Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Esperluette, le podcast à l’écoute des belles énergies de mon territoire, le Vaucluse. C’est un épisode d’Une tisane & au lit un peu particulier que je vous propose aujourd’hui car il a été enregistré à l’origine sur RTV FM (la radio du territoire ventoux) pour la Mutualité Française Sud. Pourquoi j’ai souhaité rediffuser cette émission sur mon podcast et bien parce que le sujet me touche personnellement, qu’il nécessite une mise en avant sans limite et que j’ai eu la chance d’interviewer des spécialistes brillants et bienveillants. Nous allons parlé des maladies cardiovasculaires chez les femmes.
Saviez-vous que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes en France ?
Quand on parle d’Accident Vasculaire Cébéral, on pense souvent aux personnes âgées et pourtant j’en ai fait deux, un a 22 ans et un 10 ans plus tard dus à une malformation cardiaque.
Quand on parle d’infarctus, on pense à une forte douleur dans la poitrine et pourtant chez la femme, les symptômes peuvent être complètement différents. Dans 8 cas sur 10, si elles sont dépistées, les maladies cardiovasculaires peuvent être évitées.
Alerter, Anticiper et Agir, voici les missions du fond de dotation Agir pour le Coeur des Femmes il y a peu à Avignon faire des dépistages complets avec le Bus du Coeur. Pour échanger avec moi sur ce sujet, j’ai eu le plaisir de recevoir :
- Professeur Claire Mounier Vehier, Cardiologue, chef de service au CHU de Lille, cofondatrice d’ Agir pour le Cœur des femmes
- Thierry Drilhon, Chef d’entreprise, Président de la Chambre de commerce franco-britannique et co-fondateur d’Agir pour le Cœur des femmes,
- Marc Devouge, Secrétaire Général Mutualité Française Sud
Je vous laisse écouter l’émission et surtout la partager, car l’information est la première des préventions et peut sauver des vies.
Bonne écoute !
L’émission est animée et produite par Marie-Cécile Drécourt
Pour les malentendants ou si vous préférez la lecture, voici la retranscription de l’émission :
Il existe aussi en version sous-titrée sur ma chaîne Youtube
Marie-Cécile Drécourt : Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Esperluette, le podcast à l’écoute des belles énergies de mon territoire, le Vaucluse. C’est un épisode d’ « Une tisane & au lit » un peu particulier que je vous propose aujourd’hui car il a été enregistré à l’origine sur RTV FM (la Radio du Territoire Ventoux) pour la Mutualité Française Sud. Pourquoi j’ai souhaité rediffuser cette émission sur mon podcast ? Et bien parce que le sujet me touche personnellement, qu’il nécessite une mise en avant sans limite et que j’ai eu la chance d’interviewer des spécialistes brillants et bienveillants.
Nous allons parler des maladies cardiovasculaires chez les femmes.
Saviez-vous que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes en France ?
Quand on parle d’AVC, on pense souvent aux personnes âgées et pourtant j’en ai fait 2 un a 22 ans et un 10 ans plus tard dus à une malformation cardiaque.
Quand on parle d’infarctus, on pense à une forte douleur dans la poitrine et pourtant chez la femme, les symptômes peuvent être complètement différents. Dans 8 cas sur 10, si elles sont dépistées, les maladies cardiovasculaires peuvent être évitées.
Alerter, Anticiper et Agir, voici les missions du fond de dotation Agir pour le Cœur des Femmes, qui était, il y a peu, à Avignon pour faire des dépistages complets avec le Bus du Cœur.
Pour échanger avec moi sur ce sujet, j’ai eu le plaisir de recevoir :
– Le Professeur Claire Mounier Vehier, Cardiologue, chef de service au CHU de Lille, cofondatrice d’Agir pour le Cœur des femmes ;
– Thierry Drilhon, Chef d’entreprise, Président de la Chambre de commerce franco-britannique et co-fondateur d’Agir pour le Cœur des femmes,
– et Marc Devouge Secrétaire Général Mutualité Française Sud
Je vous laisse écouter l’émission et surtout la partager, car l’information est la première des préventions et peut sauver des vies. Pour plus d’informations sur le sujet vous pouvez également vous rendre sur le site : agirpourlecoeurdesfemmes.com
Bonne écoute !
[musique]
Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce deuxième Live Santé de la Mutualité sur RTVFM. Une émission proposée par la Mutualité Française Sud, délégation de Vaucluse. Aujourd’hui nous sommes à Avignon pour parler de la santé des femmes et principalement des maladies cardiovasculaires car c’est la 1ère cause de mortalité des femmes en France.
Pour échanger sur ce sujet avec moi, j’ai le plaisir de recevoir le Professeur Claire Mounier Vehier, Cardiologue, chef de service au CHU de Lille, cofondatrice d’Agir pour le Cœur des femmes. Bonjour Claire, merci d’avoir accepté notre invitation.
Thierry Drilhon, Chef d’entreprise, Président de la Chambre de commerce franco-britannique et co-fondateur d’Agir pour le Cœur des femmes,
Marc Devouge Secrétaire Général de la Mutualité Française Sud, bonjour Marc.
Je vais commencer avec vous Mr Devouge, lors de la première édition nous avions parlé de la santé psychologique. Aujourd’hui on s’intéresse aux femmes et aux maladies cardiovasculaires, pourquoi la Mutualité Française a souhaité organisé cette émission ?
Marc Devouge : Tout d’abord parce que la première émission sur la santé mentale était une réussite, et que le sujet de ce jour nous paraît aussi très important. C’est un sujet qui a été abordé lors de la dernières AG de la Mutualité Française il y a une quinzaine de jours, et puis surtout il y a une opportunité de temps et d’événement puisque sur Avignon le Professeur et Mr Drilhon sont présents depuis plusieurs jours avec une initiative locale qui a du sens et nous souhaitions, à travers ce media, relayer cette initiative, pour un sujet qui concerne les femmes, qui concerne les citoyens, qui concerne la Mutualité Française, toute la société. Pour nous c’est une bonne chose d’ « exploiter » cet événement aujourd’hui et ainsi de donner bon nombre d’information sur un sujet qui nous tient à cœur, c’est peut-être l’expression à retenir. (rires)
Marie-Cécile Drécourt: On va commencer à parler des maladies cardiovasculaires des femmes, Professeur Mounier, Mr Drilhon d’abord si vous pouviez vous présenter en une courte phrase et expliquer pourquoi vous avez décidé tous les deux de créer ce fond de dotation, Agir pour le cœur des femmes ?
Thierry Drilhon : Alors vous savez ce que je vous propose ? Moi je vais vous parler de Claire et elle va vous parler de moi. Alors je vais vous parler de Claire Mounier-Vehier. Ce serait très, très long mais je vais essayer de faire très court.
Pourquoi ? Parce que c’est une femme exceptionnelle qui a un talent incroyable et qui a mis ce talent au service des femmes et de toutes les femmes, les précaires comme les non précaires. C’est la raison pour laquelle elle a toujours été fidèle à tout ce qui a été assistance publique. Elle dirige aujourd’hui, au sein du CHU de Lille, qui est le plus grand centre de cardiologie en Europe, l’Institut Cœur-Poumon. Alors vous dire quelques mots sur Claire, c’est une femme qui a toujours mis la cardiologie et la cardio-gynécologie au cœur de ses préoccupations, elle est professeur de cardiologie.
Elle est… elle a horreur que je dise ça, elle est quand même majore de l’agrégation de médecine. Mais elle a surtout eu de cesse d’avoir un engagement très important auprès des femmes elle a présidé la Fédération Française de cardiologie, elle a fait beaucoup de choses. Elle a écrit un bouquin remarquable dans lequel elle met en avant des témoignages de femmes, qui s’appelle « Prévenir plutôt que guérir », qui est quelque part son crédo, et ce qui fait que ce talent ça a été une très belle rencontre pour moi, en tout cas un très grand honneur.
On parlera tout à l’heure d’Agir pour le cœur des femmes, mais on a souhaité s’associer autour de cette urgence médicale et sociétale. Claire représente cette expertise médicale et scientifique très exceptionnelle.
Claire Mounier-Vehier : Alors c’est mon tour de te présenter. C’est également compliqué car Thierry est quelqu’un de très brillant, qui cache ce qu’il fait alors que c’est un chef d’entreprise de renom, qui a été engagé très tôt dans la cause du cœur, puisqu’il s’est engagé adolescent pour la Croix Rouge française, donc il aurait pu être médecin. Il a vraiment un sens intuitif médical assez poussé. Je peux dire ça en tant que médecin. Il s’est ensuite engagé quand il était patron de Cisco France puis Europe, puis aux Etats-Unis auprès de Christian Cabrol pour la greffe cardiaque, donc finalement ce n’est pas une rencontre qui est liée au hasard. Je ne crois pas au hasard. Et puis aujourd’hui Thierry qui a été aussi patron de Microsoft, qui est très branché technologie finalement, s’est mis au service de la Chambre de Commerce franco-britannique, puisque tu en es Président depuis maintenant deux mandats, et il a énormément œuvré pour le Brexit, ce qui permet de comprendre les différences, également en matière de santé entre nos différents pays anglo-saxons et français. Et puis j’ai envie de vous envie qu’on a la chance d’avoir en France un des premiers chefs d’entreprise, aux Etats-Unis c’est courant, d’avoir des chefs d’entreprise qui se mettent, à un moment donné de leur carrière, au service du caritatif, parce que finalement être cofondateur ce n’est pas lucratif.
Et au contraire il a accepté de donner, une grande partie de son temps personnel, pour œuvrer pour une cause humanitaire qui est la santé cardiovasculaire et en l’occurrence la santé cardiovasculaire et gynécologique des femmes. C’est vrai que c’est innovant, il y aura peut-être d’autres hommes comme ça qui suivront mais on a la chance d’avoir le premier, un peu comme Bill Gates, de se dire : « moi j’ai fait ma carrière, je l’ai faite jeune. J’ai du temps à donner au service des autres. » Là on peut vraiment l’en remercier. C’est vrai que son expertise m’aide. Parce que je suis médecin, je n’ai pas l’habitude de gérer des entreprises, de gérer des partenaires, de coordonner des équipes. Et finalement c’est une association de bienfaiteurs et pas de malfaiteurs. On est ensemble pour sauver la vie de 10 000 femmes à 5 ans.
Marie-Cécile Drécourt: Vous faîtes un beau duo, complémentaire. Ce constat est-il vraiment alarmant par rapport à la santé des femmes et leur santé cardiovasculaire ? Pourquoi cette obligation de lancer ces opérations de prévention ?
Thierry Drilhon : C’est le non-médecin qui va vous répondre car je voudrais mettre en avant cette dimension sociétale qui touche chacun et chacune d’entre nous. Il faut reprendre les chiffres, avant de créer Agir pour le cœur des femmes, j’ai interrogé beaucoup d’amis, de dirigeants d’entreprises, beaucoup de copains… en leur posant la question : quelle est la première cause de mortalité des femmes ? 99, 5% m’ont répondu le cancer du sein. La bonne nouvelle c’est qu’on a beaucoup progressé sur le cancer du sein. La recherche a beaucoup avancé, l’immunothérapie etc…
Sauf que la réponse est fausse. La première cause de mortalité des femmes en France et dans le monde ce sont les pathologies cardiovasculaires. 200 femmes par jours décèdent d’un accident cardiovasculaire en France, 25 000 dans le monde. Donc ça ce sont juste des faits. Le 2ème fait c’est que, quand on regarde la courbe de progression des décès notamment pour infarctus, la plus grande progression (5.4%/an) ce sont les femmes entre 45 et 54 ans. Donc on ne parle pas que des personnes âgées. La 3ème chose, et Claire y reviendra, les femmes, au travers de votre vie hormonale, vous avez des phases de plus grand sensibilité à ces sujets.
La première contraception, la première naissance et puis la phase de pré ménopause. Ce sont trois phases de plus grandes fragilité. Avec Claire, quand on a créé Agir pour le cœur des femmes, notre ambition, notre vision, a été de dire on veut faire quelque chose de puissant, pour longtemps, impactant, avec cette vision de sauver la vie de 10 000 femmes à 5 ans.
Et je peux vous dire une chose, on va faire plus parce qu’il y a véritablement urgence.
Marie-Cécile Drécourt: Justement vous êtes à Avignon avec le Bus du Cœur, expliquez-moi comment cela fonctionne. Agir pour le Cœur des femmes c’est aussi 3 A.
Claire Mounier-Vehier : Alerter, Anticiper et Agir.
Marie-Cécile Drécourt: Et donc là avec le Bus vous anticipez ?
Claire Mounier-Vehier : C’est d’abord l’alerte, c’est ce qu’on est en train de faire en ce moment : vous donner l’alerte. Et alerter c’est finalement dire aux femmes : ce n’est pas une maladie d’homme. Faut casser les préjugés. Faut pas se mettre la tête dans un sac, c’est finalement en connaissant les bons symptômes, ceux de la maladie cardiovasculaire que ce soit coronaire, l’artérite, les jambes ou l’AVC.
En donnant les bonnes clés et surtout en faisant du repérage et là on arrive à l’Anticipation finalement on va éviter les femmes de rentrer dans la maladie. Et ça va être prévenir plutôt que subir, parce qu’une fois qu’on a la maladie cardiovasculaire on a un handicap. Alors effectivement on vit plus longtemps. En France mais on vit en mauvaise santé. Finalement c’est comment faire en sorte de vivre le plus longtemps possible, en gardant son capital santé et en faisant du repérage. Donc c’est anticiper par le repérage, d’où le Bus du Cœur.
On va apprendre aux femmes avec des questionnaires ciblés, avec des cardiologues, des médecins vasculaires, des gynécologues, des médecins traitants, en leur posant des questions simples ça va les mettre en alerte plutôt que de leur dire : lisez la brochure et vous saurez, c’est en leur posant elle-même les questions on va les éveiller sur des symptômes et derrière on leur proposera Agir, c’est-à-dire des parcours de soins coordonnés.
Et toutes ces femmes derrière vont avoir la possibilité de reprendre un suivi gynécologique et cardiovasculaire, et ça c’est très important.
Thierry Drilhon : Claire l’a dit : c’est prévenir plutôt que guérir. C’est tout le sujet de notre engagement. Parce que la bonne nouvelle, dans 8 cas sur 10 on peut éviter à ces femmes de rentrer dans la maladie. Comment ? Par une prévention positive et bienveillante. Claire a parlé des 3 A : Alerter, Anticiper, Agir. Le Bus du Cœur c’est Agir, c’est aller au-devant de ces femmes en situation de précarité. Alors pourquoi aller au-devant de ces femmes en situation de précarité ? Parce que c’est femmes en situation de précarité elles ne prennent pas soin de leur santé. Il y a récemment un sondage qui a été réalisé avec Elabe, 81% des femmes s’occupent de la santé des autres avant de s’occuper de leur propre santé. Elles ne s’autorisent pas à s’occuper d’elles. Parce qu’elles s’occupent de leur mari, de leurs enfants, de leurs parents, …etc
Et le sujet de leur santé est le dernier sujet. Donc l’opération Bus du Cœur, c’est quoi ? C’est aller au-devant de ces femmes en situation de précarité, et leur offrir un moment où elles prennent soin d’elles, où elles s’autorisent à prendre soin d’elles et d’écouter leur corps, leur cœur. Et comme le disait Claire, c’est faire un parcours de dépistage cardio, gynéco et d’avoir finalement un bilan complet. Et à l’issue de ce dépistage, l’objectif c’est de les remettre dans un parcours de soin. Je vais vous donner deux chiffres :
Nous avons démarré le Bus du Cœur à Lille, Marseille. Nous sommes cette semaine à Avignon à la Plaine des Sports, nous allons continuer à la Rochelle et après Saint Etienne. L’année prochaine on va faire 20 villes, l’année d’après 40, puis 60 et 80 villes. Sur toutes les femmes qui sont passées par le dépistage du Bus du Cœur, 90% ont au moins un facteur de risque et 70% ont au moins trois facteurs de risque.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Par rapport à ce que nous avions anticipé on est très, très, très au-delà.
MARIE-CÉCILE DRÉCOURT: Même vous, vous n’aviez pas anticipé ces chiffres-là ?
Claire Mounier-Vehier : Un peu moins fort, on était parti sur du 50% positif. Par compléter ce que Thierry dit, sauver une vie c’est un repérage. Une femme qui n’a plus de suivi gynéco. Les femmes en moyenne n’ont pas eu de suivi gynéco depuis leur dernier accouchement. On a eu un stérilet de 7 ans d’âge, c’est effrayant ! Les femmes ne parlent pas de leurs symptômes et donc finalement on sauve une vie, que ce soit l’aspect gynéco ou l’aspect cardiovasculaire. Dès qu’on a un repérage positif on part du principe qu’on sauve une vie. Sur 3 villes on aura presque 600 femmes dépistées sur 9 jours. On espère que Saint Etienne sera aussi bien !
MARIE-CÉCILE DRÉCOURT: Vous parliez de parcours dédié, cela veut dire que les symptômes, la manière de prendre en charge une femme est différente?
Claire Mounier-Vehier : Déjà les femmes, si on prend l’exemple de l’infarctus du myocarde, elles mettent entre 5 heures et une semaine à appeler. Quand elles savent que c’est possiblement l’infarctus, parce que c’est vu à la TV, entendu à la radio ou vu dans le journal, elles en parlent à leur médecin qui les emmène voir un gastro, car ce sont surtout des symptômes digestifs, ou des douleurs articulaires, voire un rhumato.
Et finalement les femmes il y a une petite sonnette d’alarme, c’est l’angoisse, elles savent que ce n’est pas comme d’habitude. Les symptômes qu’elles ressentent sont différents et ça augmente en fréquence et en intensité. C’est leur dire : vous avez des facteurs de risque ? Vous êtes hypertendue, vous êtes ménopausée, vous avez beaucoup fumé, vous êtes en surpoids, on dira que ce n’est pas le cœur quand on aura fait le bilan. Et c’est pareil pour les Accidents Vasculaires Cérébral, mais là je pense que les campagnes AVC, il y a eu deux plans AVC, en tout cas il y a un petit peu moins de perte de chance que quand il y a une dissection aortique par exemple, quand l’aorte se dédouble, quand c’est un anévrisme aortique, quand c’est de l’artérite ou quand c’est le cœur.
On a envie de dire : prenez l’information, écoutez-vous.
Mais je pense que les nouvelles générations – les gens de 40 ans – moins de 40 ans, les époux, les compagnons se préoccupent plus de la santé de leur compagne. Et on a de plus en plus d’appels qui viennent des maris ou des compagnons. Pas la femme, la femme elle va retarder pour appeler. Ou ce sont les enfants qui appellent pour leur maman, ça ce sont des choses qui bougent aujourd’hui.
Marie-Cécile Drécourt: Oui parce que là le but c’est de sensibiliser les femmes mais aussi de sensibiliser tout le monde pour que tout le monde soit conscient que ces symptômes sont différents. Quand on parle d’infarctus on se dit normalement j’ai mal dans le bras gauche, j’ai une pression dans la poitrine, et là vous étiez en train de dire que chez la femme ce n’est pas ça ?
Thierry Drilhon : Alors vous avez tout à fait raison. Nous les hommes, si on est tombé dans la rue, la première des choses on va se dire : il ne respire plus il doit faire un infarctus et dans le meilleur des cas les gens vont penser à masser. Une femme qui tombe dans la rue, la dernière chose à laquelle on pensera c’est l’infarctus. Et quand il s’agit de masser, on ne masse pas une femme. Vous savez pourquoi on ne masse pas une femme ? Parce qu’il y a des seins.
Marie-Cécile Drécourt: J’ai appris tout à l’heure que pour le faire il fallait enlever les vêtements.
Thierry Drilhon : Et parce qu’il y a des seins, vous avez une perte de chance. Et au-delà de 4 minutes vous avez une perte de chance très significative puisqu’à ce moment-là le cerveau n’est plus oxygéné. Et après vous avez des pertes très significatives. Je crois que ce qui est important c’est d’intégrer deux choses : d’abord les symptômes sont différents et donc autorisez-vous à écouter votre corps.
C’est très, très important. Quand à un moment donné vous avez quelque chose qui est brutal, soudain, prenez-le en compte, écoutez-vous. Et dans le doute, vous appeler le 15 !
Il vaut mieux déranger le 15 pour rien que finalement vous apercevoir que vous avez un accident qui est très important.
La deuxième chose c’est que, les femmes aujourd’hui, et je pense à nos grands-mères, à nos mères, …c’est une maladie de l’environnement. C’est une maladie de l’environnement, pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui vous avez le syndrome du millefeuille : stress parce que vous êtes des super mamans, des super nounous, des super épouses, des super professionnelles, des super logisticiennes, bref vous avez la totale.
Sauf qu’à un moment donné ça ne rentre pas dans le bec et que tout que ça crée une tension qui est extrêmement importante. Donc dans les symptômes, le stress est très important. Et ce stress aujourd’hui, est beaucoup plus fort que ce que vous aviez à une certaine époque. Après vous avez tous les sujets liés à la contraception, après vous avez les sujets liés à la précarité, parce que la précarité est une courbe d’accélération de rentrée dans la maladie parce que vous n’avez pas la même possibilité d’aller consulter un généraliste, un gynécologue, un cardiologue, …
Marie-Cécile Drécourt: Et les femmes sont plus touchées par la précarité que les hommes.
Thierry Drilhon : Exactement ! Et puis après vous avez d’autres symptômes ou en tout cas d’autres raisons on ne va pas parler d’addictologie. Tout ça fait que les femmes sont très sensibles. Claire pourrait le dire beaucoup mieux que moi. Vous avez des tissus, des artères qui sont beaucoup plus sensibles, qui sont beaucoup plus friables, qui sont beaucoup plus fines, vous avez un cœur de 250g versus le cœur des hommes qui fait 350g, y’a plein d’éléments physiologiques qui sont très différenciant.
Marie-Cécile Drécourt: Merci, on va faire une courte pause pour continuer à échanger sur ce sujet dans quelques minutes.
[musique]
Marie-Cécile Drécourt: Nous sommes de retour pour ce Live Santé de la Mutualité. Nous consacrons cette émission aux maladies cardiovasculaires des femmes. Nous avons parlé des symptômes qui sont différents de ceux connus dans l’inconscient collectif quand on parle de ce type de maladies. Est-ce que les médecins sont aussi sensibilisés à ces questions-là ?
Comme les symptômes sont différents, peut-être que la prise en charge est différente, est-ce que ça fait partie de votre travail aussi de sensibiliser les médecins ?
Claire Mounier-Vehier : Oui, dans les missions d’Agir pour le cœur des femmes on a cette communication autour des femmes et du grand public, mais il y a également dans nos missions, celles d’accompagner les formations des professionnels de santé, dès le cursus universitaire. C’est-à-dire que maintenant dans nos cours, on s’efforce au sein de nos conseils nationaux universitaires qui forment nos jeunes internes, les jeunes étudiants d’inscrire des modules spécifiques sur les spécificités féminines du risque cardiovasculaire et métabolique.
Après, pour les médecins déjà en exercice professionnel, on passe par les congrès médicaux, on passe par les formations médicales continues, mais également par des écrits dans les revues du type La lettre du gynécologue, La lettre du cardiologue, donc par des supports écrits. Et puis on fait également des webinars avec le confinement a fait énormément de webinars, de formations. Et après j’ai envie de vous dire, c’est aussi des courriers de consultation et d’hospitalisation structurés, c’est-à-dire qu’une femme qui s’est vue découvrir par malchance un infarctus, à J-5, qui n’a pas pu être vascularisée alors qu’elle avait alerté son médecin-traitant – et c’est sans aucune critique – mais simplement c’est un état de fait. Elle avait des symptômes qui – toujours facile de faire un diagnostic après qu’au moment où ça se passe. Quand on est médecin, l’erreur est humaine et on peut aussi avoir une errance de diagnostic.
Mais quand il reçoit un courrier, bien structuré, il ne refera plus jamais. C’est l’apprentissage par la preuve et finalement je dis aussi aux femmes, vous êtes des colibris. Vous avez eu l’information, vous avez vécu quelque chose dans votre famille, vous en parlez à votre médecin traitant. Et finalement, c’est la prévention-colibri y compris auprès des professionnels de santé. Alors maintenant, est-ce que la médecine est genrée ? J’ai envie de vous répondre oui et c’est pas féministe, c’est des constats d’études faites auprès des médecins.
Les femmes médecins, elles ont une vision plus globale du patient. Ll’homme médecin va être plus focus sur une pathologie ou un symptôme. Je n’invente rien, c’est des enquêtes. Et finalement c’est ça ne sera peut-être pas le cas des nouvelles générations de médecins mais en tout cas les médecins de mon âge, on voit des différences entre hommes et femmes parce qu’on a des schémas, on a des portraits robots de patients, on va vite. On a aussi été impacté par le numerus clausus, c’est à dire qu’on n’était pas assez de médecins. Il y en a beaucoup qui partent à la retraite aujourd’hui et finalement ce ne sera peut-être pas le cas de ma fille qui est une jeune interne qui vient de passer un internat, on a rouvert le numerus clausus. Mais là finalement on peut toujours jeter la pierre sur les professionnels de santé, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que pour pallier à ça et bien il faut que les médecins évoluent dans leur mentalité et acceptent qu’un patient lui apporte l’information parce qu’il est allé voir sur les sites, il a la connaissance. Accepter de travailler avec des pharmaciens, avec des infirmières, avec des kinés. Donc Thierry, je vais lui repasser la main, mais finalement, la médecine d’aujourd’hui, le soin d’aujourd’hui, c’est finalement un soin citoyen, un soin multicanal, et ce n’est pas que le médecin, le sachant avec une médecine verticale, mais ça va être une médecine participative. Voilà, je te repasse pour compléter si vous si vous voulez.
Marc Devouge : : Je dirais que cela me va bien parce qu’on est très attaché au fait que les mutualistes soient acteurs de leur santé et vous venez de l’indiquer, et puis vous notez aussi une évolution de la pratique médicale, moins individualiste, si je peux me permettre, mais plus pluridisciplinaire. Et ça, ça nous va bien aussi pour les enjeux à venir.
Thierry Drilhon : Ce que l’on évoque, c’est aussi toute l’évolution de notre système de santé. Nous avons connu, chacun d’entre nous, cette pandémie, dans laquelle nous ne sommes pas totalement sortis et je pense que finalement c’est peut être un mal pour un bien, c’est à dire que ça permet de prendre conscience du fait que notre système de soins, pas qu’en France, au niveau européen, au niveau international, est très axé sur le soin et pas sur le préventif.
Donc il faut de plus en plus qu’on fasse évoluer nos systèmes vers du préventif et non pas vers du curatif. Ça, c’est la première chose.
La 2ème chose, c’est qu’il faut associer tout l’écosystème de santé. Si on prend les pathologies cardiovasculaires, bien sûr le cardiologue doit être informé, mais ce que nous devons faire aussi, c’est de faire en sorte que le gynéco qui participe, le pharmacien, lorsqu’une jeune femme vient prendre un contraceptif à base d’œstrogène de synthèse qu’il pose quelques bonnes questions. Le généraliste, le kiné, tous ces acteurs-là finalement ensemble soient unis dans un écosystème, on va dire de bienveillance et d’intelligence.
La 3ème chose, c’est que vous avez aussi une responsabilité qui est une responsabilité collective. A la fois du secteur public, de l’ensemble des acteurs. On parlait des ARS, on parlait de l’ensemble de la strate médicale, mais vous avez une responsabilité du citoyen.
Et vous avez une responsabilité du monde de l’entreprise. Et la santé en entreprise, c’est juste un sujet qui n’est pas optionnel aujourd’hui.
Marie-Cécile Drécourt: On en parlera juste après. Je compte bien vous poser des questions sur ce sujet.
Pour revenir, par rapport à la prévention, vous parliez d’un parcours globe, c’est un peu ce que vous faites dans le Bus du cœur, vous pouvez m’expliquer un petit peu tout ce qu’on trouve dans ce Bus du cœur et qui devrait être le parcours global pour le dépistage d’une femme.
Claire Mounier-Vehier : Alors déjà, effectivement, vous avez tout à fait raison de le souligner. Le parcours qui est dans le Bus, c’est le parcours que je pratique dans mon quotidien en consultation, à l’hôpital. Donc c’est d’abord expliquer à la femme ce qu’on va lui faire.
Il faut qu’elle comprenne les enjeux de ce dépistage. Ensuite, on démarre par un interrogatoire sur les antécédents, parce qu’il ne faut pas oublier que l’hérédité.. Quand une femme appelle le 15 en disant je suis fumeuse, j’ai une douleur même atypique et que mon père a fait un infarctus, généralement on envoie le camion sur la notion d’hérédité tabac. Donc on interroge ces femmes sur les antécédents cardiovasculaires.
Mais également on va l’interroger sur ses facteurs de risque, qu’elle connaît ou pas à la base, en lui expliquant. En faisant le listing elle apprend ce que c’est qu’un facteur de risque et ensuite on va faire une mesure de pression artérielle avec un tensiomètre électronique, 3 mesures en lui expliquant ce que c’est que la systolique, la diastolique, la fréquence cardiaque. Et puis on va lui faire un repérage électrocardiographique avec un petit capteur au doigt qui vous donne un tracé électrocardiographique qui va permettre de repérer si la dame est ou pas en trouble du rythme, qu’on appelle la fibrillation auriculaire, qui est un facteur d’AVC, d’Accident Vasculaire Cérébral. Après elle passe au stand métabolique où là on va faire poids, taille, périmètre abdominal.
Et on va avec une petite gouttelette et les appareils Roches on fait un prélèvement, un bilan lipidique complet glycémie à jeun. Alors le dépistage est un dépistage à la volée, ça veut dire que les gens ne sont pas à jeun. La tension elle est faite alors que les gens ne sont pas mis dans les conditions de repos. Mais néanmoins, quand ces chiffres sont très pathologiques, on sait qu’on a en face de nous une femme qui est en situation à risque, dont il faudra proposer un nouveau contrôle au calme à distance.
Et ensuite, ce qui fait l’originalité de ce dépistage, c’est qu’on a inclus le repérage gynéco-obstétricale et c’est là qu’on voit que les femmes, une fois qu’elles ont accouché, elles n’ont plus aucun suivi gynécologique. Pour nombre d’entre elles, leur mammographie n’est pas à jour, c’est octobre rose. La mammographie n’est pas à jour, les frottis ne sont pas à jour. Ça prend 45 minutes ce passage dans le Bus. Elles n’ont pas vu généralement tout ça depuis des années et ensuite il y a un médecin qui fait une synthèse médicale en dehors du bus et on remet un tensiomètre électronique. On leur réapprend le geste d’auto mesure.
Et derrière elles ont un rendez-vous gynéco et un rendez-vous cardio quand c’est nécessaire.
Et puis il y a le village bien-être santé. Je vais repasser la main à Thierry où on va continuer sur l’hygiène de vie, les gestes qui sauvent.
Thierry Drilhon : Ce qui est très important par rapport à ce que décrivait Claire, c’est que ça permet d’avoir une vision à 360°. Alors cette vision, elle n’est pas parfaite, mais elle évite que finalement on ait un très gros trou dans la raquette. Et quand par exemple vous avez une femme qui à un moment donné en tension, vous le faites une fois, deux fois, trois fois, a 25.7, tout de suite on prend les mesures qui s’imposent, et tout de suite on sauve une vie.
La 2ème chose, c’est que ces femmes, le Bus du cœur c’est 3 jours, mais le principe, c’est que c’est à la fois la récurrence et dans le temps. Donc on les réinsère dans un parcours de soins, c’est à dire que je veux vraiment saluer tout l’écosystème de santé qui rend possible le Bus du cœur et E là, vous mobilisez, on va dire de la bienveillance collective et tous ces gens-là, que ce soit des infirmières, que ce soit des cardios, que soient des gynéco, etc…prennent soin de ces femmes dans le temps. Je vais vous donner un exemple, je vous disais tout à l’heure, il y a à peu près 90% des femmes là à Avignon, qui avait au moins un facteur de risque. Et bien là quasi-totalité de ces femmes se sont vu offrir avec des rendez-vous qui étaient prévus – rendez-vous chez le gynéco, rendez-vous chez le cardio, rendez-vous pour des examens complémentaires mais pas dans 3 mois, pas dans 6 mois, pas dans 2 ans…
Marie-Cécile Drécourt: Oui parce que des fois, c’est. le problème !
Thierry Drilhon : Donc des plages horaires complètes et donc il y a un suivi dans le temps et on réinsère ces femmes dans des parcours de soins. Et finalement, ces femmes précaires, on leur redonne la même chance que toutes les femmes, et ça pour nous, c’est juste absolument essentiel.
Marie-Cécile Drécourt: Et on leur redonne une connaissance de leur corps aussi ?
Thierry Drilhon : Alors on leur redonne une connaissance de leur corps et Claire parlait du tensiomètre, mais je vous donne une anecdote. Toutes ces femmes précaires, elles repartent avec des petits cadeaux et dans ces cadeaux, vous avez notamment des palettes de maquillage. Pourquoi ? En fait, on leur donne quelque chose qui est de dire « prenez soin de vous, faites-vous belle, prenez soin de vous, accordez-vous ce moment-là ». Et c’est plein de petits messages qui finalement participent à faire en sorte que quand on regarde ces femmes, quand on regarde ces sourires, quand on regarde ces visages, même si vous avez le masque !
Et ben ces yeux nous apportent tellement. Ah mais ça fait des années !
Je vais vous donner une réflexion d’une femme à Marseille à qui on pose la question par rapport à un suivi gynéco. Elle dit : « Vous savez, j’ai eu 9 enfants, et depuis que je n’ai plus d’enfant, le bas ne sert plus à rien. »
Voilà, et donc ça, c’est typiquement le genre de situation que nous souhaitons gérer, accompagner.
Marie-Cécile Drécourt: Potentiellement ne plus voir une fois que…
Thierry Drilhon : Et potentiellement ne plus voir donc il y a un petit peu de boulot.
Marie-Cécile Drécourt: Monsieur Devouge, vous vouliez intervenir ?
Marc Devouge : : Ce qui me semble intéressant, c’est la durée de la consultation. Vous avez parlé de 45 minutes, ce n’est pas rien. Effectivement, vous avez la possibilité de faire le tour en qualité de…
Claire Mounier-Vehier : D’où les 200 femmes parce que on avait calculé le temps de passage. Et le temps de passage c’est mathématique. Quand c’est ouvert de 9h à 17h. Mais le problème c’est qu’on a eu plus de femmes que prévu et du coup les équipes de bénévoles qu’on peut saluer parce que vous avez des médecins libéraux. En libéral, s’il ne consulte pas, ils ne gagnent pas sa vie. Des médecins hospitaliers, des infirmières. On a eu également des fondations – Orpéa, Korian – qui ont mis des équipes de leurs établissements de santé au service de ces dépistages. Et finalement, ces gens-là ils arrivaient pour 8h00 au lieu d’arriver pour 9h et ils repartaient à 18h30 / 19h et c’est continue. Et les gens ce qu’ils nous ont dit, ce qu’il y a d’incroyable c’est que les professionnels de santé et les bénévoles nous ont dit merci, et il y avait des jeunes médecins, il y avait des internes de médecine vasculaire qui étaient là. Merci de cette expérience là parce que finalement ça nous fait voir la vie, le soin d’une manière différente. Au-delà du dépistage somatique, on a fait du bien à l’âme de ces femmes, mais également à l’âme de ces soignants. Donc c’est gagnant-gagnant pour tout le monde finalement parce que 3 jours comme ça, vous revenez chez vous, vous êtes nourris.
Marc Devouge : : Oui, c’est ça qui m’a aussi interpellé. Alors le 45 minutes, le fait que ce soit pas un One-shot, c’est-à-dire qu’il y a des prolongements. Vous avez parlé de de rendez-vous qui étaient pris. Et puis la considération de la femme au sens je dirais noble, c’est à dire la féminité et puis le fait qu’elle soit l’objet de beaucoup d’attention et qu’elle soit considérée, ça me paraît important. Au-delà même des facteurs de risque.
Thierry Drilhon : Alors, vous avez tout à fait raison et si je peux me permettre, après, vous savez, il faut aussi de temps en temps ramener les choses d’un point de vue économique. Alors d’un point de vue économique, je vais vous donner 2 chiffres :
Une femme qui rentre dans l’accident, dans la maladie cardio-vasculaire, les chiffres que nous avons font état d’un coût pour la collectivité au sens large, jusqu’à la fin de sa vie de 689 000€.
Un dépistage comme celui que vous venez de décrire, c’est un peu plus de 500€. Donc après il y a voilà, on n’est pas dans un monde de bisounours. On est aussi dans un un monde où il faut comprendre aussi cette dimension là et c’est tellement évident. Alors de temps en temps, quelques chiffres parlent beaucoup plus.
Marie-Cécile Drécourt: Je crois que celui-là, il est… 600 000€ contre 500, c’est très clair et dans les différents reportages que j’ai vus, que j’ai lus avant de préparer cette émission, je vous ai entendu dire, Professeur Mounier, qu’il fallait que les femmes deviennent égoïstes, un petit peu.
Claire Mounier-Vehier : Ouais, c’est-à-dire qu’il faut prendre soin de sa santé. Si je prends mon cas personnel, je sais qu’au mois d’août je vais avoir la gynéco, l’écho mammaire ou la mammo selon, le dentiste, l’ophtalmo et en fait ce que j’ai expliqué aux femmes parce que j’ai aussi fait… et les oreilles tout à fait, et la dermato pour les peaux plus fragiles… Et finalement, j’ai dit aux femmes que j’ai vues ce matin dans le Bus, parce que j’en ai fait aussi moi-même des dépistages, je leur ai dit : « Écoutez, il faut être égoïste. Vous refilez vos enfants à vos copines, vous vous organisez entre vous, mais une fois que vous aurez le handicap, vous ne serez plus capable de vous occuper de votre famille. Voilà, c’est un moment pour vous, faites-le, c’est important. »
Mais ça, on comprend ça, parfois un peu trop tard.
Marie-Cécile Drécourt: Souvent, c’est quand il arrive quelque chose que l’on prend conscience.
Claire Mounier-Vehier : Voilà, c’est ça. Et puis le fait de voir des femmes, même quand elles sortent des urgences, des soins intensifs et qu’elles ont nos âges, on se dit non, c’est pas possible ! Il faut continuer quoi donc on milite, on milite. C’est pas du féminisme. Parce que finalement, c’est aussi valable pour les hommes. Ces discours-là sont aussi valables pour les hommes qui ne s’écoutent pas non plus.
Marie-Cécile Drécourt: Prendre un peu de temps pour s’écouter, ça permet justement de gagner du temps plus tard pour éviter des problèmes de santé. On va faire une 2ème courte pause et puis après on parlera justement du milieu professionnel, vous en parliez tout à l’heure, Monsieur Drilhon pour la suite de cette émission.
[musique]
Marie-Cécile Drécourt: De retour dans ce live santé de la Mutualité consacré aux maladies cardiovasculaires des femmes. On parlait juste avant des symptômes, du fait que les femmes devaient faire attention à elles, qu’elles pensaient beaucoup à leur famille avant de se dépister ou de penser à elle. Parlons un peu de la, la vie professionnelle de l’entreprise, est-ce que l’entreprise a aussi un rôle à jouer dans cette opération de prévention. Par rapport aux femmes est-ce qu’il y a des choses à changer aussi dans l’entreprise ?
Thierry Drilhon : Bien sûr, parce que chacun sait que dans le monde de l’entreprise, le matin, on va faire du bowling, après on va faire de la pétanque, après on va à la piscine après… bon trêve de plaisanterie, bien sûr. Bien sûr que le monde de l’entreprise a un rôle important à jouer. Pourquoi ? Parce que l’entreprise, d’abord c’est une communauté au même titre qu’une famille ou au même titre qu’un club sportif, etc.
La 2ème chose, c’est que finalement aujourd’hui, tous les dirigeants d’entreprises et le dirigeant d’entreprise que je suis a toujours… et en tout cas on considère de plus en plus aujourd’hui et cette pandémie l’a encore plus mise en exergue, c’est que la santé des collaborateurs et des collaboratrices, la qualité de vie au travail est juste quelque chose d’essentiel. Vous savez à une certaine époque on disait : non, non, l’entreprise, elle ne rentre pas dans la sphère privée et la santé, c’est la sphère privée.
Marie-Cécile Drécourt: Pourtant on y passe énormément de temps.
Thierry Drilhon : Pourtant on y passe énormément de temps, et aujourd’hui et bien on va décloisonner tout ça. Et le rôle d’un dirigeant d’entreprise, c’est quoi ? C’est finalement de faire en sorte d’avoir une qualité de vie au travail et d’avoir des collaborateurs et des collaboratrices en bonne santé. Et ça, c’est une vraie responsabilité. Donc le monde de l’entreprise a un rôle à jouer. Le monde de l’entreprise est capable de mobiliser des moyens importants, dans le cadre d’Agir pour le cœur des femmes on a une mobilisation du monde de l’entreprise qui est absolument incroyable et que je tiens à saluer. Et puis le monde de l’entreprise est important parce que c’est aussi un révélateur. C’est aussi un endroit où finalement ces femmes discutent entre elles et finalement, je vais vous dire de manière assez simple, une entreprise performante ce sont des hommes et des femmes qui sont bien, qui sont en bonne santé, qui sont bien dans leur tête, qui ont plaisir à être ensemble. Et un collaborateur ou une collaboratrice qui est en mauvaise santé, c’est du perdant-perdant pour tout le monde. Donc la performance en entreprise, elle passe aussi par des collaborateurs et des collaboratrices en très bonne santé.
Marie-Cécile Drécourt: Alors est ce que ça veut dire que le Bus du cœur pourrait passer dans les entreprises aussi ?
Thierry Drilhon : Alors absolument, il est prévu et on a prévu de faire passer le Bus du cœur dans un certain nombre d’entreprises. On a beaucoup de demandes dans le domaine. Alors je ne vais pas citer de nom mais si je prends une très, très grande entreprise mondiale dans le domaine de l’automobile, son dirigeant a décidé de faire en sorte que la santé des collaboratrices soit une priorité. Et il a donné un plan qui s’appelle One Company, One else. Et de dépister 100% des femmes dans 2 pathologies : À la fois les cancers féminins et à la fois les pathologies cardiovasculaires. Et 100% des femmes du groupe au niveau France et International vont être dépistées. Et donc, nous allons bien évidemment participer à cette opération en mettant finalement un Bus du cœur pour votre entreprise et je pense que c’est quelque chose qui va être de plus en plus important. Je m’autoriserais à vous dire que on va rentrer dans une période qui va être une période d’hyper croissance économique sur les 2-3 prochaines années pour plein de raisons, et c’est pas l’objectif là. Et cette période-là va être une période fantastique mais elle va créer aussi un stress, un stress sur les collaborateurs et collaboratrices, d’où la nécessité aujourd’hui, plus que jamais, de prendre soin de ses talents et de faire en sorte qu’ils soient en bonne santé. Donc le monde de l’entreprise a une vraie responsabilité et j’allais dire que c’est une responsabilité juste, absolument prioritaire. C’est une conviction personnelle que j’ai.
Marie-Cécile Drécourt: Et on vient de vivre une période compliquée avec la, la pandémie et puis voilà les modifications de modes de travail, on parlait pendant pendant la pause du télétravail, est ce que ça a aussi eu des conséquences sur les maladies cardiovasculaires chez les femmes ? Est-ce qu’on a un premier bilan à faire ou pas encore ?
Claire Mounier-Vehier : Alors oui, le premier bilan, c’est d’abord du qualitatif. On va avoir Santé Publique France qui va certainement étudier ces répercussions, mais c’était un catalyseur d’un environnement délétère avec des prises de poids pouvant aller jusqu’à 10-12 kilos, des hypertensions qui étaient soit pas dépistées, soit qui se sont déséquilibrées. J’ai été amenée à majorer mes traitements antihypertenseurs pour nombre d’entre elles, mais d’entre eux aussi.
C’était aussi plus de cas de diabète. Mais si on regarde aussi les cancers, des retards de diagnostic de cancer. On a eu l’été dernier, l’été d’avant, on a payé extrêmement cher le confinement parce que les gens ne voulaient pas aller à l’hôpital face à l’infarctus.
Donc on a eu des formes d’insuffisances cardiaques qu’on ne voyait plus depuis 20 ans, on a eu des malades coronariens comme il n’y avait plus d’anesthésistes au bloc, on a différé des pontages coronaires. On a eu des prises en charge dégradées avec des stents coronaires de pontage, on a eu des rétrécissements aortiques calcifiées qui ont fait des morts subites parce que pas de possibilité, des retards en fait de chirurgie programmées, parce qu’on prenait d’abord les urgences et ensuite le programmé. Et on a eu effectivement une médecine cardiovasculaire d’autrefois, donc on est revenu 30 ans en arrière en l’espace de 2 ans. Voilà les effets du confinement et je ne parle pas des cancers, c’est pareil.
Thierry Drilhon : Et je rajouterai un des effets qui est beaucoup plus sournois, qui est toute la partie psychologique. Et ça dans le monde de l’entreprise, on le mesure, la notion de burn-out, la notion de dépassement de soi et d’oubli de soi. Et c’est quelque chose de très compliqué. Vous savez, il faut se remettre dans la tête de ces femmes qui ont eu à gérer les aspects logistiques, les enfants, etc…souvent dans des espaces limités, en faisant des visioconférences. C’est un sujet que je connais bien et finalement, ça vous génère une situation, un stress qui est extrêmement important. Et en même temps une dégradation, on va dire de l’état psychologique qui doit être pris en compte.
Et je rebondis sur votre question. Oui, l’entreprise a une responsabilité. Oui, les dirigeants que nous sommes sont des capteurs finalement de cet état psychologique ou de cette dégradation psychologique. Donc la qualité de vie au travail est quelque chose d’essentielle parce que finalement, lorsque ces femmes viennent au travail, si elles sont dans un environnement qui est un environnement bienveillant, plaisant, dans lequel elles vont pouvoir prendre du plaisir, ça va participer aussi beaucoup à leur état de santé, notamment psychologique.
Marie-Cécile Drécourt: Et même peut être parler puisque le problème aussi de de cette période-là, c’est l’isolement qui a été assez important. Le fait de travailler chez soi peut avoir des avantages quand on le désire, mais ça peut être aussi très compliqué à gérer.
Marc Devouge : : Ce sont des sujets qui ont aussi impacté la Mutualité parce que la Mutualité est employeur et elle emploie effectivement, bon nombre de collaborateurs dans des structures d’accueil, dans les structures de soins. Donc on a été effectivement confronté, à cette situation inédite de crise sanitaire et d’adaptation à un contexte nouveau et donc s’organiser de manière différente pour effectivement effectuer son travail. Ce qui a aussi interpellé la Mutualité, alors vous avez évoqué un certain nombre d’exemples durant cette crise sanitaire, c’est aussi l’inflation des addictions. Enfin, ça a été évoqué également. Et puis une grande préoccupation, le report des soins, c’est-à-dire vous l’avez dit, tout ce qui a été programmé, qui n’a pas pu être réalisé, toute cette habitude qu’on avait d’aller voir le médecin avec des traitements qui étaient organisés, je dirais dans la durée avec une certaine périodicité et donc là d’un point de vue général la Mutualité s’est questionnée elle-même avec les pouvoirs publics, sur comment… Alors y avait l’urgence, le traitement de la COVID-19 mais aussi tous ces patients qui avaient des soins et pour lesquels le retard pouvait aggraver, vous l’avez indiqué, les pathologies.
Marie-Cécile Drécourt: Et d’ailleurs, vous travaillez en collaboration aussi avec les mutuelles sur ces sujets-là ?
Thierry Drilhon : Évidemment, en fait on travaille avec tous les acteurs qui ont envie de mobiliser l’intelligence collective. Tous ceux qui veulent faire en sorte que et bien on puisse partager une expérience et avancer. Le monde de la mutualité est un monde qui connaît bien ces sujets de solidarité. Ce ‘travailler ensemble’, ce ‘trouver des idées ensemble’ pour faire en sorte de faire changer et de bouger les lignes. Donc oui, le monde de la mutualité et le monde des assurances, etc. Mais je vais vous dire très honnêtement, depuis que nous avons avec Claire lancé Agir pour le cœur des femmes, il y a un peu moins de 2 ans, à l’époque, que n’avons-nous entendu ! Attendez, on est en plein confinement, mais qu’est-ce que vous avez lancé ce truc-là ?
Marie-Cécile Drécourt: C’est pas le moment !
Thierry Drilhon : Bon, alors on a quand même lancé ça après avoir regardé ce qui se faisait au niveau mondial et on s’est aperçu qu’il y avait un trou dans la raquette qui était énorme, c’est-à-dire qu’il y avait zéro organisation, fondation, association, tout ce que vous voulez, qui traitait de ce sujet des pathologies cardiovasculaires appliquées aux femmes, première cause de mortalité des femmes. Bon donc on s’est dit là, visiblement, il y a quand même un trou dans la raquette.
Et la 2ème chose, c’est qu’on dit on va essayer d’entraîner autour de nous un certain nombre de gens qui ont envie de faire bouger les choses ?
Et c’est juste incroyable, depuis 18 mois, c’est incroyable ! Il n’y a pas un dirigeant d’entreprise, un patron ou une association ou autre, qui n’ait pas envie, de monter dans ce train et pour faire bouger les choses, et pour sauver la vie de ces 10000 femmes. Donc oui, je crois à une mobilisation collective, à la fois les professionnels de santé, des services publics, du monde de l’entreprise et de tous les acteurs qui ensemble ont envie de faire en sorte que l’on puisse sauver ces femmes, parce que dans 8 cas sur 10, c’est la bonne nouvelle. Ne l’oublions pas, on peut éviter à ces femmes de rentrer dans la maladie.
Marie-Cécile Drécourt: Et est-ce que le gouvernement soutient aussi cette initiative, cette étincelle que vous avez créée ?
Claire Mounier-Vehier : Alors, on travaille d’abord avec les sociétés savantes. Je pense qu’il ne faut pas attendre aujourd’hui après des fonds publics pour des actions de prévention, parce que la prévention en France c’est surtout le fait de partenaires privés, que ce soit les entreprises, les mutualités, les assurances, les partenaires industriels.
Ils sont très favorables à ce que nous faisons mais pour l’instant, c’est essentiellement tout ce qui est sociétés savantes, collèges, enseignants, entreprises … Le ministère de la santé repartage les posts que nous faisons. Donc je pense qu’indirectement, ils sont très favorables à notre action. On les voit liker nos pages et partager nos pages, donc voilà, mais aller demander un soutien institutionnel, ça peut être bien mais c’est beaucoup… Pour moi, c’est beaucoup de temps passé …
Marie-Cécile Drécourt: Il faut être dans l’action.
Thierry Drilhon : Alors peut être juste par rapport à ce que disait Claire, il se trouve que Claire a une telle résonance, j’allais dire mondial, que c’est quand même plus simple quand vous vous appelez Professeur Claire Mounier-Vehier que quand vous tapez Madame Tartempion, bon, ça, c’est la première chose et il faut le reconnaître.
Marie-Cécile Drécourt: Evidemment bon et autant l’utiliser.
Thierry Drilhon : Exactement. Et puis la 2èmechose, c’est que je crois aussi qu’il ne faut pas hésiter à faire bouger les lignes et nous, on est un adepte des actions concrètes, de terrain et ce que j’appelle des petits pas rapides. Donc l’idée c’est d’avancer rapidement, concrètement et vous vous apercevez qu’à ce moment-là vous drainez beaucoup d’énergie positive et vous avez des gens qui éventuellement ne bougez pas trop, qui à ce moment-là… Donc l’idée ce n’est pas de dire untel a raison ou untel à tort. L’idée c’est de dire, on fait bouger les choses collectivement, on mobilise les énergies et on va de l’avant.
Claire Mounier-Vehier : J’allais oublier Thierry, faut quand même que je le dise. On a une consultation longue de dépistage, donc pour qu’elle soit remboursée par la Caisse nationale d’assurance maladie, ça passe par les fourches caudines, donc c’est au titre de l’article 51 du code de la sécurité sociale, donc c’est une mesure dérogatoire et ça passe par les fourches caudines d’une évaluation. Donc ça va se passer dans les Hauts-de-France, avec l’ARS Hauts-de-France, la direction générale de l’organisation des soins et les acteurs de terrain. Mais c’est vrai que c’est tellement compliqué que ça fait 3 ans que ça dure. Donc on a le feu vert en théorie, mais en pratique, ce n’est pas encore opérationnel. Mais ils nous soutiennent donc c’est pour répondre favorablement à votre question. Oui ils nous soutiennent, mais c’est tellement compliqué de mettre en œuvre que finalement…
Marc Devouge : : Oui, je crois qu’il faut saluer le caractère innovant de cette expérience. La réussite, vous dites quand même que finalement il y a des résultats donc je pense que les pouvoirs publics ne peuvent pas être désintéressés de ce type d’initiative et ne peuvent que s’emparer encore une fois de cette initiative. On est encore peut-être dans la phase expérimentale. C’est vrai que ça serait quand même important que les pouvoirs publics prennent conscience de ce besoin de consultation, je dirais élargie, de cette cible privilégiée des femmes en matière de cardiologie pour que ça puisse rentrer après dans une politique de santé publique, avec un vrai sens. Donc on est très favorable, nous, en Mutualité à l’innovation.
En plus, on a là une expertise qui est encore une fois à saluer. Donc si effectivement les résultats sont là, ça ne peut qu’embarque, je dirais, les acteurs principaux de notre système de santé français. Preuves à l’appui, c’est-à-dire que ça a du sens, il y a des résultats et si ça coûte, ça coûte pour moins coûter par la suite, si je peux m’exprimer ainsi.
Thierry Drilhon : Alors vous avez complètement raison et je pense que l’idée c’est d’associer et de ne pas opposer. Vous parliez tout à l’heure de services publics, etc, chacun est dans son rôle et on essaye tous d’avancer.
Je vais vous prendre un exemple, nous à 50 ans, les hommes, on reçoit de la part de notre caisse primaire d’assurance maladie un bon pour aller faire une coloscopie, pour éviter bon, voilà.
Expliquez-moi pourquoi aujourd’hui, une femme en situation de pré-ménopause autour de 50 ans ne reçoit pas un bon pour une consultation gynéco-cardio ? Ca fait partie de nos combats, ça fait partie des sujets sur lequel Claire a une expertise et qu’on pousse. Elle l’a mis en en œuvre dans les Hauts-de-France et on va faire en sorte que, très vite, ça puisse être le cas pour toutes les femmes en France en situation de pré-ménopause.
Donc c’est aussi comme ça qu’on fait avancer les choses. C’est aussi comme ça qu’on fait bouger les lignes. Je voudrais juste peut-être mettre en avant aussi des convictions personnelles. Je vous parlais tout à l’heure du monde de l’entreprise. Je vais vous prendre la conviction d’un homme qui fait partie des plus grosses fortunes françaises.
Qui est un homme que je tiens à saluer, qui s’appelle Marc Ladreit de Lacharrière. Cet homme, il a 83 ans donc quelque part il a beaucoup fait, il a beaucoup donné, il pourrait dire « Insh Allah, j’ai fait ce qu’il fallait. Cet homme-là il nous a dit : « Vous savez quoi ce que vous faites là, c’est juste très exactement essentiel pour moi et je vais vous accompagner pendant xx années. » Voilà donc il y en a plein d’autres.
Et vous voyez ces femmes, Claire en parlait tout à l’heure, elles vont toutes repartir avec un tensiomètre qui a été offert par un des partenaires, tout simplement pour leur permettre d’identifier et de diagnostiquer l’hypertension. Parce que, n’oublions pas que 52% des femmes sont hypertendues sans le savoir et l’hypertension c’est la petite porte, vous savez qui rentre dans la pathologie cardiovasculaire, c’est sournois.
Donc voilà, ça fait partie de ces choses-là qui permettent de manière très concrète, très humble, d’avancer et il n’y a pas quelqu’un qui détient la bonne solution. Il faut être très humble, modeste, mais de se dire que le regard de ces femmes, c’est une source de motivation exceptionnelle.
Marie-Cécile Drécourt: Merci, on arrive déjà à la fin de cette émission, on aurait encore beaucoup, beaucoup de choses à se dire je pense. Professeur Mounier, s’il y avait un conseil à donner aux femmes, en conclusion de cette émission, qu’est-ce qu’on peut leur dire ?
Claire Mounier-Vehier : C’est écoutez-vous ! Prenez soin de vous et prenez le temps de vous dépister, c’est important.
Marie-Cécile Drécourt : Et justement, où est-ce qu’on peut retrouver des informations sur Agir pour le cœur des femmes ? Je crois qu’il y a un site internet, agirpourlecoeurdesfemmes.com ?
Claire Mounier-Vehier : Oui, et donc donc là vous avez des rubriques, des articles qui ont été faits par nos ambassadeurs santé. Vous avez des émissions qui sont mises sur le site dans la rubrique ‘actualités’, des témoignages de femmes, ça, je pense que c’est super important que les auditrices aillent lire ces témoignages, des vraies histoires
Marie-Cécile Drécourt: Pour montrer que ça touche tout le monde.
Claire Mounier-Vehier : Et puis vous avez des fiches pratiques aussi à télécharger, des brochures à télécharger à la disposition du public.
Marie-Cécile Drécourt: Monsieur Devouge si vous voulez faire une petite conclusion, peut être sur ce sujet.
Marc Devouge : Oui, conclusion rapide, remercier comme il se doit la radio locale avec l’animatrice Marie Cécile et puis Florian qui était aux manettes. Remercier aussi 2 actrices de la délégation départementale du Vaucluse, je vais citer Brigitte Liatti, parce que c’est elle qui a mis en lien les intervenants d’aujourd’hui pour cette émission. Et puis Élisabeth Hansberger, Présidente de la délégation départementale qui nous a reçus dans les locaux de la délégation. Mais je voudrais surtout remercier nos 2 intervenants parce que je crois qu’aujourd’hui, on a eu beaucoup de chance d’avoir des intervenants de qualité, avec une expertise réelle pour un sujet complètement inédit mais qui méritait d’être travaillé, d’être exposé.
Et puis je crois qu’on a là une source effectivement de progrès en matière de santé publique, en matière de de femme. On a été sensible à vos propos et je crois qu’il y a effectivement du travail à faire, mais comme vous l’avez indiqué, c’est l’affaire de tous. Vous avez parlé de partenaires, de mécènes, de professionnels de santé, de la Mutualité, du régime obligatoire, donc c’est un sujet qui doit embarquer tout le monde.
Merci à vous deux de vous être déplacés dans nos locaux pour cette émission.
Marie-Cécile Drécourt: Merci à tous les 3 et je souhaite une belle vie au Bus du cœur et à votre fond de dotation Agir pour le cœur des femmes parce que je pense qu’avec cette émission, effectivement on a fait 2 de ces A : Anticipé et Alerter et j’espère on a donné quelques informations importantes sur ce sujet-là. On se retrouve bientôt pour un prochain live santé de la Mutualité. Merci à tous.
[musique]