A Avignon, les jeunes s'engagent pour le droit des enfant - Unicef France - avec un spectacle au Chêne Noir - Episode spécial Podcasthon 2024

À Avignon, la jeunesse s’engage pour l’UNICEF

Carte localisation Chêne Noir Avignon - Interview Claudie Pion Pellet

Aujourd’hui, c’est un épisode un peu particulier puisqu’il est diffusé à l’occasion du Podcasthon, le plus grand événement caritatif qui rassemble plus 400 podcasts francophones. L’objectif : donner la parole à des associations pour leur permettre de présenter leurs actions et bien sûr appeler aux dons.

Cette année j’ai choisi de donner la parole à l’UNICEF France.

Pourquoi avoir choisi cette association ?

  • D’abord parce que cela fait 100 ans que la toute première déclaration des droits de l’enfant a été rédigée.
  • Et ensuite parce qu’une soirée particulière est en train de se préparer aux Chêne Noir à Avignon : la création d’un spectacle par 10 jeunes ambassadeurs et ambassadrices de l’UNICEF à Avignon et 10 jeunes en service civique d’Unis-cités. La jeunesse avignonnaise s’engage pour le droit des enfants et c’était important pour moi de vous en parler pour leur donner le plus de visibilité possible.

Ce spectacle, intitulé « Enfants des deux rives de la Méditerranée » sera joué le 6 avril. Mais l’engagement des jeunes ambassadeurs et ambassadrices de l’UNICEF se passe toute l’année vous allez l’entendre.

Dans cet épisode nous allons parler de créativité, de mixité sociale, de solidarité, de travail collaboratif entre plusieurs structures, encore un enregistrement où je suis repartie pleine d’enthousiasme .

C’est Claudie Pion Pellet, la chargée de l’engagement des jeunes à l’UNICEF France à Avignon qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions, ainsi que trois des jeunes qui participe à la création du spectacle : Camille, Quentin et Amina.

Bonne écoute !


Cet épisode d’Esperluette a été pensé, enregistré (mars 2024) et produite par Marie-Cécile Drécourt.

Un grand merci à l’équipe du Chêne noir de m’avoir accueillie un jour de répétition

Un grand merci à à Claudie pour avoir pris un peu de son temps pour répondre à mes questions et aux jeunes d’avoir accepté la présence de mon micro alors qu’ils débutaient à peine les répétitions.

Le Spectacle « Enfants des deux rives de la méditerranée » va donc se jouer le 6 avril, l’entrée est libre et il sera possible le soir-même de faire un don pour soutenir les actions de l’UNICEF France.

Si vous ne pouvais pas venir, vous pouvez déjà soutenir l’association en faisant un don ici :

https://team.unicef.fr/fundraisers/andre-eyraud

L’UNICEF dans le Vaucluse et toute la France est toujours à la recherche de bénévoles :

https://www.unicef.fr/nous-rejoindre/devenir-benevole/

et de jeunes qui souhaitent s’engager en tant qu’ambassadeur et ambassadrice :

Peut-être que cet épisode aura susciter des vocations.

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Vous pouvez aussi partager cet épisode pour faire connaître aux personnes autour de vous les actions menées par l’UNICEF . Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui le feront.

Création graphique de la carte : Maxence Brun

Pour les malentendant·es, les deux épisodes sont entièrement retranscrits ci-dessous

Merci à Autoscript qui me permet de faire toute la retranscription de mes épisodes

Intro de l’épisode

Bienvenue dans ce nouvel épisode d’Esperluette, le podcast qui va vous faire écouter le Vaucluse. Je suis Marie-Cécile Drecourt, la productrice de ce podcast, et depuis 2018, je donne la parole aux Vauclusiennes et aux Vauclusiens passionnés par leur métier ou leur projet pour vous les présenter et vous montrer ce qui les anime. Ch’tie d’origine, le Vaucluse est mon territoire d’adoption. Même si j’y habite depuis 15 ans maintenant, j’essaie de toujours garder un peu le regard de celles qui visitent cette région pour la première fois. Et si j’aime autant y vivre, c’est pour ses paysages très variés, ses lumières incroyables toute l’année, sa gastronomie, et surtout les personnes qui croisent mon chemin et qui font la force et les spécificités du Vaucluse. C’est ce que j’ai envie de vous faire entendre dans ce podcast. Mais pas besoin d’être vauclusien ou vauclusienne pour l’écouter, chacune de mes interviews peut vous inspirer, peu importe là où vous habitez.

Aujourd’hui, c’est un épisode un petit peu particulier puisqu’il est diffusé à l’occasion du Podcasthon, le plus grand événement caritatif qui rassemble plus de 400 podcasts francophones. L’objectif, donner la parole à des associations pour leur permettre de présenter leurs actions, et bien sûr, appeler aux dons pour les aider à les réaliser.

Pourquoi avoir choisi de donner la parole à l’UNICEF Avignon

Cette année, j’ai choisi de donner la parole à l’UNICEF France, pourquoi avoir choisi cette association ? Et bien d’abord, parce que cela fait 100 ans que la toute première déclaration des droits de l’enfant a été rédigée. Et ensuite, parce qu’une soirée particulière est en train de se préparer aux chaînes noires à Avignon. La création d’un spectacle écrit et réalisé par 10 jeunes ambassadeurs et ambassadrices de l’UNICEF à Avignon et 10 jeunes en service civique d’unicité. La jeunesse avignonnaise s’engage donc pour le droit des enfants, et c’était important pour moi de vous en parler pour leur donner le plus de visibilité possible. Je compte sur vous pour participer. Je vais partager au maximum cet épisode. Ce spectacle, intitulé « Enfants des deux rives de la Méditerranée », sera joué le 6 avril. Mais l’engagement des jeunes ambassadeurs et ambassadrices de l’UNICEF se passe toute l’année, vous allez l’entendre. Dans cet épisode donc, nous allons parler de créativité, de mixité sociale, de solidarité, de travail collaboratif entre plusieurs structures. Encore un enregistrement où je suis repartie pleine d’enthousiasme. C’est Claudie Pion Pellet, la chargée de l’engagement des jeunes à l’UNICEF France à Avignon, qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions. Je la laisse présenter et présenter les actions des jeunes ambassadeurs et ambassadrices de l’UNICEF .

Présentation Claudie Pion Pellet

Claudie Pion Pellet : Bonjour, je m’appelle Claudie Pion Pellet, je suis chargée de l’engagement des jeunes à l’UNICEF . C’est une action bénévole que je fais depuis 2-3 ans, depuis que je suis en retraite. C’est une action auprès d’un jeune public qui s’engage, qu’on appelle les jeunes ambassadeurs de l’UNICEF .

Qu’est-ce qu’un jeune ambassadeur de l’UNICEF ?

Un jeune ambassadeur de l’UNICEF , c’est quelqu’un qui décide, qui décide d’adhérer déjà à l’association UNICEF France qui est un peu sous la tutelle de l’Unicef Monde qui dépend de l’ONU. Il décide de s’engager, d’adhérer et de faire des actions qui correspondent aux valeurs de l’UNICEF France qui sont la sensibilisation aux droits des enfants, le fait d’essayer de récolter des fonds pour contribuer aussi à l’aide internationale et le fait de veiller même aux droits des enfants, même en France.

Marie-Cécile : C’est aussi pour cela que j’ai eu envie de présenter cette action lors du Podcasthon. Car quand on parle de l’UNICEF, on pense plutôt à des actions à l’international dans des pays dits en voie de développement.

L’UNICEF agit également dans l’hexagone

Claudie : En effet, c’est cela pour l’UNICEF qui dépend de l’ONU, qui travaille avec des grands bailleurs et des gouvernements surtout. Mais en France, c’est le cas d’UNICEF France qui agit au plus près des jeunes dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées pour les sensibiliser aux droits des enfants, pour aussi veiller au niveau des droits des enfants, au niveau du gouvernement, à ce que les droits des enfants soient respectés dans les gouvernements, dans les villes. Par exemple, la ville d’Avignon dans laquelle nous sommes, c’est une ville amie des enfants. La ville amie des enfants, c’est un accord qui a été signé entre l’UNICEF France et la maire d’Avignon pour que les Droits des enfants soient respectés dans la ville. Donc là aussi, la Mairie au niveau des écoles primaires entreprend pas mal d’actions pour que les enfants soient sensibilisés à leurs droits.

Et puis, il y a une veille aussi sur la pauvreté. En ce moment, on a beaucoup d’enfants en France qui sont dans la rue, qui sont des enfants de migrants, mais pas seulement. Et donc, il y a un plaidoyer qui est fait par la Présidence de l’UNICEF à Paris auprès du gouvernement pour qu’on fasse attention à ces enfants et à leurs droits : les protéger de la violence, les protéger de la pauvreté. Protéger leurs droits qui ont été votés dans une convention internationale.

Marie-Cécile : On voit donc que jeunes ou moins jeunes, on peut s’engager pour faire respecter les droits des enfants sur son territoire. Bien évidemment, j’ai aussi eu envie de comprendre comment Claudie est devenue bénévole pour cette association.

Comment Claudie est devenue bénévole à l’UNICEF France ?

Claudie : J’ai toujours eu un métier de service. J’ai eu deux étapes dans ma vie professionnelle. D’abord, psychologue de l’éducation. Et puis ensuite, j’ai fait du français langue étrangère. Et ça a été une deuxième partie de ma carrière professionnelle. Je suis partie à l’étranger. Et puis ensuite, j’ai eu des postes fixes d’attachée de coopération éducative. Et le dernier, avant ma retraite, il y a trois ans, était en Tunisie. Et en Tunisie, dans ce poste de coopération éducative, j’ai développé beaucoup de projets avec d’autres partenaires techniques et financiers de l’éducation, la Banque mondiale, l’Union européenne, l’Unesco, l’UNICEF . Donc j’ai vu sur le terrain aussi ce qu’était leur action. Et en Tunisie, il y a une sorte de clivage éducatif, social. Dans mon travail d’attachée de coopération, je travaillais pour l’Ambassade de France, j’ai vu comment on pouvait travailler ensemble. Et on a travaillé ensemble pendant trois ans. Et c’était très riche. Et c’était sur le thème de l’éducation. Quand je suis rentrée en France, c’est que la retraite, c’est un moment où on a du temps. Et c’était la période un peu vide du Covid. Pas dans ma tête, parce que moi j’avais plein d’idées, plein de projets. Mais il y avait très peu de choses. On ne pouvait pas aller au théâtre, on n’allait pas au cinéma. Tout ce qu’on imaginait faire le jour où on est à la retraite, ça a été le blanc.

Puis un jour, j’ai vu une annonce où on disait qu’on cherchait un chargé de l’engagement des jeunes en Vaucluse, bénévole, bien sûr. Et donc j’ai pris contact avec Monsieur et Madame Eyraud, qui sont les responsables de la délégation de Pertuis en Vaucluse. Et voilà, ça a commencé comme ça. Alors je me suis engagée dans d’autres choses. Je n’ai pas que cet engagement-là, j’en ai d’autres. C’est une manière de vivre ce temps qui nous est donné, où on a encore finalement beaucoup d’énergie. Et puis c’est tellement riche de retrouver le contact avec des jeunes de 12 à 20 ans. C’est la vie quoi, on est dans la vie !

Marie-Cécile : Voilà une belle manière de s’occuper pendant sa retraite, après une vie professionnelle bien remplie. Claudie s’engage et lance des projets qui lient les générations et font bouger les jeunes. Justement, qui sont les jeunes ambassadeurs de l’UNICEF et quelles sont les actions qu’ils mènent à Avignon ?

Les actions des jeunes ambassadeurs de l’UNICEF à Avignon

Claudie : Alors les jeunes ambassadeurs de l’UNICEF qui s’engagent ont entre 12 et 18 ans. Ce sont des jeunes collégiens, lycéens qui font beaucoup de travail. Qui font beaucoup d’actions lorsque je les suscite ces actions parce que mon rôle c’est de les mobiliser, de les motiver, puis après de les accompagner. Mais ils font aussi des actions dans leurs propres établissements scolaires.

Parce qu’ils ont monté ce qu’on appelle des clubs UNICEF. Donc là, dans leur club, dans leur établissement scolaire, avec l’accord de leur chef d’établissement qui accepte aussi que les droits des enfants soient un sujet dans leur établissement, ils créent des actions. Alors par exemple, au lycée Pasteur, l’an dernier, l’une des jeunes ambassadrices, le jour de la convention internationale des Droits des enfants, elle a rassemblé tous les jeunes de son lycée et elle a essayé de faire des jeux sur les Droits des enfants pour qu’ils en soient conscients.

Là récemment, au collège Vernet, qui est un collège public, pendant deux semaines, on a fait une exposition, en réalité virtuelle, sur la vie d’une petite Nigérienne pour que les jeunes de 6ème et de 5ème réalisent, d’abord dans quel monde eux ils vivent et un peu la chance qu’ils ont, et dans quel monde vit une petite Nigérienne aujourd’hui, qui doit, avant d’aller à l’école, aller chercher de l’eau à pied, dont les droits fondamentaux d’aller à l’école, d’avoir une bonne santé, d’avoir accès à l’eau, d’être une petite fille respectée, ne sont pas respectées justement. Et donc on a travaillé comme ça pendant deux semaines, avec moi bien sûr, mais avec les jeunes ambassadeurs, autour de cette exposition. Voilà des exemples d’actions dans lesquelles ils se… plongent, parce qu’ils le font vraiment avec intérêt.

Ça peut être très concret, très valorisant, et comme ils le disaient l’an dernier à la fin du spectacle, parce qu’on les a interrogés sur « pourquoi ils s’étaient engagés à ce point » – parce que ça leur a pris beaucoup de temps – ils disaient que pour eux c’est parce que c’était pour une cause qui est la cause des enfants, donc ils se sentent des enfants, on est un enfant jusqu’à 18 ans, mais aussi parce qu’ils le font dans la joie, et qu’en fait ça leur apporte beaucoup, ça leur apporte déjà d’être dans un groupe, et de communiquer, de se connaître, là maintenant avec cette mixité sociale qu’on essaye d’intégrer dans le Comité Alpes Provence, ça leur permet aussi de rencontrer des jeunes d’un milieu différent, et donc de partager d’autres valeurs, d’autres intérêts culturels, et c’est très enrichissant pour tous. L’engagement, c’est souvent aussi l’engagement dans une action collective, on n’est pas tout seul, c’est assez riche.

Marie-Cécile : La richesse du collaboratif, la force du groupe, voilà ce qui anime ces jeunes, et tous les partenaires de l’Assemblée nationale. C’est pour ça qu’on parle de cet événement à venir, le spectacle « Enfants des deux rives de la Méditerranée ». Mais pourquoi avoir choisi le Chêne Noir pour y présenter ce spectacle au public ?

Le rôle du Chêne Noir dans le projet

Claudie : Alors c’est une très jolie histoire, une histoire de rencontre, comme toujours. L’an dernier, le Comité UNICEF Alpes-Provence, puisque nous sommes tout un ensemble de petites antennes dans toute la région Provence Alpes Côte d’Azur, avait décidé de monter une opération pour un projet d’accès à l’eau, qui s’appelle Wash, qui est un projet UNICEF . Et donc on avait décidé de faire des événements pour récolter des fonds pour un projet d’apport de l’eau à Madagascar. Alors dans chaque antenne, les gens se sont réunis pour décider de ce qu’ils allaient faire, la plupart d’entre eux c’était des manifestations sportives, et puis lorsque, en tant que chargée de l’engagement des jeunes à Avignon, j’ai réuni les jeunes ambassadeurs, eux m’ont dit, mais nous on est au conservatoire, on fait de la musique, on fait du théâtre. Nous on imagine plutôt une action artistique.

Bon, mais quel théâtre ? Où ? Comment ? Alors tout était à construire, et donc j’ai contacté quelques théâtres, et c’est Le Chêne Noir qui m’a répondu le premier, parce que ça correspond à ses valeurs, et donc Julien Gelas était très intéressé par l’idée de faire quelque chose de l’ordre d’un soutien à l’UNICEF, et donc il m’a répondu oui. Alors après, ça a beaucoup paniqué tous nos jeunes, parce que ça voulait dire quand même qu’on était reçus dans un des plus grands théâtres de la ville, et donc il fallait absolument qu’on assure que ce soit de qualité, donc on a fait un spectacle vraiment à la va-vite, qui n’était pas dans le programme, mais qui s’est révélé, avec l’aide des techniciens du Chêne Noir, vraiment très sympa, avec l’aide de la communication, avec l’aide de tout le monde ici.

Et on a réussi à monter quelque chose qui venait d’eux, des jeunes, c’est-à-dire que l’idée était d’écrire des textes, parce que certains d’entre eux ont aussi des talents d’écriture, donc ils ont écrit eux-mêmes des textes sur les droits des enfants, donc ils ont choisi des pays dans lesquels les droits l’an dernier étaient bafoués, alors bien sûr il y avait eu le tremblement de terre en Turquie, bien sûr il y avait la Syrie, ensuite ils ont essayé de trouver un lien entre tous ces textes, donc ils ont scénarisé ça. Trois jeunes filles avaient écrit des textes, donc elles les ont lus, elles se sont entraînées à les lire, et on a fait des intermèdes musicaux à chacun de ces textes, parce que c’était des textes qui parlaient de choses un peu difficiles, bien sûr, avec beaucoup d’émotion. Elles les disaient, et nos petits artistes autour, au piano, au violon, ont fait des petits intermèdes. Il y a eu des intermèdes de danse aussi africaine, parce que l’une de nos jeunes ambassadrices est d’origine burundaise, et donc a fait une danse africaine, et puis on s’est associés à ce moment-là, on s’est dit qu’il fallait qu’on trouve un lien aussi pour que ce soit plus dans la mixité sociale.

Donc nous nous sommes rapprochés de la mission locale d’Avignon, à laquelle nous avons demandé la question toute simple, avez-vous des jeunes talents ? Et ils nous ont envoyé un groupe de jeunes qui faisait du rap d’une très grande qualité, un jeune qui dansait tout en chantant, et on a fait des intermèdes comme ça entre ces textes qui étaient très prenants sur le plan émotionnel, et on a fait des intermèdes assez joyeux comme ça, et ça a eu beaucoup de succès, les gens qui étaient là ont adoré, et on était très heureux, puis on a récolté un peu de fonds là aussi, parce que le spectacle était gratuit, et chaque spectateur donnait ce qu’il souhaitait.

La création du spectacle ‘Enfants des deux rives de la Méditerranée

Et puis voilà, ça a été un joli moment, et on en est restés là, et puis, oh surprise, le Chêne Noir nous a contactés, en nous disant voilà, l’année prochaine, on veut reprendre quelque chose avec vous, et on veut que vous soyez dans le programme officiel. Et voilà, nous y sommes.

Deuxième défi, parce que là, il fallait faire quelque chose d’encore plus pro, donc on est en train de le construire. C’est le début de notre travail de mise en scène aujourd’hui. Là, cette fois-ci, nous n’avons pas travaillé avec les jeunes de la mission locale, mais avec des jeunes du service civique. On a dix jeunes de Unis-cités, donc ces jeunes du service civique qui, eux, sont plus âgés, qui eux ne font pas partie de l’UNICEF, enfin, en tout cas, pas encore, mais qui s’engagent quand même pour cette cause, à l’occasion de ce travail qu’on leur demande, qui est complètement bénévole aussi. Ils se sont vraiment engagés, eux aussi, dans l’écriture.

Donc avec une autre association qui s’occupe d’accompagner les jeunes, on a fait des vrais ateliers d’écriture avec ces jeunes. Cette association s’appelle AGIRabcd, et donc ça fait à peu près quatre mois que ces jeunes travaillent sur des textes. Donc là, ils sont dix, et de notre côté aussi, ils sont dix, les jeunes ambassadeurs de l’UNICEF. De leur côté, les jeunes ambassadeurs écrivent aussi. Donc c’est un mélange de vingt jeunes, de douze à vingt-cinq ans. On va mixer tous ces textes, et le thème, c’est « Enfants des deux rives de la Méditerranée ».

Et lorsque nous avons choisi ce thème, c’était au mois de juillet l’année dernière, on l’a choisi parce que, bien sûr, c’était en lien avec les valeurs de l’UNICEF et son action, mais on n’imaginait pas à quel point ça allait être une actualité brûlante. Comme on va évidemment parler de la traversée de la Méditerranée, puisque le thème, c’est « Enfants des deux rives de la Méditerranée », on va évidemment parler de ces enfants qui fuient la violence, la misère, la guerre. Et puis aussi des enfants qui, une fois arrivés en France, vivent dans la pauvreté, l’exclusion, les difficultés pour aller à l’école, pour être reconnus, acceptés, etc. On s’est dit, le fil rouge, ça va être un doudou. On va parler de ce doudou qui va passer de main en main. C’est une idée à eux, pas à moi. Alors je ne sais pas, de temps en temps, je pense que le doudou sera au milieu de la scène. On n’est même pas encore arrivés à la mise en scène complète. Tout est en construction, mais je sais que ça va se faire, c’est un peu comme quand on pose plein de post-it sur un tableau puis que tout d’un coup, tout est clair. On a fait comme ça l’an dernier, et ce n’est pas que ça manque de professionnalisme – de toute façon, nous ne sommes pas des professionnels du théâtre -mais nous sommes tellement accompagnés par des gens qui ont un regard un peu plus professionnel. On va avoir une prof de théâtre, par exemple, qui vient nous aider. Et on est tellement accompagnés, puis on a nous-mêmes des idées qui finalement s’avèrent de belles idées. En fait, on n’est pas trop inquiets. Mais là, en effet, ce petit doudou je ne sais pas comment il va passer d’une main à l’autre.

Marie-Cécile : J’ai vraiment hâte de voir comment ce doudou si mignon va créer le lien sur la scène. Le jour de l’enregistrement, plusieurs jeunes étaient présents pour commencer à répéter le spectacle. J’en ai donc profité pour demander à Camille, Quentin et Amina de m’expliquer quelles avaient été leurs inspirations pour écrire leurs textes, et j’ai enregistré de tout petits extraits des répétitions pour vous donner envie de venir voir le spectacle.

Les jeunes parlent de leurs inspirations pour écrire leurs textes

Camille : Je me suis intéressée aux migrants libyens qui vont à Lampedusa. C’est l’histoire d’un petit garçon qui s’appelle Achraf et qui part de son village en Libye pour arriver à Lampedusa, en Sicile.

Cela faisait déjà 7 heures que Achraf, sa mère et son père marchent dans le silence de la nuit. Ils ont vu de nombreux paysages, quitté leurs maisons comme des voleurs, avec seulement un baluchon et un sac à dos. Quitté leur vie, dans le plus grand des secrets. Je sens que le petit Achraf me serre dans sa main comme il ne l’avait jamais fait, même lors de ses plus grands cauchemars. Après une petite pause et quelques gorges de thé brûlant, nous arrivons au port de Tripoli. Le soleil se lève à peine, mais les marins apprêtent déjà leurs bateaux. Certains sont partis depuis bien longtemps.

Quentin : J’ai écrit un premier texte inspiré par une photo d’un petit groupe d’enfants qui doivent avoir 4-5 ans. En fait, c’est vraiment un groupe hétérogène d’enfants et ça m’a inspiré. Je me suis dit qu’avec ce groupe, je peux peut-être représenter les deux rives de la Méditerranée et ne pas faire un focus sur un pays en particulier, un truc un peu moins précis, mais un peu plus global. Du coup, c’est comme ça que m’est venue l’idée de ce texte.

Ailleurs, où qu’on soit, on nous dit qu’on est d’ailleurs et qu’on devrait y retourner. On nous dit de retourner dans le pays de nos ancêtres, parce que c’est de là-bas qu’on vient, c’est là-bas qu’on devrait être. C’est nos racines, après tout. Et comme un arbre ne peut pas vivre sans, il faut y retourner, c’est dans notre sang. C’est les cultures qui ont bercé les jeunesses de nos mères, c’est les monts et villages qui ont vu grandir nos pères. Nos pôles l’appellent et nos noms l’épèlent. Sinon, on ne serait pas des Hicham, Béatrice, Andorre ou Nico.

Amina : On a choisi par rapport à des images qu’on nous a présentées, j’ai choisi une image où il y avait un petit garçon à l’école, et à partir de là, j’ai écrit un texte qui se passe au Soudan, un jeune qui s’appelle Ali, qui a toujours rêvé d’être architecte, mais que le Soudan est tellement pauvre qu’il est parti ailleurs pour pouvoir réaliser son rêve.

Au Soudan, il existe une ville proche où habite le petit Ali, petit garçon rêveur, architecte en devenir, d’un pays appauvri. Comme l’eau, sa vie se voulait être un long fleuve tranquille. Comme l’eau, sa vie était gâchée par les horreurs que l’on quitte.

Marie-Cécile : Ce sont vraiment de tout petits extraits, mais je pense qu’on sent déjà la puissance de ces textes écrits par les jeunes. Agrémentés de musique, peut-être de chorégraphie, et mis en scène grâce aux talents des équipes du Chêne Noir, je pense que ça va être un de ces spectacles qui marque les esprits, émeus bien sûr, mais surtout donne foi en l’humanité. Et puisque l’on parle du Chêne Noir, Claudie, pour conclure, avait envie de leur adresser un dernier message.

Claudie remercie le chêne Noir

Claudie : Alors, le Chêne Noir, c’est, comme je le disais, une très belle rencontre, une belle histoire avec l’UNICEF. D’abord, je crois que ça correspond vraiment aux valeurs du Chêne Noir, un théâtre populaire ouvert sur le monde. Et je dois vraiment, au nom de l’UNICEF, les remercier infiniment, parce que non seulement ils nous ont ouvert leurs portes, mais ils nous ont aussi permis de travailler mieux grâce à la disponibilité de leurs techniciens. Et puis, bon, c’est magnifique d’être dans ce programme officiel. Je crois que ça doit être unique en France, et que la présidente de l’UNICEF France observe ça avec beaucoup d’intérêt. Et voilà, donc encore merci à Julien Gelas et à toute son équipe.

Conclusion de l’épisode

Marie-Cécile : À mon tour de remercier le Chêne Noir de m’avoir accueilli un jour de répétition. Un grand merci à Claudie pour avoir pris un peu de son temps, pour répondre à mes questions, et aux jeunes d’avoir accepté la présence de mon micro alors qu’ils débutaient tout juste leur répétition.

Le spectacle « Enfants des deux deux rives de la Méditerranée » va donc se jouer le 6 avril 2024 au Chêne Noir. L’entrée est libre et il sera possible le soir même de faire un don pour soutenir les actions de l’UNICEF France.

Si vous ne pouvez pas venir le 6 avril, vous pouvez déjà soutenir l’association en faisant un don via le site de l’UNICEF. Je mettrai tous les liens utiles en description de cet épisode.

Vous l’avez entendu, soutenir l’UNICEF France c’est soutenir des bénévoles qui œuvrent pour le respect du droit des enfants et par ces actions c’est permettre à des jeunes de s’engager sur leur territoire en se dépassant, en créant, en collaborant avec d’autres associations.

Vous l’avez compris aussi, je suis une nouvelle fois sortie très enthousiaste de cette belle rencontre que j’ai partagée avec vous aujourd’hui. Alors si l’épisode vous a plu, faites un don, même un tout petit, tous les dons sont utiles. Vous pouvez aussi donner un peu de votre temps, Claudie est toujours à la recherche de bénévoles, des jeunes bien sûr, mais également des adultes, car à Avignon, elle est seule pour gérer tous ces projets.

Vous pouvez aussi partager cet épisode pour faire connaître aux personnes autour de vous les actions menées par l’UNICEF France. Un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui le feront. Je vous assure, chaque partage donne de la visibilité aux actions et ça les aide vraiment. Pour ma part, je vais maintenant travailler sur le montage de mon prochain épisode et je vous dis à bientôt, je l’espère-luette, évidemment.