Gilles Giordani, vidéaste et photographe - artisan de l'image et du son - interview sur Esperluette à l'écoute du Vaucluse

Gilles Giordani, artisan de l’image et du son

Aujourd’hui, je vous propose de rencontre Gilles Giordani, véritable artisan de l’image.

Avec sa caméra, il ne se contente pas de capturer des moments, il raconte des histoires, transmet des émotions.

Dans l’épisode, enregistré dans les ocres près de Bedoin, il parle de son parcours, de ses inspirations et de la manière dont il aborde chaque projet avec un regard unique et sensible.

« J’aime bien prendre le temps, c’est quelque chose qui pour moi est capital.« 

L’épisode aborde également de :

  • la complémentarité entre l’audio et l’image dans son travail pour enrichir l’expérience narrative d’un projet.
  • des évolutions technologiques et de l’impact des smartphones sur la photographie et la vidéo professionnelles.
  • et bien sûr du Vaucluse comme territoire parfait pour trouver l’inspiration et des lieux de tournages uniques.

Que vous soyez passionné par l’image ou curieux de découvrir les coulisses d’un métier créatif, cet épisode est pour vous.

Bonne écoute !

Les références citées dans l’épisode

Pour découvrir le travail de Gilles, rendez-vous sur son site internet : gillesgiordani.com, sa chaîne Youtube, Instagram @giordani_gilles

Quelques exemples de ses réalisations

NOUS, Orkidées Studio

Publicité Marie Blachère

Atelier Zadova par Thierry Chaléas

Teaser « Last birds »

Autres références

Le livre : La grammaire du cinéma – De l’écriture au montage : les techniques du langage filmé : Du story-board au montage, Introduction aux techniques du langage cinéma de Yannick Vallet

Ses inspirations :

Alexandre Astier

Hans Zimmer

Quentin Tarentino

Christopher Nolan

Marie-Cécile Drécourt - production de podcast à Avignon, Carpentras, Vaucluse, Monteux, Orange. Credit Photo : Audrey Papadopoulos

Produit par Marie-Cécile Drécourt

Productrice des podcasts Esperluette à l’écoute du Vaucluse & Esperluette en Mode Festival depuis 2018 avec 20 ans d’expérience en communication, je crée également des podcasts en marque blanche pour les entreprises, associations et indépendant·es et j’accompagne celles & ceux qui souhaitent créer leur podcast à le faire en toute autonomie.

Pour les malentendant·es, les épisodes sont entièrement retranscrits ci-dessous

Merci à Autoscript qui me permet de faire toute la retranscription de mes épisodes

Introduction de l’épisode

Bonjour à tous et à toutes, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode d’Esperluette !
Si vous découvrez Esperluette aujourd’hui, bienvenue ! Ce podcast vous invite à explorer le Vaucluse sous un nouvel angle. Je suis Marie-Cécile Drécourt, la créatrice de ce podcast que je produis depuis maintenant six ans. Mon objectif est de vous faire découvrir ce territoire autrement. et même si vous n’êtes pas Vauclusien·ne, chaque interview peut vous inspirer, peu importe là où vous habitez.

Après avoir réveillé vos papilles avec nos escales épicuriennes à Rasteau, c’est aujourd’hui au tour de vos yeux et de vos oreilles d’être mis à contribution. Nous allons parler d’images, en particulier de photographie et de vidéo d’entreprise. J’évoque rarement mon métier de communicante ici, mais c’est pourtant ce qui m’anime depuis 20 ans.

Et depuis six ans, j’accompagne les entreprises du Vaucluse dans la création de leurs podcasts. Je suis convaincue que c’est un outil de communication extrêmement puissant. Mais une des questions qui revient souvent lors de mes présentations, c’est « tu penses donc que la vidéo ne sert plus à rien ? ».
En France, on a souvent tendance à opposer les choses, alors qu’au contraire, elles peuvent être complémentaires. L’image et l’audio sont deux outils qui, lorsqu’ils sont bien utilisés, servent des objectifs différents mais tout aussi importants.
C’est pourquoi j’ai voulu donner la parole à un expert de l’image, Gilles Giordani, photographe et vidéaste. Il m’a donné rendez-vous dans un magnifique lieu, les ocres à côté de Bedoin, lieu de tournage de son prochain court-métrage pour discuter de sa vision du métier.
Vous verrez, l’audio a également une place importante dans son travail, bien plus qu’on ne pourrait le penser.
Je vous laisse en sa compagnie et on se retrouve en fin d’épisode pour découvrir comment poursuivre cette immersion en images avec Gilles.

Je vous souhaite une très bonne écoute !

Présentation Gilles Giordani

Gilles Giordani, j’ai 47 ans. Je suis papa de trois filles. Je suis vidéaste et photographe professionnel depuis 2015. Je travaille surtout pour les entreprises, aussi pour les mairies ou les institutions.
J’ai fait cela suite à une reconversion professionnelle en 2013-2014. J’ai fait l’IMCA. À l’IMCA, on apprend beaucoup de choses. On apprend le reportage, on apprend le court-métrage, on apprend la technique, on apprend la réalisation, le scénario. On voit un peu tous les métiers de l’audiovisuel.
J’ai fait pas mal de choses avant. À la base, je suis quand même un musicien : je suis batteur et guitariste. J’ai fait la Music Academy internationale. Mon univers, moi, c’est l’art, c’est la musique, c’est le cinéma, les séries, la pub.
Mon boulot, à moi, ne s’arrête pas au tournage. Un film se construit à partir d’une première idée ou d’une envie, en tout cas, d’un client. Qu’est-ce qu’il veut raconter à travers sa vidéo ? Même si c’est de la pub, justement, la pub est un très bon exercice parce qu’on doit raconter quelque chose en très peu de temps.
Et moi, là-dedans, je vais apporter mon savoir-faire ou mon expertise pour dire comment on raconte une histoire et comment on transmet le message, où est-ce qu’on va dans la vidéo. Et je peux aussi apporter forcément des idées de mise en scène, de style d’écriture, en tout cas, par mon parcours, parce que c’est ma culture. Je sais comment on raconte une histoire. Je sais comment on fait, comment on l’amène du début à la fin.

Comment il collabore avec les entreprises ? Et à quel moment il intervient dans un projet de création vidéo ou de reportage photo ?

C’est important que je sois intégré dans la boucle du début à la fin. Parce que déjà, un, je vais apporter l’expertise, on va dire, dans ce domaine en tant qu’écriture ou apporter des idées. Et au moins je suis au courant aussi de toutes les contraintes internes. Il faut que je joue avec ces contraintes-là, par exemple : on ne peut pas tourner avec ça, on ne peut pas tourner comme ça, on ne peut pas aller là-bas. Il va me dire « oui, mais pas ça » « Ça, je ne peux pas le prendre en compte pour le tournage ».
En fait, c’est bête mais il faut que je sois au courant de tout, que je sois un peu le confident. Je dois être au courant de ce que je peux tourner, pas tourner, quel jour. Tout ce qui est inhérent en fait à leur activité, il faut que j’apprenne certaines choses à leur sujet aussi.
Quand on veut déléguer quelque chose et que ce n’est pas notre domaine, c’est bien de faire appel à un professionnel parce que lui saura mettre en avant le savoir-faire du client en fonction de sa demande. Donc, il saura surtout abordé le sujet avec l’idée en tête de le mettre en valeur et que ça plaise à la cible. C’est ça quand même le nerf de la guerre, c’est quand même de séduire le client, le prospect potentiel. Donc, du coup, c’est mieux de passer par un prestataire qui connaît son domaine, qui sera à la fois un technicien, un conseiller et un auteur. Et moi, c’est mon cas.

Est-il nécessaire de tourner beaucoup d’images, même si le résultat final doit être court ?

Tout ça, ça se nuance en fait, ça se discute. En général, il faut plus de matière que prévu. D’ailleurs, dans le cinéma, c’est ce qu’ils font aussi. Et pourtant, dans le cinéma, tout est planifié en avant. Il y a du storyboard.
Après, on peut aussi très bien prévoir exactement le nombre de plans qu’on veut faire si le sujet et l’idée sont bien cernés, maturés, qu’on est sûr du truc. On a les idées, on pense à certaines images, tac, tac, OK, ça suffit. Des fois en trois, quatre plans, si on sait qu’ils vont fonctionner, ça suffit. Il n’y a pas besoin d’avoir beaucoup plus de matière.
Donc, ça m’est arrivé notamment ça avec justement l’agence Orkidées, avec qui je collabore de temps en temps sur Bedoin. Et à l’époque, quand on a tourné le film sur l’agence, on a juste fait les plans qu’on devait faire. On s’est tenu justement au storyboard et ça suffit. Il n’y a pas eu besoin de plans supplémentaires ou complémentaires.
Après, sur des clients qui sont dans une entreprise, on est sur le terrain. Je pense, je ne sais pas moi… Une industrie, c’est compliqué, une industrie. S’il faut aller filmer pendant qu’ils sont en train de produire quelque chose, forcément, il y a une improvisation. On ne connaît pas les lieux, même si on les a repérés avant. Ils ne peuvent pas aussi arrêter une chaîne de production. Donc, ça veut dire qu’on va penser à certaines images, à certains plans, mais on va peut-être en tourner un peu plus parce qu’il faut s’adapter surtout au lieu, au client, au lieu de tournage et ce qu’on raconte.
Donc, c’est tout le temps un jeu d’adaptation, même si on a prévu à l’avance l’histoire qu’on va raconter et le message qu’on va transmettre. En revanche, même si on doit improviser sur certaines images sur le moment dans l’entreprise, souvent, le client a des idées sur le moment de tournage qui ne sont pas forcément pertinentes et c’est là qu’il faut lui faire comprendre que ce n’est pas utile avec diplomatie. Je suis là en train aussi de trier un peu ses pensées ou sa vision. Moi, en tête, j’ai toujours quel est le but. Donc, où est-ce que je dois aller ? Mon rôle aussi, c’est de cadrer le client et lui montrer que je sais ce que je fais, je sais où je vais.

La clé pour réussir une bonne vidéo d’entreprise c’est de créer la rencontre.

C’est toujours une rencontre. C’est toujours une rencontre et une superbe et une très belle rencontre parce que c’est un bel échange. Il y a un échange de business, c’est sûr. Mais au-delà de l’échange de business, moi, je découvre toujours un domaine. Et comme je suis curieux de tout, et que ça peut m’être reproché (rires). Je découvre toujours des choses que les gens ne verront jamais. L’envers du décor, je le connais. Et moi, j’adore ça !
Du coup, on a la sensation de savoir plus de choses et moi, j’aime ce côté, pas apprentissage, mais culture de ce que je filme. Je ne viens pas juste pour dire, bon allez, je fais trois photos là, on s’en fout. Non, moi, je veux connaître la nature de l’entreprise et qu’est-ce qu’elle fait, pourquoi elle fait ça. Et c’est très important parce que du coup, ça peut déterminer certaines directions qu’on prend dans le film aussi ou dans le type de photo.
J’ai le Maire de Beaumes que je côtoie régulièrement parce que je travaille beaucoup sur Beaumes-de-Venise, soit sur les reportages ou les images. On fait le film de fin d’année. Lui, il en a besoin pour les vœux, pour le présenter aux administrés. Je les conseille aussi. À chaque fois que je fais un montage, il me dit : « Travailler avec Gilles c’est du velours. On change rien c’est très bien ! »

Comment Gilles perçoit la concurrence des smartphones ?

Moi, je suis assez radical sur le sujet parce que ça me touche de très près. Mais même si je n’étais pas dans ce métier-là, je pense que j’aurais le même point de vue. Le téléphone, enfin le smartphone, on va dire, a révolutionné la chose parce qu’effectivement, on se retrouve avec un appareil photo. On peut prendre du son, on peut s’enregistrer, on peut écouter, on peut faire des… des vidéos. C’est excellent. Du coup, moi, j’adore. J’adore le progrès technologique.
En revanche, ça n’a rien de professionnel, pour pleines raisons, même si ça s’est amélioré et j’ai vu les améliorations d’année en année. Ce qui n’empêche pas que pour pleines raisons liées à la technologie, ça ne remplacera jamais un appareil photo. En tout cas, je l’espère pour pleines raisons.

Donc déjà, techniquement, le capteur, sur le téléphone, est mini. L’objectif est mini. Il n’y a pas l’ergonomie d’un appareil photo. Et donc, tout ça, ça s’applique aussi sur une caméra, par exemple, on n’a pas du tout l’ergonomie d’une caméra. Sinon, les fabricants de caméras auraient arrêté et s’achèteraient tous des téléphones, en fait. Donc, ce n’est pas du tout ça qui se passe. C’est la captation. En fait, tout vient de la captation de lumière et la captation de l’onde sonore. Et s’il existe des micros, des objectifs à 1 000, 3 000, 5 000 euros, 10 000 euros, c’est qu’il y a une raison. Et la raison, elle est juste, c’est savoir capter ou l’image ou le son le mieux possible. Et un smartphone n’est pas encore en capacité aujourd’hui de s’aligner, avec ce genre de matériel.

C’est comme faire son propre repas. On n’est pas dans une cuisine de restaurant professionnel. On n’a pas les mêmes outils. On ne connaît pas la saveur de tel truc. On cuisine différemment quand on est chez soi, même si on aime la cuisiner. Moi, j’adore cuisiner, par exemple. Je prends cet exemple parce que j’adore ça. J’essaie de m’approcher d’un professionnel, mais je ne suis pas professionnel à la cuisine. Donc, il y a des trucs que je vais zapper parce que je n’ai pas la connaissance et je n’ai pas l’outil. C’est pareil en vidéo. En fait, les gens vont s’approcher de… Ils vont croire, en fait, qu’ils s’approchent de quelque chose de pro.

En fait, on en est très loin parce qu’il n’y a pas les bons objectifs. C’est tout ce que je viens de dire. Donc, prise de son, c’est important. L’objectif d’une caméra, c’est important. Le capteur c’est important. Savoir maîtriser aussi la lumière quand ça rentre dans un objectif, comment le signal il est traité, en fait. Parce que c’est un signal lumineux qui est analogique, entre guillemets, qui va être traité électriquement. Donc, tout ça, c’est de la transformation et c’est des trucs à connaître si on veut savoir faire de l’image ou du son.

Et puis, il y a toute une histoire de savoir cadrer, savoir réaliser, savoir faire une prise de son. Tout ça, ce sont des trucs qui sont très importants. Il y a des techniques qui se sont développées au fil des années. Moi, je m’intéresse aussi à l’histoire de la photo, tout ça. Donc, c’est comme des scientifiques. On fait de la recherche, on trouve et on sait comment il faut cadrer, par exemple. Il y a une grammaire de l’image. Les gens, ils sont à mille lieux de savoir tout ça.

Donc, quand dans une image, on voit un plan large et qu’à un moment donné, on voit un plan serré sur un visage, ça veut dire quelque chose. Ce n’est pas fait au hasard en disant, tiens, je vais zoomer.. ; non ! Ça s’appelle la grammaire du cinéma. J’invite tous les gens qui sont intéressés par ça à aller lire ce genre de livre parce qu’ils vont voir que tout ce qui est transmis à l’image dans un film ou dans une vidéo, ça correspond à une idée qu’on veut transmettre ou une émotion. Tout a un sens. Donc, oui, on peut prendre une vidéo souvenir comme ça, c’est rigolo. La vidéo souvenir avec un smartphone, oui. Après, en faire un outil professionnel, non, parce qu’après, il y a encore d’autres choses en post-production. On va encore passer du temps sur le montage. Tout ce qui a été filmé, par exemple, ou l’histoire d’un film ou d’une vidéo, d’entreprise peut être monté de plein de manières différentes.


Aboutir au bon montage, le bon montage, le montage ultime, ça n’existe pas. Mais c’est une proposition. Donc, moi, je propose un montage qui, pour moi, est le meilleur dans ce qu’on m’a demandé. Ou sur les traitements de la photo, rien n’est instantané et tout prend du temps. La réalisation d’un film, dès qu’on part de l’idée, de l’écriture, c’est quelques heures, ce sont des échanges. C’est des échanges avec quelqu’un, c’est des heures. Ensuite, le tournage, c’est encore des heures. Comme toute chaîne de production existe : une voiture, ça se fabrique du dessin, de l’idée au dessin jusqu’à la livraison. Entre tout, il y a énormément de passages, de process. Et c’est exactement pareil dans la vidéo. Il y a une chaîne audiovisuelle, on va dire, il y a tout un tas de process à connaître, à maîtriser pour pouvoir arriver au bout de chaîne, livrer le produit correct.
Même si ça paraît correct avec un téléphone, parce que c’est vrai qu’avec un téléphone, on appuie sur un bouton, on a une image superbe. Sauf que bon, il faut voir comment c’est encodé, c’est quoi la résolution, qu’est-ce qui se passe quand on le met sur un grand écran, il se passe quoi si on veut le réencoder d’une autre manière ? C’est quoi le débit vidéo ? Est-ce qu’il est assez volumineux pour pouvoir retoucher l’image à l’intérieur et dire je vais ré-étalonner des couleurs. Voilà, c’est tout ça.

Pour réussir un projet vidéo ou photo, il faut prendre le temps

J’aime bien prendre le temps, donc c’est quelque chose qui pour moi est capital. En plus, prendre le temps, c’est prise de recul aussi, c’est le temps d’analyser les choses, le temps de bien faire, et c’est ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la prise de temps. On est tous speedés, on fait des heures de folie, et voilà, donc là en fait on prend le temps, et ça c’est agréable.
En photo et en vidéo, tout de suite, les gens pensent que tu es un exécutant qui va faire juste un petit coup de déclencheur, ça c’est pour l’appareil photo, ou un petit coup de déclencheur sur le rec pour la caméra. Non, en fait ! Avant l’étape de la technique, en tout cas, ou du matériel, de l’outil que je vais utiliser, tout ce que j’ai déjà en tête, tout mon parcours, et tout ce que je sais, en fait, comme n’importe quel artisan.

L’importance du son dans les vidéos

Alors, c’est simple, dans l’audiovisuel. Il y a audio et visuel, c’est-à-dire que c’est l’image et le son. C’est aussi pourquoi je suis allé là-dedans, parce que c’est quelque chose qui me parle depuis que je suis jeune.
Donc le son, oui, c’est hyper important, c’est même la chose la plus importante, c’est ce qu’on apprend tout de suite, d’ailleurs, dans une école d’audiovisuel. C’est le son, en fait, qui va servir l’image.
Et il vaut mieux avoir une image un peu, on va dire, altérée ou abîmée, ou pas de très, très bonne qualité, que le son. Le son, donc, c’est lui qui va tout de suite, éveiller le cerveau et les sens.
Donc ça se fait par plusieurs choses. Ça peut être les bruitages, la musique, qui va renforcer les émotions, ou apporter, supporter une émotion ou un message qu’il y a dans l’image. Et après, il va y avoir la parole, la voix. Alors, ça peut être une voix off, ça peut être une narration, des dialogues, voilà.
Je mets du temps à choisir les musiques. C’est hyper important. Je ne prends pas la première musique venue, je la fous, je la colle et je la coupe quand je veux. Non, non, non. De par mon parcours musical, je sais découper une musique. Pareil, un truc de 3-4 minutes, je peux la redécouper en 30 secondes, tout en gardant, en respectant en tout cas la structure d’une chanson, l’intro, un couplet, un refrain, une fin, quoi. Ou un solo, un break, un pont musical. Donc, ça aussi, c’est important parce que, du coup, c’est ce qui fait que la narration va être compréhensible par tout le public. C’est pas, je prends une musique, ça colle pas à l’ambiance, on s’en fout. Et puis, à la fin, je baisse le son et c’est réglé. Il y a un début, il y a une fin, et entre les deux, il se passe le message de la vidéo. Et ça, moi, en fait, là, je peaufine, c’est la finition. Donc, tout ça, c’est ce qui fait que ça s’appelle de l’audiovisuel.

Marie-Cécile : L’audio et l’image sont donc des partenaires essentiels dans le travail de Gilles. Mon micro me dit qu’il va jusqu’à proposer la composition des musiques pour coller parfaitement à l’ambiance souhaitée dans la vidéo.

Gilles : Alors oui, ça, c’est une porte que je viens de m’ouvrir. Parce que comme j’ai créé un court métrage,…Le sujet, c’est en fait l’emprise de l’homme sur la planète Terre et est-ce qu’on peut vivre en fait en harmonie ensemble ?
Le message, c’est de dire oui, l’homme vit sur la planète et on peut être en harmonie avec la planète. Donc ça, c’est le sujet du film que j’ai mis en scène à travers une danse contemporaine avec un duo de danseurs. Ça fera en gros 18 minutes.
Comme la création musicale, ça me connaît parce qu’étant jeune, je composais déjà avec mon groupe de rock quand j’étais ado. Voilà, depuis la musique que je crée pour mon court métrage, je me dis que c’est quelque chose aussi que je pourrais proposer… J’ai envie de me positionner aujourd’hui en tant qu’auteur, compositeur, réalisateur et en tant que quelqu’un qui a un savoir-faire dans un domaine ou plusieurs domaines, et chez qui on peut venir collecter : Tiens, si t’es bon en photo, j’ai besoin de photos. Si t’es bon en vidéo, j’ouvre une vidéo. Est-ce que tu peux me faire la musique ? Oui, je peux te faire la musique.

Le Vaucluse, territoire aux mille décors de tournages

Le Vaucluse est un très beau territoire. Pour les tournages, on a tous les types de décors qu’on veut. On peut très bien tourner soit en village, très typique de la Provence, avec des murs en pierre très clairs. On peut avoir des choses un peu plus modernes, parce qu’on a quand même Avignon, Carpentras un peu moins, mais ça peut l’être aussi. Il y a d’autres villes, Cavaillon, il y a Pertuis aussi, c’est sympa Pertuis, j’ai déjà fait un tournage à Pertuis il y a des années.


Et après, si on veut quelque chose de plus naturel, les forêts, il y en a à tout plein. Il suffit de regarder la carte du Vaucluse, entre les Monts de Vaucluse, le Luberon. Si on veut de l’eau en plus, alors là de l’eau il y en a plein. On peut avoir L’Ouvèze, du Toulourenc, c’est magnifique, le lac de Mormoiron qui est vraiment sympa. Après il y a le Rhône. L’Isle sur la Sorgue c’est magnifique, Fontaine de Vaucluse c’est super joli aussi.


Dès qu’on veut un décor un peu naturel, on peut l’avoir, que ce soit en vidéo ou en photo. Pour moi c’est royal ! S’il y a une demande particulière en entreprise, si on me dit dans l’histoire de la vidéo qu’on veut mettre en avant un peu la nature, pour moi c’est facile. Tout de suite j’ai dans ma tête des images qui sortent, sur le territoire, je n’ai pas besoin d’aller en Italie, je n’en sais rien, ou monter dans le Nord de la France, je ne sais pas, on n’est pas obligé. Ici il y a quand même de quoi faire.
Moi je voulais quelque chose avec du sable, qui ressemblait un peu à l’Australie, ou un truc dans ce style, j’ai trouvé Bedoin, on a de l’ocre, on a de la couleur, c’est ça qui est beau ici. On sort de chez soi, on fait quelques minutes de route, de vélo, ou à pied, et on peut se retrouver dans des décors magnifiques.

Conclusion de l’épisode

Marie-Cécile : Voilà, je pense que vous avez maintenant une bonne idée de ce qui passionne Gilles dans son métier de vidéaste et photographe. Quand je lui ai demandé de parler de ses projets, il m’a suggéré d’aller voir ses réalisations, plutôt que de les décrire.
Il a raison, les images parlent souvent mieux que les mots, surtout quand il s’agit de parler de ses propres créations, c’est toujours très difficile. Donc vous trouverez en description de cet épisode plusieurs liens pour découvrir ses dernières productions, vous y retrouverez sûrement quelques-unes de ses inspirations : la nature, le calme, les univers d’Alexandre Astier, Quentin Tarantino ou Christopher Nolan, ou encore les ambiances musicales d’Hans Zimmer. N’hésitez pas à échanger avec Gilles sur LinkedIn, ou à visiter sa chaîne YouTube et son site internet, gillesgiordani.com.
Quant à moi, je retourne dans mon studio pour préparer le prochain épisode. Et comme toujours, je vous dis à très bientôt, je l’espère-luette évidemment !