Le M![lieu] à Sault - projet culturel de territoire

Le M![lieu], extra-ordinaire projet culturel & de territoire

Le M![lieu] à Sault dans le Vaucluse

Pour ce début de saison, direction Sault  pour vous parler d’un lieu extra-ordinaire, le M![lieu].

Le M![lieu] c’est le  fruit du partenariat entre la compagnie Le Phare à Lucioles et la Commune de Sault pour réhabiliter l’ancien Collège du village et en faire un lieu culturel atypique dédié à la création artistique contemporaine, au spectacle vivant, à la recherche et à l’expérimentation dans ce territoire rural isolé.

En décembre dernier, j’ai passé une journée entière avec toute l’équipe pour bien comprendre les tenants et les aboutissants du projet et ressentir l’énergie du lieu.  

Sault est surtout connu en été des touristes pour sa vue imprenable sur les grands champs de lavande, et des cyclistes qui se lancent le défi de monter le Ventoux. 1300 habitants y vivent à l’année et au centre il y avait un bâtiment classé laissé un peu à l’abandon depuis plusieurs années.

Loïc Guénin, ancien professeur au Collège de Sault devenu directeur artistique de la Compagnie Le Phare à Lucioles et le Maire Claude Labro ont travaillé ensemble pour tisser une toile où les artistes, les habitants de Sault, et les visiteurs vont interagir grâce à la culture. Ce chantier colossal suscite des questions, parfois aussi des inquiétudes, mais également un enthousiasme indéniable. L’énergie qui s’en dégage promet de revitaliser le village tout en nourrissant son âme.

Dans la première partie du reportage vous allez les entendre tous les deux pour comprendre comment ce projet a pu voir le jour et ce qu’il va apporter à Sault.

Pour faire vivre ces 700m² en plein centre de Sault, il faut une équipe et dans la deuxième partie du reportage, je vous propose donc de rencontrer : Céline, Fany, Lucile, Thierry mais également deux artistes. En effet, le jour de mon enregistrement, le Kami Octet étaient sur place pour répéter. L’occasion de leur demander leur regard d’artistes sur le lieu et le projet, la preuve par l’expérience.

Pour le dernier épisode de la série, je vais faire un focus sur les pastilles sonores que vous pouvez entendre au fil de vos découvertes dans Sault. Loïc vous explique comment est née l’idée des pastilles sonores et nous sommes parties avec Céline dans les rues de Sault pour voir la réactions des passants et comprendre concrètement leur utilité.


Cette série reportage a été pensée, enregistrée (décembre 2023) et produite par Marie-Cécile Drécourt

Mixage : Alice Krief – Les Belles Fréquences

Merci aux personnes interviewées (par ordre d’apparition) : Loïc Guénin, Claude Labro, Céline Delatte, Thierry Llorens, Fany Ridel, Lucille Frank, Julien Soro & Emilie Lesbros

Musique (en fond sonore et dans la pastille sonore) par le Kami Octet composé de : 

  • Pascal Charrier : guitare, composition, direction
  • Émilie Lesbros : voix
  • Leïla Soldevila : contrebasse
  • Nicolas Pointard : batterie
  • Paul Wacrenier : piano
  • Julien Soro : saxophone alto
  • Simon Girard : trombone
  • Jean-Brice Godet : clarinettes

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Pour les malentendant·es, les trois épisodes sont entièrement retranscrits ci-dessous

Le M![lieu] transcription épisode 01

Intro de l’épisode 

Marie-Cécile Drécourt :

Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans ce premier épisode de la saison 06 d’Esperluette, le podcast qui va vous faire écouter les savoir-faire, la culture et le patrimoine dans le Vaucluse. Je suis Marie-Cécile Drécourt, la productrice de ce podcast et depuis 2018 je donne la parole aux vauclusiennes et vauclusiens passionné·es par leur métier ou leur projet  pour vous les présenter et vous montrer ce qui les anime.

Chtie d’origine, le Vaucluse est mon territoire d’adoption. Même si j’y habite depuis 15 ans, j’essaie de toujours garder un peu ce regard de celle qui visite une région pour la première fois. Et si j’aime autant y vivre c’est pour ses paysages très variés, ses lumières incroyables toute l’année et surtout pour les personnes qui croisent mon chemin et qui font la force et la spécificité du Vaucluse. C’est ce que j’ai envie de vous faire entendre dans ce podcast.

Pour ce début de saison, je vous propose un format un peu différent de ce que vous avez eu l’habitude d’entendre, une série de trois mini reportages. Direction Sault  pour vous parler d’un lieu extra-ordinaire, le M![lieu].

J’ai passé une journée entière avec eux pour bien comprendre les tenants et les aboutissants du projet et ressentir l’énergie du lieu.

Dans cette première partie du reportage aujourd’hui Vous allez entendre Loïc Guénin, ancien professeur de musique du collège de Sault, musicien, compositeur , directeur artistique de la Compagnie Le Phare à Lucioles et donc du  M![lieu].

Et Claude Labro, le Maire de Sault qui joue un rôle central dans la réalisation de ce projet.

Mais avant de comprendre comment ce projet a pu voir le jour et ce qu’il va apporter à Sault,  fermez les yeux et imaginez un grand bâtiment ancien, classé aux Monuments historiques, perché dans le village de Sault, un village connu en été des touristes pour sa vue imprenable sur les grands champs de lavande, et des cyclistes qui se lancent le défi de monter le Ventoux. 1300 habitants et ce bâtiment laissé un peu à l’abandon depuis plusieurs années qui va être transformé en lieu culturel.

Ca y est vous y êtes ? Gardez les  yeux fermés on se pose devant le plan des rénovations en cours avec Loïc pour qu’il  nous fasse  visiter.

La visite du M![lieu] :

Loïc Guénin :

Là, tu vois le plan de ce qui est prévu. On rentre, il y a un grand plateau qui sera les bureaux.

Au milieu du M![lieu], ce sont les bureaux des salariés. Derrière, il y a ce qu’on appelle la grande salle, la future salle de spectacle. C’est une jauge 190 debout, ce qui est pas mal pour un village de 1300 habitants, c’est parfait.

Et puis, on a une tribune rétractable pour le cinéma, avec des vrais sièges cinéma, qui se déplient et qui se rangent, qui permet d’avoir une jauge à peu près 50 places pour le cinéma.

Autour, on a deux plateaux de travail pour les artistes. Un que tu as vu en activité avec un groupe qui est en train de travailler en ce moment. De l’autre côté, un autre plateau dédié plus au son. Celui-là sera plus dédié à la danse, au théâtre, etc.

Un bar, café, cantine, très important, lieu de convivialité.

Derrière, le plateau dans lequel on se trouve actuellement où on a mis les bureaux, parce qu’on est en travaux, mais c’est plutôt un plateau qui sera dédié aux arts visuels, labo photo, plasticien, etc.

Et puis un endroit où on peut recevoir des groupes aussi. L’école étant juste derrière, ils peuvent arriver par ici et bénéficier du lieu.

Ensuite, il y a une régie, donc un endroit où il y a tout le matériel stocké. C’est un peu le royaume de Thierry, où il y a tout son matos, mais c’est aussi un endroit où il va y avoir un endroit pour bricoler, couper, souder, tailler, pour les décors, pour bosser avec les artistes.

Et puis, au-dessus, on a, sur cette partie centrale, une résidence d’artistes qui mérite d’être vraiment juste au-dessus du lieu. Et du coup, quand les artistes sont en résidence, c’est très pratique, ils peuvent descendre, travailler très facilement. Il y a cinq chambres actuellement, mais il y en aura sept. Donc, sept chambres doubles, plus un espace cuisine, deux salles de bain.

Après, il y a le bâtiment annexe derrière, le bâtiment associatif, où il y aura l’école de musique et le foyer du 3e âge. Puis ensuite, tous les extérieurs. Toute la cour va être aménagée avec une rampe pour rendre le bâtiment accessible PMR. Donc, une rampe qui va à la fois nous servir d’accès à la terrasse qui donne sur le bar, qui est juste là, qui sera une terrasse ombragée avec de la revégétalisation,  des tables, etc. Et qui pourra servir aussi un petit peu de gradin pour faire des petites choses dehors, ici.

Donc, tout ça fait 700 m2, plus les extérieurs, avec un potentiel incroyable pour accueillir… Alors, la priorité, c’est… accueillir des artistes en résidence qui viennent travailler ici, qui viennent chercher, penser, expérimenter, voilà, au plateau. On aménage le plateau en fonction de leurs demandes. C’est aussi, avant tout, le lieu de la compagnie. Donc, c’est là que, nous, tous nos projets naissent et qu’on répète. Mais c’est aussi un lieu de diffusion, puisqu’il y aura un concert par mois, tous les 15 du mois, puisque le lieu s’appelle Le M![lieu]. L’idée, c’est que, du coup, d’habituer les gens à dire le 15, c’est le milieu du mois, je vais au M![lieu], avec une proposition assez éclectique. Alors, prioritairement du son et de la musique, mais pas seulement. Et surtout, de la musique très éclectique, baroque, classique, pop, contemporaine, expérimentale, jazz, enfin, voilà. Plus le cinéma, plus des sorties de résidence, plus des rencontres avec des artistes, plus des ateliers, plus…

Voilà, c’est un lieu qui va être extrêmement vivant et actif tout au long de l’année.

La genèse du projet :

Marie-Cécile :

Voilà, le décor est posé. Maintenant, reprenons avec Loïc et le Maire la genèse du projet pour comprendre pourquoi cet ancien collège va abriter ce lieu culturel multi-activité.

Loïc Guénin :

Je suis artiste, et donc, comme la plupart des artistes, j’ai une compagnie, qui est, en fait, la forme associative qui permet aux artistes de vivre, de produire leurs spectacles, de les développer, d’employer du personnel si besoin, etc. Donc, moi, ma compagnie s’appelle Le Phare à Lucioles, elle a été créée en 2005.

À l’origine, elle a été créée pour porter les projets que je menais au collège de Sault, où j’étais professeur de musique et où je faisais de nombreux projets, déjà avec des artistes en résidence, des concerts, des spectacles, un festival qu’on a créé à ce moment-là qui s’appelait Sons Dessus De Sault. Donc, j’ai créé cette compagnie pour aller trouver des fonds au-delà de l’éducation nationale, de ce que je pouvais espérer à l’éducation nationale, parce qu’ils n’étaient malheureusement pas très gros, et je crois que ça a encore baissé depuis. Et du coup, cette compagnie m’a permis d’aller chercher des sous au département, à la ville, etc., et à développer un peu des projets d’action un peu plus ambitieux. Et puis, quand j’ai démissionné en 2014, c’est devenu la compagnie qui porte mes projets de création. Aujourd’hui, cette compagnie, elle emploie cinq personnes qui travaillent à mes côtés pour développer, produire, faire soutenir, faire la régie technique de tous nos projets, qui tournent au national et à l’international, puisque la majeure partie de notre activité, c’est la tournée. Donc, on part avec notre matériel, on donne des concerts.

Il se trouve qu’à partir de 2018, on a proposé à la mairie qui nous a alertés sur le fait que la disparition du projet du collège avait créé une sorte de trou, de creux. Et le maire m’a dit : « Propose-nous quelque chose. »

Et je lui ai dit, peut-être qu’une des idées, ce serait d’installer la compagnie dans ce lieu qui s’appelait à l’époque l’Ancien Collège, qui est un bâtiment communal et qui était un peu à l’abandon depuis une dizaine d’années, depuis la fermeture du musée. Et du coup, on s’est installé dedans, le projet a été validé avec un vaste projet de réhabilitation.

On a renommé ce lieu Le M![lieu]. Donc, Le M![lieu], c’est le nom du lieu qui abrite la compagnie et qui nous permet aujourd’hui de porter un projet où on accueille des artistes en résidence, où on fait de la diffusion, de concerts, de spectacles, des ateliers, des projets de médiation. C’est une sorte de fil qui se tend et qui s’étire et c’est une très belle histoire qui est en train de se mettre en place.

Claude Labro :

Ici, nous sommes historiquement dans l’Ancien Collège des Garçons. C’était l’école des garçons, à l’époque c’était comme ça. Donc, c’est un lieu qui a toujours connu la culture puisque le collège, c’était déjà ça. Et le temps passant, le collège a déménagé pour créer l’établissement moderne en haut du village. Et puis, ce bâtiment est resté un petit peu dans son coin et donc à nous à reprendre le flambeau de ce bâtiment. Mais qu’est-ce qu’on en fait ?

L’idée, dans un premier temps, c’est de dire on va déplacer la mairie, effectivement. C’était tentant, mais en même temps, faire une mairie dans un bâtiment pareil, ça veut dire que le maire, il a un bureau de 40 mètres carrés avec une moquette bien rouge, bien grande, mais ça ne porte rien. Donc, avec les relations qu’on avait avec le Phare à Lucioles depuis de nombreuses années, on s’est mis à dire qu’on pouvait en faire quelque chose. Et Loïc, avec ses idées de développement de sa compagnie, on a un tandem qui pédale en même temps pour que cette année, on puisse extraire de ce lieu magique un lieu de culture à part entière qui profitera à toute la population et pas que. Parce que l’idée, c’est quand même de rayonner un peu autour de ça.

Nous, on veut garder le patrimoine, mais il faut que ce soit un patrimoine qui fasse une relation avec le temps moderne. C’est pour ça que, si vous vous êtes promenée dans le village, vous avez peut-être remarqué qu’il y a l’église qui est classée monument historique, mais en même temps, à côté, on a des fresques tout à fait modernes.

On vient d’inaugurer le chemin des Lavoirs, donc restaurer des Lavoirs pour garder cet esprit du patrimoine. C’est recréer dans ces endroits-là des lieux de rencontre puisqu’autour des Lavoirs, quand même, c’est un lieu de vie. Donc, c’est essayer de trouver des animations autour de ces lieux pour qu’on continue à garder ces relations sociales entre nous dans le village. Les gens qui viennent à Sault, il y a des paysages et des choses, mais il y a aussi d’autres choses. Il y a de la culture qui est tout à fait intégrée au milieu des habitants.

Le montage et le financement du projet

MCD :

OK, l’idée est belle. Les envies de Loïc et son équipe sont grandes. Elles peuvent même paraître un peu trop grandes pour un village comme Sceaux qui, pour beaucoup, donne l’impression d’être au bout du monde vauclusien. J’ai donc voulu savoir comment ce projet était financé et qu’est-ce que ça allait apporter au territoire.

LG :

Plutôt que d’aller en ville, je me suis dit peut-être que c’est l’occasion de dire on reste ici et autour du fait d’installer la compagnie ici, d’installer ses salariés ici, on crée une activité, une dynamique en créant de la résidence d’artistes, en réhabilitant le lieu. Et donc, on a dessiné un projet et créé un budget qui était évidemment très gros. 2,4 millions au départ. Aujourd’hui, on est plutôt à 2,6 millions, 2,7 millions.

Mais tout de suite, l’État s’est engagé à suivre le projet, la Région, le Département. Donc, la commune met à peu près 500 000 euros et tout le reste, c’est des fonds qu’on a réussi à trouver et qui arrivent de l’État, de la Région, du Département, ce qui est assez incroyable et extraordinaire.

On est dans une région où la culture est quand même très présente et très suivie. Il y a tout le travail que je faisais au collège depuis 15 ans. C’était une forme de continuité, du coup.

Je pense qu’on est tombés dans un bon moment, bon endroit, bon moment. On est en lien avec l’État depuis toujours, ils savent ce qu’on fait. Il y a une volonté de développer, d’accueillir, de soutenir les projets qui se développent. Et j’adore M. Claude Labro, le Maire. Je trouve qu’il est vraiment extraordinaire, mais j’étais à peu près sûr qu’il dirait que c’est trop gros. Et en fait, le Conseil municipal s’est réuni et ça a été voté à l’unanimité. C’est-à-dire que même l’opposition, quelque part, a dit « bah oui, c’est gros, mais c’est la continuité que Loïc faisait pour le collège. » Il y a eu vraiment une dynamique assez belle qui s’est installée sur le village autour des projets que je menais au collège. Donc il y a une sorte de confiance qui était là.

C’est sûr que si j’étais arrivé comme ça, artiste qui débarque et qui dit « on va faire un lieu dédié à la création artistique contemporaine », bon, voilà, ça ne serait pas passé et c’est normal. Je connais ici tout le monde, tous les gens aujourd’hui qui ont entre 20 ans et 35 ans, je les ai eus en cours, ils ont des très bons souvenirs de ce qui s’est passé. Et puis, j’ai toujours été actif pour le village et pour le territoire. Donc il y avait cette confiance-là. Et puis il y avait l’engagement d’un Maire qui a cru et qui a dit « on y va, on fonce, on mise tout sur la culture, aujourd’hui qu’il arrive de l’international pour travailler ici, plus de la diffusion. »

On est quand même, je répète toujours ça, on est dans un lieu où le premier cinéma est à 45 minutes de voiture, la première scène nationale à 50 minutes. Donc là, nous, l’idée c’est de dire aux gens « en fait, ce n’est pas parce qu’on habite au fin fond de la campagne qu’on n’a pas le droit à la culture et le droit à accéder à des rendez-vous avec des artistes. » Et donc maintenant, ça va se mettre en place et on est ravis de ça.

CL :

C’est l’inconnu qui fait peur. L’inconnu qui fait peur et puis aussi le coût que ça peut entraîner pour nos collectivités, c’est quand même relativement lourd.

Et à ce sujet, on a pu bénéficier d’aides conséquentes de la Région, de la DRAC et tout ça qui ont permis d’arriver à un projet qui au final, le socle qu’il nous reste à financer n’est pas si énorme que ça. Nous, le problème c’est de gérer les flux financiers mais après, au final, ce ne sera pas un beau bâtiment avec beaucoup d’intérêt du public et pas trop à la charge du village non plus.

Un grand projet culturel qui doit s’intégrer dans le territoire

LG :

On travaille main dans la main avec la commune de Sault qui mise énormément sur la culture, ce qui est juste magnifique.

CL :

Pour pouvoir grandir, on va dire tout simplement, il faut être curieux et la culture amène son lot d’interrogations. On peut changer, on peut trouver son bonheur dans un livre, dans un tableau, dans une musique, une pièce de théâtre. Donc, ça fait partie de l’être humain ça. L’évolution de l’être humain ça passe par l’évolution de soi au travers surtout de  la curiosité.

MCD :

La culture comme outil de lien, de dynamique économique et sociale. Là, on est d’accord sur le papier c’est génial. Mais un chantier d’une telle ampleur c’est long et puis de la création artistique contemporaine, on peut penser que ce côté intellectuel demande à déployer beaucoup de pédagogie pour que le lieu soit vraiment au centre du village à la fois physiquement et dans les esprits des habitants, des habitants et des visiteurs.

CL :

La difficulté que l’on a, c’est que c’est un chantier de longue haleine. On fait un travail de rénovation et de structuration parce qu’il n’y a pas que la rénovation, il faudra que tout ce lien se fasse avec la population. C’est un peu long et jusqu’à présent, on ne pouvait pas trop montrer des choses puisque les premiers temps, c’est d’abord on a passé presque un an à faire des études donc les études ça produit des études, des papiers, mais il n’y a rien de concret en fait.

Il n’y a que ceux qui sont dans le cœur du chantier qui connaissent un peu ce qui va se passer. Donc après à partir du moment où on a pu commencer à refaire des concerts, des choses comme ça, c’est devenu un peu plus vivant, mais malgré tout ça reste un peu un lieu encore un peu mystérieux. Ça va changer.

LG :

Je souhaite qu’il trouve son autonomie, qu’il trouve sa respiration, sa place dans le village par rapport aux habitants et aux habitantes. Certains ont très bien compris et viennent et sont à la maison parce que ce qu’on fait pour l’instant, on est toujours complet et c’est super, mais on a des petites jauges et donc c’est complet. On va continuer à travailler à ce que tous les gens ici comprennent bien ce qu’on est en train de faire parce que c’est pas toujours facile à comprendre.

Bien sûr je le conçois, c’est quand même beaucoup d’argent pour un lieu qui est communal, qui aurait pu être peut-être la mairie pour certains et certaines, qui aurait pu être un musée de la lavande par exemple. Là, on fait complètement autre chose donc forcément il y a des gens à qui ça plait,  et qui disent … Beaucoup, nous disent : « c’est incroyable un lieu comme ça ici, mais c’est extraordinaire, on est tellement heureux d’avoir ça. »

Mais il y a aussi des gens qui comprennent moins, qui se posent des questions, qui s’interrogent, et c’est normal, ça prendra encore du temps. Donc l’idée c’est de travailler au maximum avec elle et eux pour qu’ils viennent voir, qu’ils soient curieux, qu’ils se rendent compte en fait de ce qui se passe ici et que en fait, en fait pour moi je raconte ça souvent, mais je pense que c’est très important de comprendre que dans un village toute l’économie tient sur justement ces énergies-là, c’est-à-dire qu’en fait nous on est installés ici au même titre que la boulangère, le fleuriste, ou le mécanicien, l’agriculteur, tout ça, l’école

Tout ça ce sont des choses qu’il faut défendre et qu’il faut maintenir pour que le village soit attractif, vivant, collectif. Et en fait, il n’y a pas de concurrence à cet endroit-là. Plus il y a de choses, mieux c’est. C’est le seul endroit peut-être dans le monde occidental et capitaliste où il n’y a pas de concurrence. C’est cet endroit de dire, mais en fait, plus il se passe de choses, mieux c’est. Plus il y a de commerces, plus il y a d’énergies, plus il y a d’associations, plus il y a de projets et mieux c’est, c’est vivant. On est ensemble, on partage. Donc en fait, je pense que de fait, ça va se faire. Je suis un éternel positif et utopiste, mais je sais que ça va se faire, et d’ailleurs, on a déjà la preuve que ça fonctionne.

Et pourquoi ça s’appelle le M![lieu]?

MCD :

Maintenant que vous avez découvert le projet, deux dernières questions se posent. Mais pourquoi ça s’appelle le M![lieu] ? Et même s’il s’y passe déjà beaucoup de choses, quand est-ce qu’il ouvre officiellement ?

LG :

Le M![lieu] s’appelle le M![lieu] pour plein de raisons. Au départ, c’était parce que quand il est né, l’idée a germé. On parlait beaucoup des tiers-lieux, donc tout de suite évidemment, quand j’ai commencé à prendre un peu les contacts, on m’a parlé, « Ah, mais c’est un tiers-lieu. » Et je me suis dit, « Bah non non, c’est pas vraiment un tiers-lieu, » parce que le tiers-lieu, il y a souvent l’identité économie solidaire, il y a souvent l’axé au numérique. Nous, c’était pas du tout cet objectif-là. Donc je me suis dit, « Bah c’est pas vraiment un lieu de diffusion, c’est pas un tiers-lieu, c’est un milieu. » Voilà. Et puis, il y avait aussi l’idée qu’on était au milieu du village. En effet, que souvent, on nous renvoie à la figure que, « Ah bah ça, c’est loin. »

 Et moi, j’ai dit toujours, « Bah non, c’est pas loin, c’est au milieu. C’est le reste qui est loin. »

Dans mes projets, moi de créations artistiques, je suis beaucoup en lien avec le paysage et l’écosystème. Donc les milieux endémiques, et donc c’était aussi un jeu de mots avec ça, de travailler en relation avec le territoire et donc en étant un milieu, une entité qui vit, qui est en relation, qui crée un écosystème. Voilà, c’est ça.

Ouverture officielle le 15 septembre 2024 avec un concert d’Arthur H, qui est un peu le parrain qui est venu lancer les travaux il y a un an maintenant, avec un concert, qu’on n’a pas fait pas au M![lieu], puisqu’il était en travaux et tout ça, mais dans la salle polyvalente avec plus de 500 personnes qui se sont déplacées. Et il revient le 15 septembre pour vraiment lancer l’ouverture du lieu. A partir de septembre, ça va dépoter !

Conclusion

MCD :

Vous l’avez entendu, le M![lieu], c’est une entité vivante, vibrante, qui s’intègre dans l’écosystème du village de Sault pour le développer et le faire rayonner. Evidemment, pour gérer ce magnifique endroit il n’y a pas que Loïc. Il y a toute une équipe avec lui, et dans le prochain épisode, ce sont elles et eux qui vont vous parler du lieu, de leur mission, de ce qui les anime dans ce projet. Vous allez également entendre des artistes présents en résidence le jour de l’enregistrement pour comprendre pourquoi un tel milieu est si utile et si important.

Restez connecté·es, l’épisode 2 arrive bientôt !

Le M![lieu] transcription épisode 02

Intro de l’épisode 

Marie-Cécile :

Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans ce premier épisode de la saison 06 d’Esperluette, le podcast qui va vous faire écouter les savoir-faire, la culture et le patrimoine dans le Vaucluse. Je suis Marie-Cécile Drécourt, la productrice de ce podcast et depuis 2018 je donne la parole aux vauclusiennes et vauclusiens passionné.es par leur métier ou leur projet  pour vous les présenter et vous montrer ce qui les anime.

Chti d’origine, le Vaucluse est mon territoire d’adoption. Même si j’y habite depuis 15 ans, j’essaie de toujours garder un peu ce regard de celle qui visite une région pour la première fois. Et si j’aime autant y vivre c’est pour ses paysages très variés, ses lumières incroyables toute l’année et surtout pour les personnes qui croisent mon chemin et qui font la force et la spécificité du Vaucluse. C’est ce que j’ai envie de vous faire entendre dans ce podcast.

Pour ce début de saison, je vous propose un format un peu différent de ce que vous avez eu l’habitude d’entendre, une série de trois mini reportages. Direction Sault  pour vous parler d’un lieu extra-ordinaire, le M![lieu].

Le M![lieu] c’est le  fruit du partenariat entre la compagnie Le Phare à Lucioles et la Commune de Sault pour réhabiliter l’ancien Collège du village et en faire un lieu culturel atypique dédié à la création artistique contemporaine, au spectacle vivant, à la recherche et à l’expérimentation dans ce territoire rural isolé.

Le M![lieu] c’est le  fruit du partenariat entre la compagnie Le Phare à Lucioles et la Commune de Sault pour réhabiliter l’ancien Collège du village et en faire un lieu culturel atypique dédié à la création artistique contemporaine, au spectacle vivant, à la recherche et à l’expérimentation dans ce territoire rural isolé.

Pour faire vivre ces 700m² en plein centre de Sault, il faut une équipe et aujourd’hui je vous propose de la rencontrer. Ils sont 6 en comptant Loïc, le Directeur artistique que vous avez entendu dans le 1er épisode. Dans cet épisode, il ne manquera que Cécile qui travaille sur la communication et qui était en formation le jour de l’enregistrement.

Première à prendre le micro, c’est Céline qui travaille à l’intersection de la médiation et de la communication, c’est elle qui m’a aidé à organiser cette journée, je lui laisse poser le décor.

Le M![lieu] à quoi ça va servir pour le territoire ?

Céline :

Je suis Céline, Céline Delatte, je suis à l’intersection de la communication et de la médiation. Le M![lieu], c’est un projet de territoire, qui est ancré naturellement dans ce territoire si particulier et puis c’est toutes des problématiques, des contraintes, mais qui donnent du coup, des occasions de créer des ponts hyper intéressants à des endroits vraiment très spécifiques où il faut aller chercher des publics, on n’est pas là « faut venir à tout prix !! ». C’est trouver aussi l’intérêt pour eux de se dire « Ok, on a un lieu culturel ». C’est sûr, quand tu te balades, tu vois les gens qui sont là depuis 70 ans à Sault, ils ne comprennent pas trop ce qui se passe. Pour eux, en fait, c’est quelque chose de séparé. Ah, la culture, on met plein d’argent dedans. Alors oui, c’est un lieu pour les artistes, mais c’est surtout un lieu pour que le monde, les publics, rencontrent les artistes, en fait. Et c’est un lieu qui est voué à faire vivre le village, à le faire rayonner. Tu vois, donc là, on est en train de créer un truc à petite échelle, vraiment à l’échelle d’un village, avec une identité hyper forte et en même temps, des gens d’horizons différents. Mais ça crée une cohésion. Et le fait que les habitants se rendent compte qu’on ne fait pas une activité artistique juste pour l’activité artistique en elle-même. On le fait vraiment pour qu’il y ait un sens sur le territoire et avec les gens, en fait. On est une petite équipe, en plus, ça vu, c’est très familial. Et le lieu, c’est un cocon, un petit peu.

MCD :

Un très beau cocon en construction pour le moment. Un endroit où on s’y sent vraiment bien, malgré les bruits du chantier. Et je pense que ce qui fait cette belle énergie, c’est celle de son équipe, qui porte le projet à bras-le-corps et qui va vous expliquer ce qui l’anime dans ce lieu merveilleux. Je laisse donc la parole à Thierry, Fany et Lucille.

L’équipe parle du M![lieu]

Thierry Llorens :

Alors moi, je m’appelle Thierry, je suis le Régisseur général et technique de la compagnie. Pendant 18 ans, j’étais artisan maçon. Il s’avère que j’ai rencontré Loïc parce qu’à l’époque, il était professeur de musique au collège de Sault. Et il avait une classe qui était une classe CHAMAC (A Horaire Aménagé Musique et Art Contemporain). Et j’ai deux filles qui ont maintenant 24 et 22 ans, qui ont suivi tout le cursus de la 6e à la 3e avec ça. Et c’est au moment où la plus grande des deux est rentrée en 6e, que je suis rentré bénévole dans la structure du Phare à Lucioles.

J’ai toujours été musicien amateur. Je joue d’un instrument. Et effectivement, c’est toujours un milieu qui m’a passionné. Le fait qu’on soit dans un milieu artistique et qu’on est un peu là pour faire réfléchir les gens, donner du plaisir aux gens. Contrairement à avant, je construisais des maisons, je leur mettais un toit, mais c’est toute l’effervescence qu’il y a sur un plateau, les rencontres avec les artistes, les techniciens, le fait d’utiliser des techniques qui n’ont pas besoin d’être pérennes, donc qui peuvent être expérimentales, mais vraiment à l’extrême. Faire des choses avec des accrochages, de la scénographie imaginée, rêvée, et sans contrainte de se dire qu’il va falloir que ça tienne 20 ans. Et là, du coup, de pouvoir vraiment imaginer, bricoler des choses. Faire que ça marche, faire que ça crée quelque chose qui soit joli et qui fonctionne, qui crée un peu de rêve. C’est le fait de créer quelque chose d’extraordinaire, clairement, vraiment au sens vrai du terme. C’est-à-dire qu’on est en train de le créer ici, dans des conditions vraiment professionnelles, un lieu magnifique, qui est à taille humaine pour le coup. La salle de spectacle n’est pas démesurée : 195 places debout et un gradin de 44 places assises, qu’on pourra un tout petit peu étendre avec quelques chaises. Ça reste vraiment à échelle humaine, mais avec la  qualité d’une scène nationale. C’est ça qui me plaît.

Fany Ridel :

Alors moi, je suis Fany. Je suis en charge de la production de la Compagnie. La compagnie Le Phare à Lucioles qui porte les projets de Loïc. Et donc souvent, toutes ses créations, spectacles partent en tournée. Et moi, la production, c’est de la vente jusqu’à la réalisation. C’est toute l’administration. Donc, c’est-à-dire que je m’occupe des contrats de session, des contrats des intermittents, artistes, techniciens. Je m’occupe aussi de l’organisation. Réserver les logements, réserver les trains, faire en sorte que tout se passe bien, que tout le monde arrive à bon port, voilà, avec un budget raisonné. Le lieu, c’est le M![lieu], c’est où on est en train de tout revoir, tout refaire en grand. Avec, on pourra proposer des plateaux de travail au top, professionnels. Une résidence pour accueillir sept artistes en même temps. Voilà, c’est une super aventure. Travailler avec les publics, les gens, les habitants du village, mettre en place des ateliers de médiation, des ateliers de rencontres, de partage. On travaille énormément avec le collège, avec l’EHPAD. Voilà, c’est ça, la médiation, c’est créer du lien. Et ça, c’est vraiment un plus, quoi. On va pouvoir offrir un super outil aux habitants et au public un peu plus large.

Lucille Frank :

Donc moi, je suis Lucille, je suis la chargée d’accueil et la maîtresse de maison du lieu, du M![lieu] et de la compagnie du Phare à Lucioles. J’étais bénévole sur les dernières actions sur le festival Sons Dessus De Sault. Et j’avais très envie de travailler pour cette compagnie. Loïc, à l’époque, n’avait pas les moyens d’embaucher plus de personnel en salarié permanent. Mais il m’a dit, ton CV m’intéresse et je le garde et je te promets que le jour où j’ai les moyens de pouvoir t’embaucher, je t’embaucherai. Et il a tenu sa promesse. Je suis un peu la femme à tout faire, donc ça comprend l’accueil, le ménage, les runs, aller chercher les artistes, les ramener, accueillir le public, faire un peu de médiation aussi. Avec le projet des pastilles sonores, je mets en relation les musiciens, les musiciennes avec les commerçants du village. C’est un projet extrêmement novateur dans le milieu rural. Ça rejoint tous les univers : éducatifs, scolaires, culturels, sociaux. Pour moi, c’est un bouillon de culture et de vie. C’est un projet énorme, ambitieux et galvanisant. Parce que si on veut se faire un petit cinéma ou aller voir une pièce de théâtre ou un concert, on a minimum une heure de route aller-retour. Donc, ce n’est pas tout le monde qui a les moyens, qui a un moyen de locomotion et qui a les finances pour pouvoir se permettre d’avoir accès à tout ça.

Là, ça va être servi sur un plateau.

Un lieu dédié aux musiques de création et à une autre écoute de notre société

MCD :

Le M![lieu], c’est donc un bouillon de culture et de vie. C’est aussi un lieu dédié aux musiques de création et à une autre écoute de notre société.

LF :

Ce que j’aime, c’est le fait qu’il soit à contre-pied et qu’il se laisse aller à la création, à la créativité en permanence et qu’il sorte des sentiers battus. Certains ne comprennent pas forcément la musique de création, le travail de Loïc. Justement, le travail de médiation, il est beaucoup axé là-dessus. Faire découvrir qu’on n’est pas sur une musique binaire, on est sur quelque chose de complètement à contre-pied. Mais ça se mixe bien avec les artistes qu’on reçoit aussi en résidence et ça crée une énergie. Et c’est grâce au réseau aussi de Loïc qu’on arrive à tout ça.

CD :

Vraiment, j’écoute de tout. Enfin, je pensais, jusqu’au jour où je suis arrivée ici. Mais c’est aussi ça qui est intéressant, je pense. D’amener l’écoute ailleurs, de ne pas forcément proposer tout ce qu’on attend. Ici, on est vraiment dans de la musique. De la musique de niche, sur ce que fait la compagnie du Phare à Lucioles. Après, le but du M![lieu], ce n’est pas d’être que sur cette partie niche. C’est d’amener aussi quelque chose qui peut plaire au grand public. Ou du moins, des trucs plus classiques, tout ça. Mais aussi, d’ouvrir une porte sur la création contemporaine. Et de faire découvrir des nouveaux genres musicaux, tu vois. Et des nouvelles façons d’écouter. Ah tiens ça, ça me fait penser, je ne sais pas à quelqu’un qui marche dans la neige. Ça, je reconnais les bruits des oiseaux. Et du coup, dans cette musique qui est structurée complètement différemment. Les gens, ils ne trouvent pas les structures originelles qu’ils ont l’habitude d’entendre dans la musique. Et donc, ils peuvent s’accrocher à des petits éléments comme ça. Et se dire, ah ouais, ça, c’est… Enfin, c’est un truc onirique, quoi.

Le M![lieu] ce sont les artistes qui en parlent le mieux !

MCD :

Un lieu à la recherche de liens sur le territoire, mais également entre les arts. Un lieu où on s’ouvre l’esprit, on crée, on échange. Pour preuve, le jour de mon enregistrement, les artistes du Kami Octet  étaient sur place (vous les avez entendus en fond sonore de certaines interviews) pour répéter, avant d’aller jouer leur concert au Théâtre Durance, puis à Radio France – quand on vous dit que Sault est le centre du monde – l’occasion de leur demander leur regard d’artiste sur ce lieu, sur le projet… La preuve par l’expérience.

FR

Aujourd’hui, on reçoit le Kami Octet. Ils sont venus, ils nous ont demandé un temps de travail au plateau, ils recherchaient un lieu en fait. Donc, on les reçoit pour une journée de travail. Et ce soir, ils nous offrent un petit set que nous, on offre également à toute notre équipe. Voilà, équipe Phare à Lucioles, équipe de bénévoles aussi parce qu’on tourne, on travaille à peu près avec une petite vingtaine de bénévoles toute l’année qui viennent nous porter main forte sur les événements qu’on organise au M![lieu]. Ça nous permet de faire une petite soirée de fin d’année, bien agréable, avec un petit repas préparé par Lucille.

Julien Soro :

Alors, moi, je suis Julien Soro. Je suis saxophoniste du groupe Kami Octet pour ces deux jours au M![lieu] à Sault. Et sinon, je suis aussi saxophoniste, compositeur dans certains groupes, leader dans certains groupes, sideman dans d’autres, musicien de jazz avant tout, et de musique improvisée.

Emilie Lesbros :

Moi, je suis Émilie Lesbros, je suis chanteuse et je compose aussi de la musique. En ce moment, je travaille sur un projet. Qui s’appelle Onaliza, qui est plus musique actuelle et avec beaucoup de musique électronique, assez rythmée. Et je fais aussi partie de cet octet pour lequel nous sommes là aujourd’hui, qui s’appelle le Kami Octet. C’est une musique qui ne semble pas construite, mais pourtant, tout est écrit, donc c’est quand même très, très construit. Il y a tout simplement beaucoup de travail de répétition, justement dans cette fameuse phase de répétition. D’abord, il y a toute la phase d’écriture que Pascal Charrier a faite en amont. Ensuite, on se retrouve sur des… Il y a un temps de résidence assez long, enfin, c’est pas trop long non plus, mais il y a le temps, il y a cinq jours ou une semaine. Puis après, des concerts, ensuite un disque, etc. Mais c’est vrai que c’est un long travail de répétition et de timbre, de cohésion des timbres, de travail du son.

JS :

Donc, c’est un petit orchestre. Et dans les petits orchestres, il y a à la fois le travail de l’orchestre, de la composition, du timbre, et aussi dans nos musiques, il y a comment on fait vivre l’improvisation, et la vibration de l’instant créative à travers cette écriture-là. Donc, c’est tout ce travail de synergie qu’on répète et après qui se transforme encore quand il y a du public et quand c’est le live. Les scénarios et les idées d’improvisation et l’évolution créative dans cette musique, elle peut être en évolution très longtemps, jusqu’à épuisement au bout d’un moment, parce qu’on est juste fatigué de jouer cette musique et on a besoin d’une autre matière. Mais effectivement, c’est une matière qu’on malaxe. C’est comme une pâte à modeler, en fait. Et du coup, on crée des formes qui vont être à chaque fois un petit peu différentes, là où on a l’espace de créer des formes différentes. Après, il y a l’écriture, il y a la place pour l’écriture et des choses assez formelles aussi dans tout ça, quoi. Pour les artistes, d’avoir des lieux, là où ils peuvent s’exprimer, créer, répéter, croiser du public, c’est forcément bien.

EL :

Moi, j’ai passé… Je fais toujours des allers-retours, mais j’ai passé 10 ans complètement aux Etats-Unis, où on a peu de temps de création sur du long terme, en fait. Donc, c’est plus des petites répétitions avec tout le groupe, avec lequel on va partir en tournée. Et petit à petit, on va roder le répertoire sur les tournées. Donc, la démarche est complètement différente. On a peu de temps de création parce que tout est cher. Et les lieux, en fait, ça brasse, les groupes s’enchaînent dans les résidences. Donc, c’est plutôt du 2, 3, 4 heures par-ci, par-là. Mais il n’y a jamais un lieu qui va nous laisser leur espace pendant toute une semaine sans qu’il y ait d’autres projets qui viennent, etc. Donc, c’est beaucoup plus compliqué. Et on a vraiment beaucoup de chance de pouvoir avoir des lieux, comme ça, des temps de création longs et une super équipe qui nous accueille et qui nous laisse nous installer pour créer, composer, laisser libre cours à l’imagination et petit à petit créer le projet qu’on présentera à un public conquis, bien sûr.

JS :

Et puis de voir, effectivement, que dans des localités comme ça, il y a des forces créatives, il y a des gens qui s’organisent pour défendre justement les artistes, la création. Et comme disait Émilie aussi, les gens qui vivent dans cet espace, ça fait plaisir parce que c’est, oui, c’est des pointes positives. C’est des lucioles dans l’obscurité un peu actuelle où on a l’impression que tout est difficile. Donc, c’est bien de voir qu’il y a des gens très actifs qui font avancer le schmilblick.

EL :

Pour moi, c’est ce qui me manque actuellement en France, c’est que les styles se mélangent plus, les groupes se mélangent plus, les chapelles se cassent un peu et s’interéchangent et se brisent.

JS :

Surtout, il y a un élargissement d’une chapelle de musique un peu poétique, et moderne à la fois, qui, à mon avis, peut vraiment… Il y a une plateforme qui peut s’élargir. Moi, je le vois là où je travaille aussi à l’Orchestre National de Jazz. Ce pont essaye d’être fait avec la musique contemporaine, avec l’ensemble intercontemporain. Là, je vois ce dont on a parlé tout à l’heure avec le Directeur artistique du lieu qui est aussi sur ce combat-là. Et je trouve qu’il y a une belle plateforme à continuer pendant les 10-20 prochaines années d’élargissement de cette esthétique-là et mise au service, comme elle le dit, pour sensibiliser d’un public, pour sensibiliser ça à travers une poésie musicale, à mon avis, et en plus, une rigueur d’écriture quand même, et aussi des instrumentistes qui ont des forces de proposition avec chacun leur histoire, que ce soit à travers la musique classique, à travers, comme Émilie dit plus des fois, même la pop et la chanson, à travers la musique de jazz. C’est composer ensemble et trouver des styles hybrides. Pas forcément fusionnés, mais hybrides. Et c’est ça qui est intéressant, je trouve. Et ce lieu-là peut porter ces valeurs-là. C’est pour ça qu’on reviendra. C’est vrai, tu arrives dans un lieu comme ça, t’as envie de revenir parce que t’es super bien accueilli. Le lieu, en plus, il va se déployer. Donc, il n’y a qu’une seule chose. Moi, je pensais même avec Sweet Dog, on est tout à fait dans les possibilités de proposer un concert ou une résidence ou quelque chose des échanges d’actions culturelles, parce qu’on a un quintet aussi ensemble. Je pensais à ça direct. Et moi, j’ai plein d’idées dans la tête de groupes qui pourraient effectivement résonner dans ces lieux, enfin dans ce lieu, mais dans d’autres aussi. Et avec cette idée hybride et poétique.

Le M![lieu] vibre de belles énergies créatives

MCD :

Bon, je crois qu’après avoir entendu toutes ces voix, vous sentez un peu… ce qui m’a animée pendant cette merveilleuse journée à Sault. Ça fait tellement de bien de voir tous ces sourires, de sentir ces vibrations positives qui donnent des tonnes d’idées. Je laisse Céline et Loïc conclure cet épisode.

CD :

C’est vrai, je pense qu’en fait, si on… comme tu dis, ça vibre, je pense qu’on le ressent. On ne le voit pas visuellement, mais on le ressent. Tu vois, il y a une énergie, il y a une impulsion, il y a… Ouais, c’est… Ouais, c’est vibrant d’énergie, c’est vrai. Ouais, c’est… Je le vois, en fait. C’est… c’est marrant. Et j’espère qu’il fera vibrer au-delà du plateau et… de ce plateau et du plateau d’Albion.

LG :

J’aime ça, aujourd’hui, c’est-à-dire être à la fois connecté avec l’international, puisque je… Voilà, l’année dernière, on a tourné au Vietnam, au Canada, au Québec. Et en même temps, être ici, au contact des gens, programmer avec la même exigence, la même qualité, le même rapport, le même travail de relation. Ça, je trouve ça très, très beau. Et je fais pas vraiment de différence. C’est pas… Voilà, pour moi, le milieu rural, c’est… C’est une chance. Et je pense même que c’est l’avenir. Je… Voilà, beaucoup de gens pensent que l’avenir, c’est la ville. Moi, je suis pas persuadé du tout. Moi, je pense que l’avenir, c’est le rural. Et le… Retrouver, requestionner la mobilité, requestionner le rapport au local. D’ailleurs, on le fait beaucoup, en ce moment. On parle du vivant, on parle de… Bah, en fait, dans le milieu rural, on fait ça depuis toujours. On s’est jamais déconnectés de ça. Donc, voilà, c’est ça qui me plaît. C’est beaucoup de travail, beaucoup d’énergie, beaucoup de… Ça se fait pas en un claquement de doigts. Il faut pas arriver en pensant qu’on va révolutionner le monde. Voilà, les choses existaient avant nous, elles existeront après nous. C’est juste être à sa place, être en relation du mieux possible avec tout le monde et partager, ouvrir. Voilà, c’est une philosophie.

Conclusion de l’épisode :

MCD

Une belle philosophie, vous ne trouvez pas ? Alors, au départ, j’étais partie pour ne faire que deux épisodes. Mais vous en avez entendu parler un petit peu dans les interviews. Le M![lieu] fait vibrer et vivre le village de Sault, notamment avec des pastilles sonores. Alors, petit bonus, un troisième épisode arrive très vite, où vous allez comprendre comment elles sont créées et à quoi elles servent. Là, si après ces épisodes, vous n’avez toujours pas envie d’aller visiter Sault, je ne sais vraiment plus quoi faire.

Le M![lieu] transcription épisode 03

Intro de l’épisode

Marie-Cécile :

Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans ce nouvel épisode   d’Esperluette, le podcast qui va vous faire écouter les savoir-faire, la culture et le patrimoine dans le Vaucluse. Je suis Marie-Cécile Drécourt, la productrice de ce podcast et depuis 2018 je donne la parole aux vauclusiennes et vauclusiens passionné.es par leur métier ou leur projet  pour vous les présenter et vous montrer ce qui les anime.

Chti d’origine, le Vaucluse est mon territoire d’adoption. Même si j’y habite depuis 15 ans, j’essaie de toujours garder un peu ce regard de celle qui visite une région pour la première fois. Et si j’aime autant y vivre c’est pour ses paysages très variés, ses lumières incroyables toute l’année et surtout pour les personnes qui croisent mon chemin et qui font la force et les spécificités du Vaucluse. C’est ce que j’ai envie de vous faire entendre dans ce podcast.

Dans cet épisode on continue le reportage en trois partie enregistré à Sault au M ![lieu].

Le M![lieu] c’est le  fruit du partenariat entre la compagnie Le Phare à Lucioles et la Commune de Sault pour réhabiliter l’ancien Collège du village et en faire un lieu culturel atypique dédié à la création artistique contemporaine, au spectacle vivant, à la recherche et à l’expérimentation dans ce territoire rural isolé.

Dans les deux premiers épisodes consacrés au M![lieu] vous avez rencontré toute l’équipe qui porte le projet et le Maire de Sault pour vous expliquer en détails tout ce qui va se passer dans ce magnifique bâtiment et l’impact de ces activités artistiques sur ce territoire rural. Vous avez également entendu deux artistes en résidence le jour de mon enregistrement qui vous ont expliqué pourquoi ce type de lieu était si important pour permettre la création artistique.

Dans cette troisième partie, je vais faire un focus sur les pastilles sonores commandées à des artistes par le M![lieu]. Elles font vibrer le village de Sault depuis quelques mois vous allez l’entendre et elles m’ont inspiré un petit bonus à la fin de cet épisode.

L’écoute au centre des créations de Loïc Guénin

Mais avant ça, pour comprendre d’où vient l’idée des pastilles sonores, il est important de laisser Loïc Guénin, le Directeur artistique du lieu et de la compagnie le Phare à Lucioles vous expliquer ce qui l’inspire et l’anime dans ses créations.

Loïc Guénin :

Ce n’est pas une chose qui m’inspire en fait, c’est une multitude de choses qui m’inspirent. Mais je dirais que, si j’essaye de résumer un peu mon travail, aujourd’hui, maintenant, je dirais que le point central c’est l’écoute, la question de l’écoute. Ça c’est vraiment le point central. Avec l’impression, et je ne suis pas le seul à dire ça, mais l’impression qu’on est dans un monde où il y a énormément de sons tout le temps, mais avec très peu de monde qui sait écouter. Et non pas parce que les gens n’ont pas envie, mais parce qu’ils n’ont pas appris tout simplement. Parce qu’on apprend mal à écouter à l’école. Parce qu’on est dans une société qui mise plutôt tout sur le visuel. Quelque chose qu’on perçoit d’un cours en englobant d’une seule vision la totalité d’une œuvre, alors que la musique, comme on le sait, l’écoute, le son, nécessitent le temps. Se déplient sur le temps. Donc on ne peut pas encaisser la totalité de quelque chose, d’une pièce, comme ça, en une seconde. On ne peut pas l’englober, on ne peut pas prendre la totalité de l’émotion qu’elle envoie. Donc ça demande du temps, et donc c’est cérébral, et donc c’est intellectuel, et donc on commence à mettre de l’intellectuel dedans. Et du coup ça devient compliqué. Alors qu’en fait, il n’y a rien de plus simple et de plus beau que de lâcher prise et de laisser nos oreilles agir, c’est un muscle formidable et incroyable. Et du coup, c’est cette question-là qui m’intéresse. C’est comment retravailler la question de l’écoute et reconnecter les musiques de création contemporaine, exploratoire, expérimentale, avec les sons de tous les jours. Là, par exemple, on écoute la ville de Sceaux, et il se passe déjà plein de choses. On entend les travaux au loin, un groupe de jazz qui répète, des voitures qui passent. Donc c’est spatialisé, et c’est magnifique.

Pourquoi et comment ont été créées les pastilles sonores à Sault

MCD :

Réapprendre à écouter le monde qui nous entoure, ne pas uniquement focaliser notre attention sur les images mais également sur les sons, voilà une source d’inspiration qui me parle vous vous en doutez. Le M ![lieu] ayant pour objectif de créer du lien entre les artistes et les habitants et habitantes de Sault, l’idée de les créer des pastilles pour raconter le village paraît tout à fait logique. Mais alors quand est-ce qu’est née réellement cette idée ?

LG :

Les pastilles sonores, c’est née dans un contexte particulier, c’est née pendant le Covid. C’est née à un moment où on ne pouvait plus faire de concerts, mais les commerces étaient toujours là. Et je me suis dit, il faut qu’on trouve un moyen de reconnecter le public, les gens, et puis la musique, le son, la création. Et j’ai pensé à ce projet, et je me suis dit, tiens, les commerces traversent en ce moment les mêmes difficultés. En fait, tout le monde traverse les mêmes difficultés. Là, pour une fois, on est tous et toutes réunis sur un même constat de, oulala, là, qu’est-ce qui se passe ? Tout s’arrête, tout est compliqué. Et je me suis dit, tiens, c’est marrant, mais peut-être qu’il y a un moyen là de reconnecter les gens entre eux. Notamment des gens qui pensent peut-être se connaître, mais qui ont beaucoup de préjugés les uns sur les autres, et les unes sur les autres, mais qui ne se parlent pas souvent, en fait. Les artistes sont les commerçants, les commerçants sont les artistes. Et donc, j’ai proposé à des artistes de les inviter, de passer une journée dans un commerce, chacun et chacune, à la rencontre du commerçant et de la commerçante, de discuter, d’échanger, on les laisse entre eux. Et puis ensuite, nous, on fait une commande à cet artiste, pour qu’il crée une pastille sonore en hommage à cette rencontre, à ce moment. Donc c’est très varié, voilà. Et ensuite, cette pastille, elle est numérisée, et elle est écoutable via un QR code, qu’on fait faire sur une céramique à un artisan local, de Mormoiron, et qui est collé sur la façade du magasin. Du coup, les gens, en se promenant, peuvent écouter des pastilles sonores de différents artistes, compositeurs et compositrices, qui agrémentent la ville de son, et de petits documentaires, histoires, comme ça, liées à des personnes, ce qui est très très beau, évidemment.

Balade à Sault pour découvrir les pastilles sonores et les réactions des passants

MCD :

Le mieux pour vraiment comprendre le concept, c’est d’aller dans les rues de Sault, avec Céline qui est en charge de la structuration et la communication autour de ces pastilles . Suivez-nous, vous allez entendre un extrait d’une pastille sonore créé par Isabelle Duthoit  et vous allez voir l’effet est réussi puisque ça a fait réagir les passants !

Céline Delatte :

Dès que tu vois la petite céramique, là, hop, tu la scans, et t’es amenée sur la petite collection des pastilles sonores. Donc là, on est chez D’iza et d’ailleurs.

Hop, et on tombe, du coup, sur la pastille qui a été créée pour ce commerce. C’est Isabelle Dutoit qui a fait celle-ci, et elle s’appelle Pour Voyager. On la lance, et on commence le voyage.

MCD :

C’est bucolique.

CD :

Ouais, très bucolique.

On a créé plusieurs catégories, avec les pastilles qui ont déjà été créées. Il y en a qui sont plus créations documentaires. Il y en a qui sont plus musiques exploratoires. Ah, bonjour, ça va bien ? Ça va ? Oui, super. Je fais découvrir les pastilles sonores.

Alexis :

Les quoi ?

CD :

Je fais découvrir les pastilles sonores. Vous n’avez pas remarqué ces petites céramiques dans tout le village ?

Alexis :

Il faut, avec son portable, scanner ça, là ?

CD :

Eh oui, et il y en a plein disposées dans le village. Regardez en face, le bonheur est dans le chai, devant l’office du tourisme.

Alexis :

Et après, on a accès à quoi ?

CD :

À des petits morceaux de musique, comme ça, des morceaux de vie. Moi, j’aime bien les appeler comme ça, parce qu’en fait, le concept, c’est qu’il y a un musicien qui vient passer une journée chez un commerçant ou dans un lieu du village, quoi, et qui enregistre, qui…

Alexis :

Ça peut être n’importe quoi.

MCD :

C’est l’artiste qui décide.

CD :

Voilà, en fait, c’est l’artiste qui va venir, il va échanger avec vous, il va passer la journée. Et de ces échanges, après, il va créer un morceau à l’image de la rencontre, en fait. Lui, de ce qu’il a ressenti, et tout ça. De ce qu’il a vécu. De ce qu’il a ressenti, d’ailleurs. Et après, ça va être un petit morceau de musique qui va être disposé, comme ça, sur les façades. Et ça permet de… Non, mais vous allez voir, ça va prendre de l’ampleur. C’est qui qui fait ça ? Il y a des artistes qui viennent en résidence ou qui viennent en concert. Et on leur dit, ah, ben, tenez, il y a un super projet sur Sault qui va l’horizonner les commerçants et qui permet aussi de faire découvrir aux gens du village ou à ceux qui viennent découvrir le village, eh ben, de s’ouvrir à d’autres styles musicaux ou de faire une autre balade dans le village, quoi. De découvrir le village à travers un parcours sonore. Et donc, là, on est en train de penser vraiment comment on peut amener les gens à découvrir, à se balader, à vraiment aller à la rencontre.

Alexis :

Et là, c’était bien des champs d’oiseaux, là ?

CD :

Oui, ça, c’était des champs d’oiseaux, mais parce que c’était pour D’Iza et d’ailleurs. Et comme c’est une boutique où il y a plein d’objets de partout dans le monde, ben, la musicienne qui était là…

Alexis 

Ça m’a inspirée. L’artiste…

Rien que ça, déjà.

CD :
Ben, on va vous inviter, là, à faire le parcours sonore. Le parcours sonore avec nous, et on va réfléchir à ce que… Trop bien. Mais là, l’idée, c’est que les gens soient un peu curieux.

Conclusion du reportage

MCD :

Le but c’est d’être curieux , je ne vais pas vous dévoiler de toute cette pastille ici, puisque vous pouvez les écouter (je mets le lien en description de l’épisode) et encore aller à Sault pour les écouter directement dans le village.

Vous l’avez compris ces pastilles sont crées par des artistes sonores invités à rester une journée dans un lieu de Sault, et puisque j’ai passé une journée au M!(lieu) , je me suis lancée dans l’expérience pour rendre hommage à cette belle journée que j’ai passé là-bas, et à la générosité des personnes que j’y ai rencontrées.

Je vous laisse avec ma pastille sonore, soyez indulgents c’est une première pour moi, elle est surement largement perfectible mais elle a été faite avec cœur pour vous donner à entendre encore plus l’ambiance de ce lieu extra-ordinaire. Vous pourrez notamment entendre des voix et également des bouts de musique extraites du concert du Kami Octet donc le compositeur Pascal Charrier m’a très gentiment accordé la possibilité d’utiliser sa musique sur ce podcast.

Avant de vous la faire écouter pour conclure cette série reportage, je voulais remercier toutes les personnes que j’ai croisées ce jour-là de m’avoir si bien accueillie. Longue vie au M ![lieu] et à la Compagnie le Phare à Lucioles. ¨Sault ça peut paraître le bout du Vaucluse, mais finalement ce n’est pas si loin et vu toutes les belles énergies qui y travaillent chaque jour pour rendre ce village de plus en plus beau et attractif, il mérite vraiment le détour et ce toute l’année. Allez y voir un concert, scannez les QR codes pour voyager grâce aux pastilles sonores, rencontrez des artistes en résidence, vous ne le regretterez pas ! Je vous laisse donc avec ma pastille qui résume ma journée au Milieu, et je vous dis A très vite je l’espère -luette évidemment !

[Pastille sonore : Le M ![lieu] à Sault]


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