divise les recettes des soirées. Et en contrepartie, on a ce théâtre à l’italienne qui est magnifique. C’est là que le stress a commencé à monter parce qu’il fallait trouver des gens. Parce que le théâtre était réservé, la date était bloquée. Et surtout, on l »avait annoncé avec Damien.
A cette époque-là, il y avait un podcast, un marathon de podcasts qui s’appelait La Nuit Originale. Pendant cette nuit originale, en 2015, on annonce avec Damien qu’on va lancer ce concept, La Veillée. Et on annonce la billetterie. Et les billets partent hyper vite. Et là, je me dis qu’il y a 400 personnes qui attendent et je ne sais pas ce qu’on va faire.
Donc là, je commence à chercher partout autour de moi. Je demande autour de moi s’il y a des gens qui connaissent des personnes qui auraient une histoire. J’en parle de partout. Vraiment, je lance des lignes de partout autour de moi. Et puis, ça commence à porter ses fruits. Et on me rapporte des histoires de proches, des histoires de connaissances. Je connais quelqu’un qui…
La rencontre avec Bernard Werber
Et je fais une rencontre aussi. Je crois que c’était en mars ou avril 2015. Je suis contacté par Bernard Werber, l’écrivain Bernard Werber, sur Facebook, qui me dit « Je viens de découvrir Axolot. J’aime beaucoup. Est-ce qu’on peut se rencontrer ? » Je dis « Oui, Bernard, faisons ça. » Et donc, on se rencontre. Et là, on a vraiment un coup de cœur amical l’un pour l’autre. Et je lui dis très, très rapidement, « Mais j’imagine que toi, tu as dû vivre des tas d’histoires folles dans ta carrière. Est-ce que ça t’intéresserait de venir à La Veillée ? »
On fait ça, c’est en novembre. Au début, il était un peu hésitant parce qu’il n’a jamais fait ça. Lui, il est écrivain, donc il passe ses journées à écrire tout seul. Là, bon, c’est quand même un autre exercice. Et puis, il me dit « Finalement, pourquoi pas ? Je vais essayer. » Et il est venu, raconter une histoire géniale.
Il a découvert, ce soir-là, qu’il adorait faire ça. Et ensuite, il a fait des spectacles tout seul de son côté, encore aujourd’hui. Maintenant, la scène, ça fait partie de ses activités parce que La Veillée lui a donné ce déclic. Et il le répète souvent, d’ailleurs. Il dit « Voilà, quand j’ai fait La Veillée, je me suis dit Tiens, ça me plaît bien. » Et donc, depuis, il continue à le faire.
La première édition de La Veillée, c’était en novembre 2015. Et c’était, ironie du calendrier, ironie malheureuse, c’était la même semaine que les attentats du Bataclan. Et en fait, je crois que La Veillée avait lieu le mardi et les attentats ont eu lieu le jeudi ou quelque chose comme ça. Et donc, évidemment, c’est un énorme choc pour tout le monde. Et nous, on était censés faire une deuxième édition avec d’autres invités. Et là, donc, avec Damien, on se pose la question, on se dit « Est-ce qu’on le fait malgré tout ? »
Alors que, voilà, le pays entier était en deuil et tout ça. Et puis, finalement, on se dit que c’est là qu’il faut le faire parce qu’il y avait beaucoup d’histoires, finalement, qui reposaient sur la résilience des gens qui avaient vécu des choses difficiles et qui en avaient tiré une force, qui en avaient tiré quelque chose de positif ou des leçons.
On s’était aperçus sur la première édition qu’il y avait quelque chose de très chaleureux, très fédérateur qui se passait. Parce qu’en fait, on a découvert en même temps que les gens ce qu’était La Veillée. Et on s’est dit « Waouh, il s’est vraiment passé un truc, là ! » Et on a vite compris que ce truc, il pouvait faire du bien et qu’il fallait faire cette édition.
Donc, une semaine plus tard, donc quelques jours après les attentats du Bataclan, nous voilà dans la salle du Pandora (Avignon) et la salle est pleine. Et il y a beaucoup, beaucoup d’émotions ce soir-là parce que forcément, toutes les histoires finalement faisaient un peu écho à l’émotion qui était partagée par tout le monde, là, à ce moment-là. Et donc, c’était deux fois plus émouvant. C’était deux fois plus fort, finalement. Les gens étaient heureux d’être ensemble. Et à partir de là, c’est vrai que la magie de La Veillée ne s’est jamais arrêtée. Il se passe toujours un truc. Ça c’est vraiment un des projets dont je suis le plus heureux, le plus fier.
Marie-Cécile :
Moi, je trouve que c’est vraiment une super idée et une belle expérience à vivre en tant que spectateur. Mais entre être derrière une caméra pour réaliser des vidéos et se mettre sur scène pour parler à un public, c’est quand même un sacré changement.
Passer sur scène, un nouveau défi ?
Patrick :
Forcément, ça fait toujours quelque chose. C’est jamais facile. On n’a jamais l’habitude de se retrouver devant 400 personnes comme ça. Donc, il y a toujours un petit moment d’adrénaline, mais qui est finalement assez chouette. Moi aussi, j’aime bien. Et c’est toujours un bonheur de partager ces histoires avec les gens du public parce qu’ils ne savent jamais ce qu’ils vont écouter. Ils viennent toujours à la confiance. Ça, c’est extraordinaire.
Depuis le début, à chaque fois, on ne communique pas. Moi, je me contente d’annoncer l’ouverture de la billetterie sur mes réseaux. C’est très rapidement complet et les gens ne savent pas ce qu’ils vont voir. Et il y en a qui viennent de très loin. Ils traversent parfois des centaines de bornes pour venir.
Et donc, tout ce qu’ils entendent, tout ce qu’ils voient à La Veillée, c’est totalement des surprises parce que personne ne doit annoncer qu’il vient à La Veillée. C’est vraiment le secret. Et un des aspects de La Veillée que j’aime bien, moi, c’est qu’il y a parfois des têtes connues au milieu des invités anonymes, mais tout le monde est traité à égalité. Et du coup, les gens dans le public sont toujours surpris de voir débarquer une tête connue inattendue. Donc, on a eu notamment Antoine de Maximi, qui fait J’irai Dormir Chez Vous. Jonathan Cohen est venu. Il est exceptionnel, vraiment, il nous a régalé. Alexandre Astier est venu aussi.
Et donc, à chaque fois, pour les gens qui viennent dans la salle, c’est une surprise totale. Ils ne viennent pas pour telle ou telle personnalité. Ils viennent pour cette expérience surprise qu’est La Veillée, comme un gros kinder surprise d’histoire. Et voilà. C’est toujours un bonheur.
Marie-Cécile :
Autre création pour laquelle Patrick est connu, notamment dans le monde des créateurs de vidéos, c’est le Frames Festival. Un week-end convivial pour rencontrer celles et ceux qui se cachent derrière nos écrans et comprendre tout le travail qu’il y a pour créer les vidéos que l’on regarde sur YouTube. Pourquoi avoir souhaité organiser cet événement et surtout pourquoi l’avoir fait sur Avignon ?
La création du Frames Festival à Avignon
Patrick :
À partir de 2013, je dirais, j’ai commencé à être invité, notamment avec mon camarade François Theurel, qui fait le Fossoyeur de Films, une chaîne YouTube de cinéma. Et donc, on était souvent invités à des événements de type Japan Expo, des conventions qui brassent très très large, puisqu’il y a aussi bien des mangas que des jeux vidéo que des chaînes YouTube, à l’époque en tout cas. Et moi, ce qui me frappait, manifestement, c’était vraiment les YouTubers qui attirent le plus de monde, et pourtant on était un peu relégués au fond d’une salle. Et je me disais, c’est quand même dommage qu’il n’y ait pas un événement qui soit consacré qu’à ça, qu’à YouTube, qu’à la création vidéo.
Et donc, je commence à en discuter avec Gilles Boussion, qui était donc à l’époque propriétaire du cinéma Pandora à Avignon, qui est devenu la Scala depuis. Mais Gilles est toujours directeur de Pandora Création, qui est un studio de production avec lequel je travaille d’ailleurs sur toutes mes vidéos, toutes les Étranges Escales et tout ça. C’est avec ce studio de production.
Et Pandora est aussi à l’origine du Festival Frames. Et donc, à la base, j’avais dit à Gilles : »Puisque vous avez un cinéma, qu’il est associé avec Vincent Clap, peut-être qu’on pourrait organiser des projections en public, avec des créateurs, parce qu’à cette époque-là, c’était encore un petit monde, celui de la vulgarisation sur Youtube. Et donc, avec François, on connaissait tout le monde.
Et du coup, on pouvait faire venir tout le monde très facilement. Et voilà, on avait commencé à évoquer cette idée avec Gilles, faire venir les gens dans le cinéma, faire des projections, des conférences, des tables rondes. L’idée germe petit à petit comme ça. Et puis, dans les mois qui suivent, il y a deux événements qui se créent et qui sont exactement fondés sur ce concept. Donc, on se dit, avec Gilles et avec François, c’est que l’idée était dans l’air. C’était le moment de le faire, manifestement.
Alors, il se trouve qu’à cette époque-là, les événements autour de la création vidéo sur YouTube, c’était très souvent des événements qui étaient basés sur la notoriété des invités. Et on avait une espèce de… C’est mon image, peut-être un peu exagérée, mais j’avais l’impression d’une espèce de foire aux bestiaux, en gros, de salon d’agriculture, mais avec des YouTubers au lieu d’avoir des vaches. Et c’était vraiment ça. Et donc, il y avait des hordes de fans qui étaient là pour avoir des autographes. Et donc, on avait ces gens qui étaient finalement invités pour rester sur une chaise pendant toute la journée, à signer des autographes, à faire des selfies. Donc, c’était inintéressant au possible.
En voyant ça, on s’est dit, d’accord, nous, on veut vraiment faire l’inverse, en fait. Puisque, nous, le YouTube qu’on défend, à l’époque, le YouTube qu’on veut défendre, c’est celui de la vulgarisation, celui de la découverte. Eh bien, au lieu de mettre cet aspect star système en avant, on va plutôt mettre l’aspect contenu. Ce qu’on voulait mettre en avant, c’était plutôt ce que les gens avaient à dire. Donc, on avait des conférences, des tables rondes. Ensuite, on a eu aussi des podcasts en public. Parfois, les podcasts se lançaient aux Frames avant de continuer.
Par exemple, A bientôt de te revoir, le podcast de Sophie-Marie Larrouy, qui est terminé maintenant, mais qui était très, très populaire, a commencé aux Frames. Depuis 2018, si je ne dis pas de bêtises, on a aussi le concours Frames pour récompenser les vidéastes émergents et pour les faire connaître aussi.
On est de plus en plus suivis par les grands médias nationaux. Il y a maintenant une édition publique et une édition pro dans laquelle toutes les chaînes, toutes les plateformes sont là. Il y a YouTube, il y a Canal+, il y a Netflix, enfin voilà.
Moi, je trouve que c’est non seulement une performance, mais j’en suis aussi très fier au nom de toute cette équipe d’avoir pu faire venir les gens à Avignon, comme ça peut être le cas, par exemple, évidemment toute proportion gardée, à Cannes pour le cinéma, ou à Angoulême pour la BD. On a cet honneur de faire venir les gens à Avignon, de la France entière, pour la création vidéo sur Internet, et aujourd’hui, sauf erreur de ma part, je pense que le Frames est le seul festival en France qui est vraiment consacré à cette scène-là, de la création vidéo sur Internet.
Ça a pris une ampleur qu’on n’aurait jamais imaginée. La première c’était en 2016, donc il y a huit ans maintenant, à l’époque où l’idée, c’était juste de faire des projections au Pandora. On n’aurait jamais imaginé un truc pareil, donc c’est une grande fierté.
Marie-Cécile :
Et parce qu’après tout ça, il fallait un nouveau défi, cette année, Patrick va porter la flamme Olympique à Avignon.
La cerise sur le gâteau : porteur de la Flamme Olympique
Patrick :
J’avoue que c’est quand même le truc le plus fou de l’année. C’était vraiment pas prévu du tout. C’est encore la faute de Gilles Boussion. Donc, on avait fait une vidéo avec le Vaucluse, il y a quelques années de ça. C’était un épisode hors-série des Étranges Escales, consacré au Vaucluse.
Et ça partait d’une proposition du Vaucluse, donc du Département, de faire une vidéo consacrée aux curiosités du Département. Et moi, évidemment que j’étais chaud, mais ma condition, c’était qu’il fallait que j’ai carte blanche totale et que je fasse exactement ce que je voulais.
Donc, il se trouve que c’était l’intention justement des gens du Département de me laisser faire les choses comme je le sentais. Donc, voilà, j’ai sélectionné des lieux que je connaissais déjà, mais j’ai fait des recherches qui m’ont permis de découvrir des endroits que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais vu dans mon propre Département.
C’est le cas, notamment des mines de Gargas qui ressemblent à une espèce de décor qui sort du Seigneur des Anneaux, incroyable, avec des plafonds comme ça à 15 mètres de haut. Donc, voilà, on a fait cette vidéo et les gens du Département étaient ravis, donc on est restés en bon contact, en bonne relation.
Et l’année dernière, donc, Gilles était en réunion. Le sujet, c’était les Jeux Olympiques et Gilles leur dit : « Tiens, est-ce que vous avez pensé à Patrick Baud ? », puisqu’il cherchait des gens du département. Et donc, c’était l’année dernière, et Gilles, en sortant de réunion, me dit ça. Il dit « Tiens, j’ai proposé ton nom pour porter la Flamme Olympique. »
Donc, ça me fait rire et à ce moment-là, je me dis que je ne sais pas pourquoi ils me demanderaient à moi de porter la Flamme Olympique, donc j’y pense même plus.
Et en début d’année, là, 2024, Gilles m’envoie un message. Il me dit : « Bon, j’espère que tu es prêt, parce que là, il y a 90% de chances que tu portes la flamme ! » Donc, je dis, mais « c’est fou ce que tu me racontes, là ! »
Et effectivement, j’ai reçu un mail officiel me disant, voilà, vous allez porter la Flamme Olympique. C’est un truc que je n’aurais jamais imaginé de ma vie faire ça. Ce n’était même pas un rêve, en fait. Ce n’était même pas envisageable et ce truc me tombe dessus.
Alors, je suis très fier, pour mon fils, notamment. Mon fils qui a trois ans et demi et qui va sûrement être content de voir son papa faire ça. Mais c’est quand même, c’est aussi une fierté personnelle, parce que, ben voilà, c’est un événement qui est tellement légendaire, qui est tellement chargé.
Porter la flamme olympique, c’est un symbole qui est fort. Et donc, ben voilà, je vais me retrouver à faire ça au mois de juin et ça va être l’expérience la plus improbable de l’année, sans doute pour moi.
Et depuis quelques années, j’ai la chance chaque année de faire un truc que je n’aurais pas pensé faire dans ma vie. Sauf que, sur les deux précédents, on va dire, c’était des activités sur lesquelles j’avais un certain contrôle, quoi. Je pouvais décider ou pas de le faire.
Mais là, il ne faut pas choisir, en fait. On ne peut pas choisir. On ne peut pas dire, bon, je voudrais porter la Flamme Olympique. Donc, je mesure bien aussi que il n’y aura pas d’autres occasions. Ça n’arrivera plus jamais dans ma vie.
Donc, j’espère que je ne vais pas me claquer dans la semaine un truc, parce que vraiment je le vivrai mal. Le premier truc que je me suis dit, c’est si jamais je tombe et que j’éteins la flamme, qu’est-ce qui va se passer ? Et il se trouve qu’il y a une FAQ, une foire aux questions, pour les gens qui portent la flamme.
Et dans les questions, il y a, « que se passe-t-il si la flamme s’éteint pendant que je la porte ? » Et donc, la réponse, c’est de ne pas paniquer. Il y a quelqu’un de l’organisation qui viendra la rallumer. Donc, voilà, ça m’a rassuré.
Marie-Cécile :
Pas de panique, donc. Tout va bien se passer. Rendez-vous le 19 juin. Mais c’est quand même incroyable de passer d’animateur radio à youtubeur à succès, puis organisateur d’un grand événement, écrivain de livres et de BD, apporteur de la Flamme Olympique. Mais comment ça se fait que tout ça lui arrive ?
Rester ouvert aux opportunités qui se présentent
Patrick :
Ce serait très difficile de te répondre. En fait, je pense que les gens savent – en tout cas mes proches, c’est le cas de Gilles – savent que je suis ouvert aux nouvelles expériences, et que j’aime aller vers des choses que je n’ai pas encore faites. Et je sais que c’est pour ça qu’il a pensé à moi, parce qu’il sait que je fonctionne comme ça, que j’aime vivre de nouvelles expériences, sortir de ma zone de confort et tout. Et je pense que quand on envoie ce signal autour de soi, ça finit par nous revenir.
Spécifiquement pour la Flamme Olympique, si j’ai été choisi, c’est parce que parmi les gens qui portent la Flamme, il y a des personnes, des profils très différents qui représentent diverses branches d’activité, différentes catégories de personnes. Et donc il y a des sportifs, heureusement des vrais. Il y a une femme qui travaille dans le social, une autre dans l’associatif, il y a une jeune collégienne handicapée.
Moi, j’ai été sélectionné pour le côté culturel, en fait. Voilà, comme il y a eu ce reportage, je pense que c’est ça qui est représenté. En fait, je représente une facette de l’activité du Département et donc je suis honoré évidemment d’être pris pour ça, pour ce pan-là de la création. Ce qui fait office de fil conducteur pour moi depuis ces 20 dernières années, c’est que j’ai tendance à dire oui aux opportunités. Et je réfléchis après. Je me dis, « faisons, on verra. » Et du coup, je pense que ça, ça m’amène aussi des propositions qu’on ne me ferait peut-être pas si j’avais la réputation de dire non aux propositions. Donc voilà.
Marie-Cécile :
OK. Donc la règle d’or, quand on est curieux, c’est d’accepter toutes les propositions qui nous font vibrer. Après tout ça, c’est quoi la suite ?
Les projets à venir
Patrick :
On est en train de préparer les 10 ans de La Veillée, l’année prochaine. Ce sera au Grand Rex. Le Grand Rex, c’est 2800 personnes. Donc, ce n’est pas la même configuration. On est en train de préparer ça et on veut qu’il y ait des tas de surprises, des tas d’invités, des tas d’invités incroyables. Ça, ça va être pas mal.
Et puis sinon, moi, je suis en train de travailler sur un nouveau livre et j’aimerais relancer les vidéos, notamment les formats documentaires comme j’avais fait avec les Exoplanètes, avec Chasseurs de Monde il y a quelques années. On était partis au Chili, tout ça. J’aimerais bien refaire un format long comme ça. J’ai des idées en tête. C’est en cours, là, en cours d’élaboration.
Marie-Cécile :
Et je suis sûre qu’il y a encore plein d’autres idées qui vont se rajouter à tous ces projets. Finalement, je me suis demandée si Patrick n’avait pas un besoin incessant de relever de nouveaux défis pour ne jamais s’ennuyer.
Prendre la vie comme un challenge permanent ?
Patrick :
Personnellement, je n’y réfléchis pas en termes de challenge. C’est vraiment à la pulsion que je fonctionne. Très, très souvent, je m’aperçois que j’ai une envie de m’essayer à un exercice particulier, à une discipline particulière ou de traiter un sujet particulier. Et je suis vraiment porté par l’envie. Si je sens que l’envie n’est plus là, j’arrête. Mais je n’ai jamais abordé ça comme un défi de me dire, allez, je vais me mettre à la radio ou je vais me mettre à la vidéo et je vais montrer qui je suis. Ça ne s’est jamais passé comme ça.
Ça a toujours été vraiment des expériences pour se trouver aussi parce que forcément, on a besoin de multiplier les expériences pour savoir qui on est, pour se rencontrer soi-même, quelque part. Donc voilà, c’était plutôt ça mes motivations. Je suis toujours porté par le même moteur, ça c’est sûr. Après toutes ces années, c’est toujours l’envie de partager mes découvertes qui me portent. Et je pense que tant qu’il y aura ça, je continuerai. A priori, il n’y a pas de raison d’arrêter là.
Conclusion de l’épisode
Marie-Cécile :
Les sources d’inspiration de Patrick Baud semblent intarissables. Et grâce à cela, nous allons pouvoir découvrir encore de nombreuses choses. J’aime son désir de vulgariser ce qui peut parfois paraître compliqué, son enthousiasme constant à aller chercher toujours plus de détails dans ses découvertes et sa conviction, acquise au fil de ses voyages, qu’il n’est pas nécessaire d’aller au bout du monde pour vivre des aventures inoubliables.
Alors si vous êtes curieux ou curieuse, foncez vous abonner à sa chaîne YouTube ou à son compte Instagram. Je vous mettrai toutes les références en description de cet épisode.
Si vous connaissez des lieux incroyables et peu connus à découvrir dans le Vaucluse ou sur votre territoire, partagez-les avec nous en commentaire de cet épisode ou sur nos réseaux sociaux.
Un grand merci à Patrick d’avoir accepté mon invitation et de m’avoir fait découvrir le restaurant où a été enregistré cet épisode, à l’isle sur la Sorgue, les Sœurs Appy. En attendant vos commentaires, je retourne travailler sur le montage de mon prochain épisode et je vous dis à bientôt, je l’espère-luette, évidemment !