La péniche Althea, un havre de bien-être
à deux pas du centre d’Avignon

Et si on se donnait les moyens pour que notre travail soit en harmonie avec nos valeurs … ?

NDLR : la Péniche Althea est définitivement fermée. Séverine s’occupe aujourd’hui notamment de la programmation et de la communication du Festival des Petites Formes

Séverine Durmaz présente la Péniche Althea à Esperluette, ou comment créer un travail en harmonie avec ses valeurs
Pour ce troisième épisode je vous emmène sur une belle péniche avec vue sur le Palais des Papes à Avignon, la Péniche Althea à la rencontre de Séverine Durmaz sa Capitaine. Après vous avoir parlé de période de transition professionnelle avec l’association Force Cadres, il était logique de continuer avec ce beau projet qui a été lancé en juillet 2017.

Séverine a quitté un CDI après avoir passé 20 ans dans le tourisme pour se créer un poste en harmonie avec ses valeurs. Son souhait : créer un lieu dédié au bien-être qui fasse évoluer les consciences, où l’on peut à la fois prendre rendez-vous auprès de thérapeutes (elles sont 9 aujourd’hui), se détendre en buvant un jus de fruits frais ou une tisane bio, ou encore participer à des ateliers organisés le soir et le weekend sur place.  Elle a pris le risque de quitter une vie professionnelle ‘stable’ mais ne regrette en auncun cas d’avoir changé de mode de vie. Le projet évolue chaque jour au gré des rencontres, des découvertes, des aléas de la vie sur un bateau et des multiples idées qui germent dans la tête de sa Capitaine qui reste persuadée que chacun peut changer les choses à son niveau.

Si à l’écoute de cet épisode, l’envie de venir vous ressourcer sur le Rhône ne vous quitte plus, la Péniche Althea est sur le chemin de l’île Piot à Avignon. Personnellement j’aime venir y travailler car la présence de l’eau crée une ambiance particulière très appropriée lorsque je suis à la recherche d’inspiration et d’énergie créative. C’est d’ailleurs à cet endroit que l’idée de créer Esperluette a pris réellement forme. J’y ai également rencontré Julie, aromathologue (spécialiste des huiles essentielles), que vous pouvez écouter une fois par mois avec sa déjà célèbre chronique « Zut j’ai encore fait crever mes plantes » !

Propos recueillis en 2018 par Marie-Cécile Drécourt

Esperluette rencontre Séverine Durmaz la capitaine de la Péniche Althea - Bar à jus, tisanes et collectif de thérapeutes à Avignon
Crédit photo : Péniche Althea

Retranscription de l’interview

Marie-Cécile : Et si on se donnait les moyens pour que notre travail soit en harmonie avec nos valeurs…? Pour en parler, je vous emmène sur une péniche avec une superbe vue sur le Palais des Papes à Avignon, la Péniche Althea, à la rencontre de sa capitaine Séverine Durmaz.

Séverine Durmaz : La Péniche Althea c’est un collectif de thérapeutes en médecine douce, un bar à tisanes, à jus de fruits et à jus de légumes et un lieu de rencontres et d’échanges sur le bien-être. Donc aujourd’hui il y a 9 thérapeutes qui sont sur la péniche, qui sont en alternance dans quatre salles de soins : on a une ostéopathe, de la médecine chinoise, des massages Chi Nei Tsang, du reiki, de la sophrologie, de l’aromathérapie, des fleurs de Bach… je pense que je n’ai oublié personne. Les thérapeutes sont là quasiment tout le temps sur rendez vous, elles sont donc neuf et à côté de ça il y a un bar à tisanes, jus de fruits, jus de légumes qui est ouvert toute l’année et qui propose des produits bio et des jus de légumes un peu originaux, différents on va dire. Et puis il y a une grande salle qui sert de bar à tisanes l’hiver et le soir et le week-end qui sert à accueillir des cours et des ateliers, des conférences, avec toujours une thématique en lien avec ce qu’on fait sur la péniche donc avec le bien-être, la santé, les plantes etc… Un des objectifs de ce projet c’était justement que le bar soit un peu le point central et qu’il y ait des entrées un peu de partout, c’est-à-dire que les thérapeutes elles sont arrivées avec leur clientèle ou pas, parce certaines viennent de s’installer. Donc l’idée c’était que leurs clients découvrent le bar et ensuite que les clients du bar découvrent les thérapeutes et que les personnes qui venaient faire des activités… parce que dans la grande salle il n’y a pas forcément que les thérapeutes de la Péniche… donc l’idée c’était que les personnes qui venaient et le public que ça allait drainer sur certains types d’ateliers, découvrent à la fois le bar et les thérapeutes. Donc c’est vraiment un projet qui encercle on va dire et qui est interdépendant, je ne sais pas si c’est le meilleur mot approprié mais on va dire que c’est ça. C’est-à-dire que les trois pôles sont super liés et permettent aux gens de découvrir effectivement les trois parties. (musique)

Alors, la genèse du projet… (rires) Elle est un peu lointaine. On va dire que la genèse du projet elle est née il y a dix ans. Elle n’est pas née du tout sous cette forme là. Moi j’ai eu une prise de conscience il y a 10 ans et y’a 10 ans, j’étais en région parisienne à Montreuil-sous-bois et j’étais dans un jardin partagé au dessus de la dalle du Décathlon. Donc là il y avait un jardin partagé sous les fenêtres d’Air France. Il y avait deux gars qui étaient des bénévoles et qui nous expliquaient comment ça fonctionne un jardin, un potager etc… dont un qui m’a parlé de Kokopelli et du coup je suis allée voir ce que c’était que Kokopelli parce que je ne connaissais pas. J’ai commencé à regarder des documentaires, à me renseigner, à rentrer dans un espèce de monde un peu parallèle. J’ai fait des formations, j’ai fait des formations notamment chez Kokopelli. J’ai fait des formations en biodynamie aussi, en agriculture pour faire mon potager. Et puis petit à petit j’ai commencé à comprendre que… à me rendre compte que moi, mes convictions, enfin les convictions que j’avais, tout ce que j’étais en train de déployer dans mon côté personnel n’étaient pas du tout en cohérence avec ce que je faisais dans mon milieu professionnel. J’étais responsable des ventes chez un voyagiste, je faisais du tourisme de masse donc du coup, même si je me suis régalée pendant 20 ans, au final ça n’allait pas avec les choses auxquelles je croyais.

Donc voilà, le temps est passé, j’ai pris du temps pour réfléchir à tout ça. J’ai réfléchi à ce que je voulais faire, comment je voulais changer. C’était pas facile de changer quand on est dans un boulot plutôt bien installé, plutôt bien rémunéré, avec plein d’avantages et qui reste super intéressant, un peu stressant mais super intéressant. Au final, de fil en aiguille, j’ai pris la décision d’aller voir une coach qui m’a aidée à monter le projet, de la Péniche. C’était super important pour moi de trouver quelqu’un qui pouvait comprendre mes problématiques professionnelles dans une boîte privée, qui me comprenne et qui puisse m’aider à partir sur autre chose. Le projet initial c’était… moi je voulais monter un commerce. Je voulais rencontrer du monde, j’avais passé 8 ans en télétravail, chez moi enfermée, devant mon écran donc j’avais vraiment besoin de rencontrer des personnes. L’idée du commerce elle était là. Je voulais vendre des tisanes, parce que c’était mon obsession. Je voulais faire un bar à tisanes. Petit à petit en réfléchissant, en montant le projet, j’ai rencontré des thérapeutes et je me suis dit que ça pouvait être intéressant de mettre en lien justement le bar à tisanes avec un collectif de thérapeutes puisque le bar à tisanes en lui même tout seul ça n’avait pas un intérêt exceptionnel. Par contre, le relier à des pratiques bien-être qui sont toutes liées à l’alimentation, à la manière dont… enfin à ce qu’on boit, ce qu’on mange, ça pouvait vraiment avoir du sens. Donc le projet il est vraiment né comme ça. Avec ma coach on a vraiment travaillé sur… justement sur la longueur, sur l’idée de moi arriver à prendre du temps pour travailler ce projet, à ne pas m’épuiser, à me donner les moyens d’aller jusqu’au bout du projet. Et voilà c’est comme ça qu’est arrivé la Péniche. J’ai commencé à voir ma coach… j’ai eu un petit souci de santé et après ça en fait je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose, qu’il fallait vraiment que je fasse quelque chose, que j’étais arrivée au bout d’un cycle et que je ne pouvais plus continuer au niveau professionnel comme ça. Ca, c’était en mars 2016… oui en mars 2016 tout à fait c’est ça. Et là donc j’ai décidé d’aller voir une coach et on a travaillé ensemble jusqu’au mois de décembre et j’ai ouvert la Péniche, enfin j’ai acheté la péniche au mois d’avril 2017, quasiment un an après, et on a ouvert au public en juillet. (musique)

Le fait que le projet… enfin que le projet soit dans une péniche, j’allais dire que la péniche soit dans la péniche (rires), non que le projet soit dans une péniche c’était pas une idée de départ. Quand j’ai eu l’idée du bar à tisanes avec le collectif de thérapeutes, j’ai commencé à chercher sur Avignon avec cette idée qu’il me fallait un endroit pour accueillir du monde comme un salon de thé avec un pas de porte et puis au dessus des appartements que je pourrais scinder en plusieurs petits bureaux pour les thérapeutes. Et en fait c’est super cher, j’ai rien trouvé, c’était très cher, c’était mal agencé, il n’y avait rien qui allait, et puis y’avait plein de contraintes dans le centre-ville d’Avignon et du coup j’ai continué à chercher des lieux un peu atypiques et puis un jour sur leboncoin je suis tombée sur la péniche, je suis venue la visiter tout de suite, c’était au mois de juillet, et j’ai bien accroché avec le propriétaire qui est comédien et qui s’est reconverti. Mais du coup il gère une troupe de théâtre et on a bien accroché. Je suis retournée visiter la péniche plusieurs fois, une fois, deux fois, trois fois. Il y a des choses comme ça, à partir du moment où un projet fonctionne, ou tout se passe bien en fait… Et notamment sur la Péniche, le propriétaire m’a attendue de juillet à avril, il m’a attendue un bon moment avant que j’arrive à trouver moi l’argent pour pouvoir finaliser l’achat.

J’ai choisi d’appeler la Péniche Althea pour deux raisons : d’abord parce que en grec Althea ça veut dire « celle qui guérit », ça avait vraiment un lien et c’était super cohérent avec l’histoire des thérapeutes. Et puis en même temps Althea c’est l’héroïne d’une série fantaisie que j’ai lue il y a super longtemps qui s’appelle « Les aventuriers de la mer » que je conseille à tout le monde. Et Althea c’est le nom du bateau. Donc dans la série c’est un bateau qui prend vie et qui a un bois particulier et qui communique avec le capitaine du bateau. D’ailleurs Althea c’est pas du tout le nom du bateau, c’est le nom du capitaine et le bateau s’appelle la Vivacia et donc ils communiquent tous les deux. Donc il y a une transmission hyper proche, voilà un truc un peu magique. (musique)

Le bilan que je peux faire est super positif ! Le projet a été vraiment bien accueilli. Je pense qu’il y a plein de paramètres à ça, mais il y a le lieu effectivement qui est vraiment un lieu atypique. On a la chance d’avoir une péniche qui est super bien placée. On est les premiers sur la ligne donc on n’a pas de péniche devant. On a une superbe vue sur le Palais des Papes, sur le pont d’Avignon. On est sous les arbres, il y a un jardin… Voilà y’a vraiment plein d’avantages. Ensuite c’est un projet vraiment novateur et je m’en suis rendue compte aussi. Je pense que c’était au delà de ce que moi j’espérais : c’est qu’il y avait vraiment le besoin d’un lieu où les gens puissent se rencontrer, où il y a une salle où les gens puissent pratiquer et proposer des ateliers, des conférences. Ça c’était un truc que je sentais mais je ne pensais pas que c’était à ce point là.

Donc aujourd’hui, un an après, voilà ça fonctionne bien, Les thérapeutes sont contentes, la salle est louée très très souvent. Le bar à tisanes a repris un peu des couleurs à partir du printemps. Donc ça marche bien, ça a vraiment été accueilli et les gens qui repartent d’ici sont toujours très positifs, donc c’est chouette, ça fait plaisir. C’est sûr que le fait d’être sur l’eau ça donne une ambiance particulière. Il y a toujours un petit roulis quel que soit le temps en fait. Alors il y a des jours où il y a du mistral où il y a un peu plus de roulis. Il y a des jours où c’est super calme mais il y a quand même un petit roulis qui donne cette espèce de douceur et de calme. Je pense que c’est vraiment l’image principale de la péniche. Quand on arrive c’est un lieu zen, de repos, on peut travailler, discuter, on peut se poser, prendre le temps, aller voir un thérapeute, boire un jus, regarder les bateaux qui passent sur le Rhône, enfin voilà prendre le temps. Ça a évolué comme j’attendais, même au delà de mes espérances c’est clair. Ce qui m’intéresse vraiment dans ce projet, c’est que… enfin ce qui m’intéresse vraiment, tout m’intéresse mais particulièrement c’est que j’ai vraiment envie de le faire évoluer de manière un peu inattendue c’est-à-dire que j’ai vraiment envie d’aller chercher les personnes d’une manière inattendue on va dire. Donc j’ai plein de projets en cours, il y a plein de choses qui vont voir le jour. L’idée c’est vraiment d’associer ce collectif de thérapeutes, le bar à tisanes et le bien-être à plein d’autres projets sur des thématiques différentes.

Par exemple le projet là qui est en court et qui va voir le jour du coup au mois de juin (2018), c’est le cinéma d’Althea. L’objectif de ce projet c’est de projeter… c’est un partenariat avec Osmose qui est la web radio sur Avignon et le cinéma Pandora Avignon… et l’objectif c’est de diffuser des documentaires ou des films qui ont un lien avec la Péniche et l’esprit de la Péniche. Ça va être une manière aussi de faire que la Péniche puisse rayonner un peu plus que sur le Rhône et qu’elle rentre un peu en intra-muros.

Nous on a eu plein de rencontres sur cette péniche parce que je pense que justement c’est un lieu atypique et que ça attire des choses un peu dingues. Une des anecdotes qui m’a le plus plu, je pense, c’est qu’avant l’ouverture en juillet, on a fait trois mois de travaux donc on était là quasiment tout le temps. Un jour, enfin une nuit, il y a un bateau qui s’est arrêté et qui s’est accosté sur le bord de la péniche parce qu’il était en panne, et parce que nous on est un des rares bateau sur le Rhône à ne pas avoir fermé justement les accès aux plots donc n’importe qui peut accoster. Dans ce bateau il y avait Albert, un ancien marinier, il est arrivé sur le bateau. Il y avait Albert, Muguette et leur chien dont j’ai oublié le prénom, mais c’est hyper important, tous les trois, ils étaient là tous les trois. Albert, il est arrivé sur le bateau, il nous a donné la date de fabrication du bateau, sur quel chantier il avait été fait. Il est tombé juste puisque moi c’était des informations que j’avais. Il est allé voir le moteur, il nous a raconté plein de choses, il m’a expliqué comment ça fonctionne et il a visité tout le bateau. Enfin voilà ça fait vraiment partie des rencontres. Il est resté au final… ils sont restés deux jours, on a fait un repas avec eux, on a fait l’apéro avec eux et c’est donc, c’était chouette d’avoir un bateau qui vivait à côté de nous, accroché au nôtre et puis d’avoir cette expérience là puisque Albert avec ses beaux yeux bleus et ses 70 ans pour le coup, il avait une belle expérience de marinier. Il nous a raconté plein d’anecdotes sur le milieu des mariniers, comment ça fonctionnait avant. (musique)

Évidemment il y a eu des galères depuis l’achat de la péniche. Alors déjà on va dire que, comme toute personne qui monte un projet, pour aller déjà récupérer de l’argent et avoir le financement pour la péniche ça n’a pas été simple. Il y a eu beaucoup de rebondissements. Au final tout s’est bien passé et j’ai réussi à avoir le financement et donc au mois d’avril 2017 j’ai enfin acheté la péniche devant laquelle je passais deux fois par jour et je me disais : « peut-être qu’un jour ce sera ma péniche ». En achetant une péniche, en fait on ne se rend pas compte que c’est un bateau et que donc il y a beaucoup de choses qu’on ne connaît pas. Oui on a un peu… je ne vais pas dire qu’on a accumulé les galères parce qu’au final tout s’est toujours bien résolu, mais je pense qu’on a eu besoin d’avoir cette année… d’histoires et d’aventures pour mieux anticiper l’année prochaine, notamment les saisons : quand il pleut beaucoup, quand il y a beaucoup de vent, quand il fait très froid, quand ça gèle, quand il n’y a plus d’électricité, quand les passerelles elles sautent, quand les passerelles sont trop hautes, quand les passerelles sont trop basses,… enfin bon voilà des choses qu’on découvre sur un bateau, des choses qu’on ne peut pas imaginer.

Je pense que pour monter ce type de projet il faut toujours avoir un petit brin d’inconscience… enfin beaucoup d’inconscience et un petit brin de folie. Je pense qu’effectivement si j’avais lu un manuel sur les péniches avant d’acheter la péniche je ne l’aurais jamais achetée. Si j’avais vraiment regardé tous les travaux qu’il y avait à faire je n’aurais peut-être pas fait le projet sur cette péniche. Je pense qu’il faut… à un moment donné il faut se lâcher, il faut y aller et puis oublier que ça va être compliqué sinon on n’y va pas. Je ne regrette absolument pas d’avoir pris la péniche. Franchement je pense que ça a été un peu mon étoile. J’ai eu plein de petites étoiles sur mon parcours jusqu’à l’ouverture de la péniche mais vraiment le fait d’avoir trouvé ce lieu ça a été vraiment une chance parce que ça fait partie de la réussite du projet. Je pense que j’aurais monté ce même lieu dans un appartement en dehors d’Avignon ça n’aurait pas eu le même impact. Le côté magique et qui fait que ce projet fonctionne c’est vraiment le lieu qui est vraiment atypique.

Après, sincèrement, ce n’était pas simple de quitter 20 ans de tourisme, de quitter dix ans dans une boîte où ça se passait au final plutôt bien, de quitter des collègues de travail, une ambiance particulière, c’est pas si simple en fait de prendre ces décisions là, vraiment de sauter. De temps en temps, j’ai un peu le cœur qui se noue parce que je vois des moments de mon ancienne vie avec des choses qui se passent et où je n’y suis plus. Et en même temps non je ne regrette pas une seule seconde d’avoir changé de mode de vie, de faire ce qui me plaît, d’avoir ma boîte à moi, d’être complètement indépendante, libre puis d’avoir réalisé ce que je voulais quoi. Non pas une seconde je regrette. Le conseil que je pourrais donner pour se lancer dans un projet comme ça, c’est euh… Moi vraiment le coaching ça m’a beaucoup servi. Je pense que c’est vraiment personnel, ça dépend de chacun. Je pense tout de même que c’est compliqué d’arriver à mener un projet de cette ampleur sans l’aide de personne. Sincèrement moi j’ai été hyper soutenu, et par ma coach, et par mes amis et ma famille. C’est trois éléments qui sont hyper importants c’est-à-dire qu’il faut vraiment avoir des personnes autour de soi qui croient, peut-être même plus que soi-même, au projet et qui permettent de booster et de faire avancer parce qu’il y a des tas de moments de découragement hyper forts quand même. Ça n’a pas été tout simple donc moi vraiment le conseil le plus important que je pourrais donner c’est d’être… de s’entourer. C’est hyper important de s’assurer que son conjoint, sa famille proche, ses amis proches sont là pour nous aider, sont là pour aider et sont présents pour le projet. Je pense que c’est infaisable si on est entouré de gens qui disent « ah bah non il est pourri ton projet ça ne marchera jamais ». Je pense que comme ça ce n’est pas possible. (musique) Esperluette (musique)

Mon Esperluette, mon inspiration, je pense que ça a vraiment été le documentaire de Coline Serreau « Solutions locales pour un désordre global » qui commence un peu à dater. Le moment où je l’ai vu, je suis sortie du film, j’étais avec mon ami d’enfance, avec Vincent, et je suis sortie de ce film là je me suis dit « mais c’est pas possible on ne peut pas rester comme ça ! On peut pas… je ne peux pas continuer ma vie telle qu’elle est aujourd’hui. » Il faut que je fasse quelque chose, je ne peux pas regarder les choses évoluer comme ça et ne rien faire. Je pense que ce film balayait vraiment des sujets différents. A partir de là je me suis dit « faut que je m’engage et que j’avance et que je fasse quelque chose ». Après il y a eu Les Colibris mais c’était dans la même mouvance en fait de se dire qu’on change les choses à son niveau, à sa manière, comme on peut mais on participe tous à quelque chose. En tout cas moi aujourd’hui j’ai vraiment la sensation qu’avec la péniche je participe à ce changement. Moi ma vision sur notre rôle dans le monde, elle est un peu, ben pour le coup elle est très Colibris : c’est-à-dire que je me dis… j’ai toujours pensé ça ; je pense que si chacun fait sa part on avance et voilà je pense que plus on est nombreux à changer ses habitudes de consommation, de réflexion, d’alimentation et mieux ça ira et plus on changera. Donc il faut aussi que chacun ait une prise de conscience et commence à avancer sur son propre chemin. Au final on arrivera vraiment à changer la majorité des consciences. J’espère toujours que la majorité va l’emporter. (musique)

Merci Esperluette ! Et pour conclure moi ce que je pourrais dire c’est qu’il n’y a rien de plus magique que de monter son propre projet et d’arriver au bout de ce qu’on a imaginé. Ça vaut vraiment le coup de se lâcher et de tout lâcher à un moment donné, même de sortir de sa zone de confort et d’avoir un peu peur mais ça vaut vraiment le coup.

Marie-Cécile : Merci Séverine d’avoir partagé avec nous cette aventure sur le Rhône. La création et le lancement de ce lieu autour du bien-être n’ont pas toujours été un long fleuve tranquille. Et pourtant l’idée folle a été réalisée et le concept fonctionne. Coline Serreau a dit que « son grand moteur manière est de communiquer aux gens une certaine manière de voir le monde. » Séverine nous montre avec la Péniche Althea, qu’avec beaucoup de volonté et un sacré grain de folie, elle a pu se créer une vie en phase avec ses valeurs, qu’elle partage chaque jour avec les personnes qui passent sur sa péniche. J’espère que ce troisième épisode sera pour vous une belle source d’énergie et d’inspiration. A une prochaine, on l’espère… luette évidemment ! 😉 (musique) Esperluette (musique)

Séverine Durmaz, créatrice de la Péniche Althea à Avignon partage son parcours au micro d'Esperluette Podcast